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Angers – PSG 2-0, 11/08/71, Division 1 71-72

Mercredi 11.08.1971, Championnat de France, Division 1, 1re journée (19e place) à Angers, au Stade Jean-Bouin :
ANGERS S.C.O. – PARIS ST-GERMAIN F.C.  2:0 (2:0)
– 8 230 spectateurs. Buts : Roy, 9′, Lecœur, 24′. Arbitre : M. Petit.
L’équipe du PSG : Guy DelhumeauJean Djorkaeff, Daniel Solas, Roland Mitoraj, Jean-Paul RostagniJean-Louis Leonetti, Sylvain LéandriJean-Claude Bras, Michel Prost, Bernard Guignedoux, Gérard Hallet. Entraîneur : Pierre Phélipon.
L’équipe d’Angers : Gallina – Bourdel, Damjanovic, Fievet, Lecœur – Guillou, Poli – Rigaud (Le Chatelier, 80′), Edwige, Gaidoz, Roy. Entraîneur : Nagy.


Maillot utilisé :

Réédition maillot domicile 1970-71 (collection MaillotsPSG)


Photos du match :

Le onze premiers titulaires du Paris-SG en 1ère division (archives Pierre Lanfranchi)

Et leurs adversaires du jour (archives Pierre Lanfranchi)


Compte-rendu (France Football) :

[Pour le premier match de Division 1 de son histoire, le Paris Saint-Germain se déplace à Angers pour y affronter le Sporting Club de l’Ouest, douzième du dernier exercice. Et ce sont les parisiens qui vont dominer le début de match, mais les angevins, sur leur 1ère occasion vont faire trembler les filets des visiteurs. A peine remis de ce coup du sort, les joueurs du Paris-SG vont encaisser un second but sur coup franc. Menés 2-0 à la pause, les parisiens seront globalement dominés lors du second acte et le score n’évoluera plus en dépit d’un face à face entre Hallet et le portier angevin et d’une faute subie par Prost dans la surface, non sifflée par l’arbitre. La grande histoire du PSG dans l’élite débute donc par une défaite logique.]

Presse :

Guy Delhumeau, le gardien du Paris S.G., n’en est pas encore revenu. II connaissait pourtant bien l’arrière angevin Jean-Yves Lecœur qui fut international amateur arec lui. Mais il avait sans doute oublié que ce Breton athlétique (1 m 78, 73 kg) possède une frappe de balle du pied gauche absolument fantastique. Ainsi, lorsqu’à la 24′ minute du match Angers – Paris S.G., Lecoeur déclencha son tir sur coup franc, Delhumeau vit arriver une balle invraisemblable, chahutée par la vitesse. Trompé par sa trajectoire changeante, il encaissa un deuxième but décisif. « Ces balles-là, commentait Ladislas Nagy en connaissance de cause, sont une plaie pour les gardiens. Elles varient de trajectoire en fin de course ».

Lecœur, surnommé Chouchen par ses amis, a fait ainsi une rentrée tonitruante en équipe professionnelle. Il ne s’est pas contenté de son but mais a surpris par son aisance dans le jeu collectif, utilisant sa frappe de balle pour des renversements de jeu précis et déroutants, et ne s’en laissant pas conter par Bras dans sa portion défensive.

L’Equipe :

Paris S.G. débordé à Angers

L’équipe de Paris-Saint-Germain a eu hier soir un avant-goût de ce qui l’attend en Division I et des
difficultés qu’elle aura à tenir bien haut le pavillon de la capitale.

Menée 0-2 à la mi-temps, l’équipe parisienne donna même un certain nombre d’inquiétudes à ses supporters. Le problème est maintenant de savoir si elle sera capable de colmater les brèches qui furent évidentes dans son système devant une équipe angevine assez bien inspirée mais encore assez loin de sa meilleure forme et privée de son meneur de jeu Kovacevic.

Pourtant, Paris-Saint-Germain avait entamé cette rencontre avec beaucoup de culot et de sang-froid. Elle avait en plusieurs circonstances montré un jeu collectif précis et chatoyant. Mais chaque fois que le SCO s’emparait de la balle il créait instantanément des bouleversements dans la défense parisienne.

C’est ainsi qu’il ne fallut attendre que 9 minutes pour voir le SCO ouvrir le score, avec une certaine réussite, il faut bien le dire. Ce fut, en effet, Poli qui déclencha un tir contré par Leonetti. Il récupéra la balle et adressa un centre qui fut repris à bout portant et en douceur par Roy. Sur cette action, la défense centrale parisienne fut totalement prise de court.

Cette entrée en matière n’eut pas été trop grave si Paris-Saint-Germain avait retrouvé son équilibre. Tout au contraire, la charnière centrale Mitoraj-Rostagni ne semblait pas très à l’aise et l’attaque angevine, un petit quart d’heure après avoir ouvert le score réussit un 2è but assez extraordinaire dans sa réalisation.

En effet, un coup franc fut accordé aux Angevins, à 30 mètres des buts parisiens. Bourdel le donna latéralement à l’arrière gauche Lecoeur qui déclencha un tir formidable de puissance (c’est sa spécialité) qui propulsa la balle en plein milieu des buts de Delhumeau et à mi-hauteur. Le gardien parisien, surpris, effectua une cabriole à contre sens et la balle percuta les filets.

Menée 2-0 l’équipe parisienne sembla fortement accuser le coup, d’autant plus que le S.C.O. décontracté, par son avance, prenait au fil des minutes beaucoup d’assurance.

En deuxième mi-temps, et afin de redonner une assise plus sérieuse à son équipe, Paris-Saint-Germain confiait à Guignedoux un rôle beaucoup plus en retrait. On vit même le jeune numéro dix parisien dégager une ou deux balles en corner. Mieux structurée, mais avec un pouvoir offensif diminué d’autant, le P.S.G. fit bien meilleure figure qu’au cours des quarante-cinq premières minutes. Mais comme le S.C.O. n’avait nullement l’intention d’abandonner la victoire qu’il avait bâtie en première mi-temps, le jeu s’équilibra et se déroula souvent au milieu du terrain où Poli et Guillou régnaient souvent en maîtres.

La tête de Gaidoz

C’est assez logiquement donc que la meilleure occasion de la première demi-heure fut à l’actif des Angevins qui, sur un corner très bien tiré par Poli, vit Gaidoz, leur avant-centre, placer une tête remarquable que Delhumeau eut bien du mal à dégager en corner.

Cette occasion fut le signal d’un feu d’artifice au cours duquel les Parisiens concédèrent une bonne demi-douzaine de corners sans résultat tangible pour autant.

Paris-Saint-Germain, sous l’impulsion de son capitaine Djorkaeff et parfois celle de Solas, beaucoup plus défensif qu’en première mi-temps, afficha certaines vertus mais également certaines limites « amateurs ».

Pour être juste, on précisera que la seule véritable occasion de Paris-Saint-Germain durant les soixante-quinze premières minutes fut un tir de Solas, à la soixante-quinzième justement !
Résultat logique

Une occasion de but, Paris-Saint-Germain en eut une autre à la 83è par Hallet qui, sur une échappée, se présenta seul devant Gallina. Celui-ci remarquablement sorti, affola Hallet qui déclencha un tir largement à côté de la cage angevine. Deux minutes plus tard l’équipe parisienne aurait pu bénéficier d’un penalty quand Prost fut fauché dans la surface de réparation, mais l’arbitre, M. Petit ne prit aucun risque et siffla un coup franc à la limite.

C’est ainsi que le S.C.O. remporta sa première victoire et Paris-Saint-Germain enregistra sa première défaite.

Dans ce S.C.O. de bon niveau mais qu’on a déjà vu meilleur, on remarqua la nouvelle recrue yougoslave
Damjanovic, lequel, dans un rôle facile, tint celui-ci remarquablement ; l’arrière gauche Lecoeur, surprenant d’efficacité, la paire Poli-Guillou, deux joueurs égaux à eux-mêmes dans le bon sens et Gaidoz, combattant inlassable.

L’équipe de Paris-Saint-Germain, elle, devra travailler. Elle a sans doute commis une erreur à Angers en déplaçant Rostagni à un poste de défense centrale. Elle progressera sans doute, mais nous aurions tort en dissimulant les craintes qu’elle nous a inspirées hier soir.


Le stade :

Vue aérienne du stade Jean-Bouin


Loic
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