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Bastia – PSG 0-2, 29/03/75, Division 1 74-75

Samedi 29.03.1975, Championnat de France, Division 1, 27e journée, match en retard (13e place) à Bastia, au Stade Furiani :
S.É.C. BASTIA – PARIS ST-GERMAIN F.C.  0:2 (0:2)
– 4 990 spectateurs. Buts : François M’Pelé, 24′, François M’Pelé, 42′. Arbitre : M. Frère.
L’équipe du PSG : Ilja PantelićDominique Lokoli, Jacques Novi, Jacky Bade, Denis BaudaJacky Laposte, Éric Renaut, Jean-Pierre DoglianiAlbert Poli, François M’Pelé (Guy Nosibor, 75′), Mustapha Dahleb. Entraîneurs : Just Fontaine et Robert Vicot.
L’équipe de Bastia : Weller – Broissard (Giordani, 78’), Orlanducci, Heidkamp, Burkhard – Franceschetti, Solas, Papi, Lenoir – Zimako, Prost. Entraîneur : Cahuzac.


Maillot utilisé :

Maillot domicile 1974 1975 1977 1978

Maillot domicile alternatif 1974-75


Photos du match :

Eric Renaut devant Papi et l’ancien Parisien Solas (archives E. Beti)


Compte-rendu :

[Avec seulement trois points d’avance sur la 18ème place et après un non-match face à Troyes au Parc, le Paris-SG se rend en Corse à l’occasion d’un match en retard de la 27ème journée pour y affronter le SEC Bastia avec un grand besoin de points. Seul hic, Furiani ne semble pas l’endroit le plus indiqué pour en glanner, les Bastiais pointant à la 3ème place du classement.

Et grâce à deux hommes, Pantelic qui arretea tout, y compris un penalty de Papi en seconde mi-temps, et M’Pelé qui réalisera un doublé en première période, les joueurs du Paris-SG parviendront finalement à rentrer sur le continent avec un total de points augmenté de deux unités, pour la grande joie de leur entraîneur…]

France Football : On a raison de dire que les matches en retard ne sont pas nécessairement des matches gagnés. Le cas du S.E.C. Bastia, qui avait joué deux rencontres de moins que ses concurrents, vient d’en administrer la preuve. En effet, contre toute attente, l’équipe corse a été battue samedi soir sur son terrain devant un Paris-Saint-Germain qui n’arrivait pourtant pas avec une auréole flatteuse puisqu’il venait d’être battu sur sa propre pelouse par Troyes.

Ainsi s’écrit parfois l’histoire du football. mais il est vrai que la défaite bastiaise de ce dernier week-end s’explique assez dans la mesure où, depuis deux bons mois, les hommes de Cahuzac avaient déjà donné d’autres signes de déclin.

De toute évidence, ce n’est plus l’équipe pimpante, déterminée et réaliste qui jusqu’à la trêve de fin d’année avait traité d’égal à égal avec Saint-Etienne et qui, d’ailleurs, avait abordé l’an 1975 en position de leader. Depuis janvier, en effet, il n’y a plus la fraîcheur physique qui faisait la force de l’équipe jusqu’alors et surtout il n’y a plus cette homogénéité qui avait permis à Bastia de s’en tirer sous toutes les latitudes. La meilleure preuve, on l’a trouvée dans le fait que les Bastiais n’ont plus gagné le moindre point à l’exté-rieur, eux qui, jusqu’en décembre, en avaient grapillé une bonne dizaine. Tout le problème est là et si ce fléchissement s’explique sur le plan physique en ce sens que Bastia peut paraitre à la recherche de son second souffle, il n’est pas discutable que le mal est davantage de source offen-sive. En effet, l’équipe bastiaise, qui n’était pas précisément très armée sur ce cha-pitre, a tellement piétiné depuis janvier qu’elle en est arrivée à éprouver les pires. difficultés pour matérialiser sa supériorité technique.

En trois matches à domicile, cela s’est traduit par un seul but. C’est tout dire…

En outre, Bastia, qui était jusqu’en décembre la meilleure défense de France, a également régressé dans ce domaine, puis-que, indépendamment du désastre de Lyon, il y a eu beaucoup d’autres circonstances qui ont mis l’accent sur une défense beaucoup moins à l’aise. Le match de samedi soir contre Paris en a été une illustration parfaite puisque François M’Pelé, à lui seul, a littéralement démantelé l’arrière-garde corse. Il est vrai que l’ancien Ajaccien possède un fameux jeu de tête et qu’il est le type même de l’avant centre percutant, toujours en mouvement et sans cesse à l’affüt. Mais il n’en reste pas moins que les deux arrières centraux bastiais Heidkamp et Orlanducci perdirent leur latin à vouloir neutraliser le Congolais de Paris, celui-ci prenant régulièrement le dessus sur les balles aériennes, au point qu’il marqua un premier but comme à la parade à la 24º mi-nute, au nez et à la barbe de Orlanducci, de Heidkamp et de Weller, complètement maitrisés. M’Pelé devait d’ailleurs ajouter un second but en première mi-temps, but qui consacrait la juste victoire de l’équipe la mieux organisée, de celle qui avait joué d’une façon beaucoup plus sérieuse. Pour Paris c’était une bouffée inattendue d’air pur qui permet au club d’entrevoir l’avenir avec davantage de sérénité. Voilà en tout cas qui est surprenant quand on sait que les Corses ne sont pas faciles à prendre chez eux, quand on sait aussi que la carrière actuelle des Parisiens compte davantage de bas que de hauts…

Assurément, Bastia aura besoin de réagir au plus vite s’il veut conserver la place d’honneur qui lui paraissait acquise il y a quelque temps et aussi s’il entend jouer un rôle primordial sur le front de la Coupe de France. Cahuzac devra notamment revoir toutes les données sur le plan offen-sif; il était privé samedi soir, il faut bien le préciser, des services de son buteur numéro un Jacky Vergnes. Mais il n’y a pas que Vergnes : tout est à refaire sur ce chapitre. D’autre part, il est clair que le milieu de terrain a besoin lui aussi de souffler un peu et l’on se demande si le moment n’est pas venu pour l’entraineur de faire appel de nouveau au Germano-Argen-tin Ricardo Neumann, qui parait de nature à apporter quelque chose de concret dans l’entrejeu. En tout cas, il n’est que temps pour Bastia d’arrêter l’hémorragie, hémorragie que personne ne prévoyait il y a deux mois et qui, aujourd’hui, commence à inquiéter les supporters.

Il serait dommage pour le club corse, qui avait donné tant de preuves de sa vitalité jusqu’en décembre, que la fin de saison vienne gâcher le travail qui avait donné les fruits que l’on sait.

Réactions :

Just Fontaine : « Ce succès va nous permettre de respirer plus à notre aise et ses deux points vont nous aider à jouer plus sereinement, et je crois que sur le plan psychologique, c’est important. »


Le stade :

Le stade Armand-Cesari de Furiani

Le stade Armand-Cesari de Furiani


 

Loic
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