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Galatasaray – PSG 1-0, 06/12/00, Ligue des Champions 00-01

Nicolas Anelka balle au pied

Mercredi 06.12.2000, Ligue des Champions, Deuxième phase, Groupe B, 2e journée (4e place) à Istanbul, au Stade Ali Sami Yen :
GALATASARAY S.K. (Tur.) – PARIS ST-GERMAIN F.C.  1:0 (0:0)
– 23 000 spectateurs environ. But : Ümit Karan, 51′ sur penalty.
L’Équipe du PSG : Lionel Letizi – Talal El-Karkouri, Éric Rabésandratana, Sylvain Distin (Jimmy Algérino, 85′), Igor Yanovski – Stéphane Dalmat (Nicolas Anelka, 71′), Pierre Ducrocq, Peter Luccin, Édouard Cissé – Laurent Leroy (Christian Corrêa, 76′), Laurent Robert. Entraîneur : Luis Fernandez.
Avertissement à Jimmy Algérino.


Maillot utilisé :

Maillot extérieur 1999-2000 (collection MaillotsPSG)

Maillot extérieur 2000-01 (collection MaillotsPSG)


Billet :


Fanion :


Photos du match :

Laurent Leroy cerné de Stambouliotes (Ch. Gavelle)

Laurent Leroy cerné par les Stambouliotes (Ch. Gavelle)

Envolée d'Edouard Cissé (Ch. Gavelle)

Envolée d’Edouard Cissé (Ch. Gavelle)

Protection de balle de Pierre Ducrocq (Ch. Gavelle)

Protection de balle de Pierre Ducrocq (Ch. Gavelle)

Sylvain Distin

Sylvain Distin

Edouard Cissé attentif (Ch. Gavelle)

Edouard Cissé attentif (Ch. Gavelle)

Nicolas Anelka balle au pied

Nicolas Anelka balle au pied


Vidéo :


Compte-rendu (psg.fr) :

Paris battu, pas abattu

Même si ce ne fut pas Byzance (le nom d’Istanbul à l’époque du Roi Byzas), le PSG, battu (1- 0), semble être sorti du tunnel en Turquie. Une défense plutôt solide, en tous cas solidaire et qui a une nouvelle fois pu s’appuyer sur un super Letizi, des phases de jeu intéressantes, de la « gnac »… On attend avec impatience de voir le nouveau Paris samedi, au Parc, face à Metz.

Mais où sont nichés les supporters de Galatasaray ? Pendant la sieste des joueurs, on a eu le temps de sillonner Istanbul, ou tout au moins une infime partie tant la ville embouteillée, quelle que soit l’heure, s’étend à perte de vue (sur près de 100 kilomètres), sur les lèvres du Bosphore, à cheval sur deux continents.

Et dans le dédale de rues, de venelles et d’impasses comme au « grand Bazar », nos puces de Clignancourt puissance 10, où foisonnent les commerces en tout genre, on nous a parlé de Besiktas, de Fenerbahçe et de Jay-Jay, resté très populaire ici, mais guère de Galatasaray.

Mais c’est vrai, nous n’étions pas dans le quartier érigé autour de l’immense lycée de Galatasaray, formant l’élite de la nation turque depuis quatre siècles. Ce lycée où est d’ailleurs né le club en 1905, par la volonté d’une bande d’étudiants dont Ali Semi Yen, qui a donné son nom au stade où, près d’un siècle plus tard, Paris est aujourd’hui accueilli par des cris et une sono a défoncer les tympans. Pas de surprise : le stade, pris d’assaut deux bonnes heures avant le coup d’envoi, est connu pour son ambiance de feu et un sens très particulier de l’hospitalité…

Anelka sur le banc

Mais qu’importe et place au terrain où, première surprise, Nicolas Anelka ne commencera pas la partie, alors que tout laissait à penser qu’il était rétabli. Cela dit, un partout balle au centre, Hagi n’est pas là non plus côté Galatasaray, insuffisamment rétabli d’une blessure aux adducteurs, contractée lors de son dernier match de championnat. Un jeune pour un « vieux », quoi. Sinon, la composition de l’équipe parisienne est conforme à celle supposée au vu de l’entraînement d’hier, avec dans le désordre Letizi, El Karkouri, Luccin, Robert, Dalmat, Rabesandratana, L. Leroy, E. Cissé, Distin, Yanovski et Ducrocq.

On dit dans le désordre car on attend de voir le schéma tactique, avec un seul véritable attaquant en la personne de Laurent Leroy. Et à Galatasaray, Taffarel, le gardien de but champion du monde en 94 avec la Seleçao, est bien là. De même que les Bülent (cap.), Okan, Emre, Suat, Jardel, Hakan Unsal et autre Ergün, sous la coupe de Mircea Lucescu, l’homme auquel a échu la fonction de coach, Hagi l’ayant refusée afin de poursuivre encore un an sa carrière sur le terrain.

Il n’y a pas à dire, les joueurs turcs sont ici chez eux, dans leur antre. Il y a bien sûr les traditionnels drapeaux, bâches et écharpes Sang et or, les chants, mais aussi des petits rituels, comme celui qui voit chaque joueur, appelé par le virage faisant face à son demi-terrain d’échauffement, courir vers son public et agiter le poing au rythme de «hie, hie ! », scandé par les fans. Sans parler d’un air récurrent aux allures de marche romaine ( !), annonçant l’arrivée des adversaires. Pour un peu, on se croirait aux Jeux du cirque…

Les Parisiens sont là !

Mais Luis Fernandez en a vu d’autres et n’a aucunement l’intention d’être jeté en pâture aux lions. Aux côtés de Pierre Espanol, il observe tranquillement l’échauffement des siens avant de rentrer au vestiaire et que ne retentisse l’hymne de la Ligue des champions. Le temps pour les Parisiens de saluer 50 de leurs fidèles supporters (des Boulogne Boys, Tigris et Lutece Falco) n’ayant pas hésité à effectuer un périlleux déplacement, et c’est maintenant parti pour 90 minutes d’une première heure et demi de vérité sous la coupe du nouveau coach.

Et Luis est déjà debout… et gesticule déjà. Il n’y a pourtant pas péril en la demeure, car son Paris n’est pas à la rue durant ces premières minutes, loin de là, s’appuyant finalement sur une sorte de 3-6-1, Distin, Rabé et Talal montant la garde derrière, Yanovski, Luccin et Ducrocq se situant un cran devant, avec Robert, Edouard Cissé et Dalmat encore un cran devant et Laurent Leroy jouant les chasseurs en pointe. La première action dangereuse de la partie sera d’ailleurs à l’actif du PSG sur un bel enchaînement initié par Yanovski pour Cissé, lançant Leroy qui lui rend la politesse en profondeur. La bonne frappe d’Edouard côté gauche ne trompera pourtant pas Taffarel. Paris défend haut, Paris défend bien, presse et ça paye : Dalmat récupère un ballon et Capone, affolé, dégage en corner.

Mais le show Letizi va commencer, toujours bien placé, la détente féline et la main ferme sous le feu nourri des Turcs. Emre (13e), Hasan Sas (14e) avec Jardel qui, pourtant bien placé, tirera au-dessus, Hakan (30e) puis Capone de la tête, et encore Hasan Sas (42e) se casseront les dents sur Lionel. Physiquement, Paris répond aussi présent, à l’image de Talal, Distin et Rabé, mais n’arrive pas à conserver suffisamment longtemps le ballon pour construire quelque chose. Pourtant, comme l’avait dit Luis, il y a peut-être un coup à jouer, comme juste avant la pause quand Stéphane Dalmat centre pour Laurent Leroy qui ne peut que toucher le ballon du haut du crâne alors que derrière lui, Laurent Robert était bien placé.

« Cim-Bom-Bom »

Les fameux « Cim-Bom-Bom » (l’autre petit nom turc du club, cher aux supporters) ne sont d’ailleurs pas si rassurés que ça à la mi-temps. Mais ils vont résonner très fort, peu après la reprise. Distin s’était bien distingué plusieurs fois de la tête sur des ballons chauds et Letizi avait été une fois encore décisif sur Okan, mais il ne put rien quand M. Wojcik, l’arbitre polonais de la rencontre, siffla un pénalty pour un plaquage dans la surface de Talal sur Jardel. Et c’est Umit qui se chargea d’exécuter sans trembler la sentence.

Il y eut alors une vague humaine dans le stade transformé en friteuse, qui faillit déborder quand Hasan buta toujours et encore sur Magic Letizi. Paris n’était pourtant pas coulé et Luis Fernandez pas abattu, en lançant Anelka (71e), Christian (76e) puis Algerino (85e) dans la bataille, aux places respectivement de Dalmat, Leroy et Distin. Mais rien n’y fit, pas même un but marqué par Laurent Leroy refusé (pour une faute peu évidente sur Taffarel), ni quelques actions bien menées par Anelka qui firent frémir un Hagi déchaîné (comme à son habitude) sur la touche, tempêtant après tout et n’importe quoi. Alors Paris battu, certes, mais Paris battant, Paris pas humilié, Paris courageux. Paris en reconstruction.


Le stade :

Le stade Ali Sami Yen

Le stade Ali Sami Yen


 

Loic
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