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Lille – PSG 5-0, 16/08/74, Division 1 74-75

Dominique Lokoli et Jacky Novi à la peine (archives MK)

Vendredi 16.08.1974, Championnat de France, Division 1, 4e journée (18e place) à Lille, au Stade Henri-Jooris :
LILLE O.S.C. – PARIS ST-GERMAIN F.C.  5:0 (2:0)
– 10 000 spectateurs environ. Buts : Coste, 10′, Coste, 23′ ; Karasi, 65′, Riéfa, 66′, Karasi, 68′. Arbitre : M. Konrath.
L’équipe du PSG : Ilja PantelićDenis Bauda, Jacques Novi, Éric Renaut, Louis CardietAlbert Poli, Jacky Laposte, Jean-Pierre DoglianiChristian André (Dominique Lokoli, 22′), François M’Pelé, Mustapha Dahleb. Entraîneurs : Just Fontaine et Robert Vicot.
L’équipe de Lille : Dusé – Leroux, Prieto, Gardon, Gianquinto (Gauthier, 75’) – Rifea, de Martigny – Fouilloux, Coste, Karasi, Desmenez. Entraîneur : Peyroche.


Maillot utilisé :

Le maillot rouge qui ne sera utilisé que lors de ce match


Programme :


Photos du match :

Les Parisiens posant avant le match dans un inédit maillot rouge (archives MK)

Coste bat Ilja Pantelic : 1-0

Le portier parisien à nouveau à terre suite à un tir de Coste, 2-0

Dominique Lokoli et Jacky Novi à la peine (archives MK)

Dominique Lokoli et Jacky Novi à la peine (archives MK)

De nouveau Ilja Pantelic qui s’impose ici devant son compatriote Karasi

Tir du même Karasi qui réalisera un doublé


Compte-rendu (La Voix du Nord) :

Doublés de Coste et de Karasi et Lille écrase Paris S. G. : 5-0

L’attente avait duré longtemps, afin de savoir si Coste tiendrait son poste. C’est à la toute dernière seconde que la décision fut prise, après une dernière infiltration : Coste jouait.

Du coup, Riéfa tint un rôle de relayeur et Le Roux prit à l’arrière droit la place d’Iché.

Il fallait s’y attendre : les Parisiens jouèrent immédiatement la défense en ligne. Diable, quand on possède un gardien aussi talentueux que Pantelic, c’est une tactique qui peut être valable. Cependant, elle n’allait pas sans comporter beaucoup de risques. car dès la quatrième minute, Pantelle avait déjà dû sauver miraculeusement son but en sortant au devant de Coste, que Karasi avait lancé en direction du but.

Précisons au passage que Karasi parla durant la première demi-heure un langage nettement différent de celui de ses partenaires, c’est-à-dire. qui se situait au moins à un étage au-dessus. Et Pantelic récidiva dès la 8e minute, quand il repoussa du pied un tir de Desmenez, puis une tête de Fouilloux.

Cela sentait pourtant le roussi pour les Parisiens et l’on devinait que la défense, fréquemment prise de vitesse, ne pourrait pas tenir longtemps le coup. Effectivement. à la 10e minute, M’Pele ayant crocheté Prieto qui partait en contre-attaque, l’arbitre siffla un coup franc. Prieto le tira très vivement dans le vaste espace libre le 30 à 40 m qui s’étalait devant le but parisien. Un sprint et Coste arrivait seul devant Pantelic et le battait.

Et toujours, les Lillois menaient le jeu, jouaient de façon beaucoup plus directe et imaginative que les Parisiens, dont les seules actions se résumaient en des tirs lointains de l’arrière Renaut et M’Pelé.

Deux fois, les Lillois auraient pu augmenter le score quand Coste et Karasi se retrouvèrent absolument seuls devant le but (18e). Puis, de nouveau, Coste et Karasi, servis en profondeur par Fouilloux, étaient seuls devant le but Pantelic sauva une fois encore. Le temps d’une substitution a Paris avec le remplacement d’André par Lokoli (22e), et les Lillois. surprenant toute la defense parisienne, s’engouffraient sur la gauche grace a un bon une-deux entre Riefa et De Martigny que personne n’attendait a l’aile gauche.

Un centre impeccable, un faible renvoi de la défense parisienne et Coste reprenait et marquait un second but.

Décidément, il eut été dommage que Coste ne jouat point, puisqu’il venait de marquer son quatrième but de la saison et son premier double contre Paris.

La fin de la mi-temps tut un peu plus difficile pour les Lillois et Dusé eut l’occasion de dévier en corner un bon tir de Dogliani (31e), tandis qu’après un cafouillage des défenseurs nordistes qui pourtant agissaient avec sagesse en ne prenant aucun risque, Renaut réussissait un contre et faillit de très peu marquer pour les Parisiens.

Comme dans du beurre

La seconde mi-temps fut exactement de la même veine. Après quelques velléités de M’Pelé, qui tut réellement le seul avant dangereux pour la défense nordiste, les Lillois imposèrent à nouveau leur football beaucoup plus rapide et se moquèrent éperdument de la defense en ligne de Paris.

A plusieurs reprises. les defenseurs visiteurs eurent recours a des solutions coupables pour stopper les avants lillois qui filaient au but. Coste et Karasi eurent leur part de croche-pieds (52e et 54e minutes).

Puis Pantelic, seul devant Coste, parvint encore à sauver son camp. Et Karasi à nouveau (60e) se fit crocheter à l’extrême limite du penalty et ce fut au tour de Pantelic de dégager au pied (63e minute), alors que Coste surgissait encore devant lui.

Cette défense parisienne, dans laquelle les Lillois rentraient comme dans du beurre, ne pouvait soutenir indéfiniment le siège d’une équipe lilloise qui manœuvrait de façon très intelligente et fort agréable. Lokoli recula encore l’échéance en dégageant sur la ligne une balle envoyée par Desmenez.

Mais, à la minute suivante, un long dégagement de Prieto prit toute la défense parisienne au dépourvu. Karasi était seul sur la gauche, fila, et au terme d’un sprint de 40 m fusilla Pantelic qui était vainement sorti à sa rencontre.

Ce premier but marqué par Karasi fut salué par un tonnerre d’applaudissement. Mais Karasi n’eut guère le temps de savourer sa victoire, car, une minute plus tard, une extraordinaire talonnade de Desmenez mettait Riéfa en possession de la balle sur la gauche, totalement démarqué : 4-0.

Les Lillois n’eurent pas le temps de fêter ce bonus ce que Coste s’engouffrait dans un espace libre sur la droite. Pantelic sortait a sa rencontre, contrait le tir en force de l’avant-centre lillois, mais la balle filait sur la gauche du but, où Karasi était absolument seul. De volée, le Yougoslave tira sur le poteau et la balle ricocha de l’autre côte. sur la droite (68e minute).

Le public lillois, qui n’avait pas été à pareille fête depuis le début de la saison, exultait et se mettait a crier « Valenciennes. Valenciennes » sur l’air des lampions… en souvenir des barrage, de la saison dernière.

Pantelic évite la catastrophe

La fin de la partie fut exactement de la même veine. avec une substitution entre Gauthier et Gianquinto, Riefa devenant arrière gauche. Rien ne pouvait arréter l’équipe lilloise qui construisait un football qualité. Pantelic dut encore sortir le grand jeu quand, à bout portant, Karasi reprit un centre de Riefa. Le gardien yougoslave, une fois encore, réussit à éviter le but.

On termina sur cette note éblouissante d’une équipe lilloise qui a admirablement fait son travail devant une équipe lente, certes, mais l’important était de bien jouer. Et c’est ce que les Lillois, de la première à la dernière minute de cette passionnant rendontre, firent pour la plus grande joie des spectateurs.

Les meilleurs à Lille : Prieto, Gardon, De Martigny, Coste, Fouilloox, Karasi et Dusé. Mais quelle idée, de faire jouer la ligne à une défense aussi lente…

Réactions :

Just Fontaine : « Il ne faut pas toucher à la défense en ligne. Pendant trente minutes, nous avons monopolisé le ballon et si nous avions marqué, la physionomie du match aurait changé. »


Le stade :

Le Stade Henri-Jooris

Le Stade Henri-Jooris


 

Loic
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