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PSG – Barcelone 2-1, 15/03/95, Ligue des Champions 94-95

Mercredi 15.03.1995, Ligue des Champions, 1/4 de finale, match retour à Paris, au Parc des Princes :
PARIS ST-GERMAIN F.C. – F.C. BARCELONE (Esp.)  2:1 (0:0)
– 45 700 spectateurs. Buts : Bakero, 49′, Raí Oliveira, 72′, Vincent Guérin, 83′.
L’Équipe du PSG : Bernard Lama – José Cobos, Antoine Kombouaré, Patrick Colleter – Daniel Bravo, Paul Le Guen, Vincent Guérin, Valdo Filho – Raí Oliveira, George Weah, David Ginola. Entraîneur : Luis Fernandez.
Avertissements à Patrick Colleter et Antoine Kombouaré.


Maillot utilisé (en version à manches longues) :

Maillot domicile 1994-95, version Europe (collection MaillotsPSG)

Maillot domicile 1994-95, version Europe (collection MaillotsPSG)


Billet :


Pogrammes :


Photos du match :

Les parisiens posant avant le début du match

Daniel Bravo balle au pied

José Cobos

Rai, qui égalisera sur corner, à la lutte avec son opposant

George Weah à la lutte avec Koeman

Daniel Bravo élimine un adversaire

Vincent Guérin taclé

« Mister » George à la lutte

L’égalisation de la tête du brésilien Rai

David Ginola efface un Barcelonais

Instant de tendresse (?) entre George Weah et Stoitchkov…

Frappe lointaine de Vincent Guérin…

… qui fera mouche! 2-1 pour des parisiens à nouveau qualifiés!

La joie des Parisiens

Le tifo du Virage Auteuil

… et celui du Kop (Mouvement Ultra)


Vidéo :


Compte-rendu :

Cent quatre-vingts minutes durant, le mimétisme a été total entre Luis de Tarifa et Johan d’Amsterdam. Pour l’avoir maintes fois dit et répété, on savait que Fernandez vouait une admiration totale à « Mister » Cruijff. L’élève rêvait de rattraper le maître dans sa conception tactique, dans la gestion d’un effectif, dans le plaisir procuré aux spectateurs.

De la théorie à la pratique, il y avait une immensité que les hasards du tirage au sort et les certitudes de la Coupe d’Europe ont permis de combler. Et si les batailles du Camp Nou, puis du Parc des Princes, furent en tous points remarquables, c’est sans doute parce que, dans les plus proches coulisses, celles du banc de touche, les décisions, les réajustements, étaient dignes des meilleurs ingénieurs de F1. L’ordinateur en moins, l’inspiration en plus. Lors du match aller, le Barça était revenu à un schéma traditionnel, en faisant confiance à ses deux relanceurs, Koeman dans le jeu long, Guardiola dans le jeu court. La blessure, vite intervenue, de Josep Guardiola privait les Blaugrsna d’un atout majeur. Et c’est au milieu de terrain que, paradoxalement, le Paris Saint-Germain allait gagner ses meilleurs ballons.

En obligeant les Catalans à ferrailler loin du but de Lama, Alain Roche et les siens ne subissaient que des tirs lointains, souvent mal cadrés. Seule une frappe de Bakero permettait à Bernard Lama de démontrer la qualité de ses réflexes. Jusqu’à cette malheureuse faute de main, sur le centre tendu de Komeev. Que Raï remette les deux équipes à égalité n’était que justice, tant il avait fait des misères au secteur défensif barcelonais en général, à Koeman en particulier. Une polémique s’était pourtant développée par le biais du trio arbitral italien, coupable, selon Cruijff, d’avoir une conception toute particulière de la loi sur le hors-jeu. Avec ce résultat, et avant le match retour, on avait le sentiment que le Paris Saint-Germain avait fait plus que la moitié du chemin vers la demi-finale. Mais, si le facteur réussite n’était guère intervenu lors de la première manche, il allait être omniprésent lors de la revanche. Si deux tentatives de Ginola n’avaient touché que le haut de la transversale de Busquets, les têtes de Weah, puis de Rai, et une dernière frappe du même Ginola avaient violemment percuté les montants du but adverse, sans dommage pour les Catalans. A un degré moindre, un centre tendu de Stoichkov, qui avait longé la ligne de but de Lama, avait rendu le public du Parc des Princes encore plus tendu, presque silencieux.

Muet même, lorsque Bakero avait enfin trouvé l’ouverture. C’est alors que le rôle des deux entraîneurs s’avéra déterminant. Le repositionnement de Paul Le Guen au milieu de terrain redonna une meilleure possession du ballon aux Parisiens. Maîtrise qui, jusque-là, avait été plutôt catalane. Ce n’est pas un hasard si le corner, qui permit à Rai d’égaliser, fut consécutif à une frappe déviée de Le Guen qui avait retrouvé une zone de jeu qu’il connaît bien. Juste avant cet événement, Femandez avait projeté de faire entrer Nouma à la place d’un défenseur. Après ce but, retour à la case départ, et poursuite de réchauffement pour Nouma. Cruijff, lui non plus, n’était pas resté les deux mains dans les poches de son imperméable. Menant un à zéro, qualification en vue, il avait déjà renforcé son milieu de terrain en incorporant José Mari aux dépens de Begiristain. Mais Luis insistat en dégarnissant sa défense, en demandant à Paul Le Guen de rester au milieu. Entre temps, la blessure de Hagi avait décimé le potentiel offensif catalan, Crujff ayant opté pour la prudence en préférant Abelardo, un défenseur, pour lui succéder. A peine entré en jeu, Abelardo allait se placer pour renvoyer un corner de Le Guen. Il ne pourra qu’accompagner du regard le ballon, frappé de la tête par Rai, au fond des filets de Busquets.

Nouma, lui, piaffait toujours d’impatience. Mais Luis n’allai même pas l’utiliser. Vincent Guérin, le grand homme du match aller, allait définitivement devenir le grand homme du match retour. Ce ballon, qui avait trop souvent fait ami-ami avec les poteaux de Busquets, devait enfin se montrer plus généreux. La frappe de Guérin n’était pas un monstre de puissance. Mais idéalement placée et déclenchée à un moment crucial, elle donnait la victoire et la qualification au PSG. Enfin, le Parc grondait, lassant éclater une immense joie. Même Luis, pris dans le tourbillon, en oubliait, au coup de sifflet final, d’aller saluer te « Mister », préférant se jeter dans les bras de ses joueurs. Y compris dans ceux de Ginola avec qui les rapports étaient tendus avant ce match retour. Il est des victoires qui sont les meilleurs des remèdes pour soigner des blessures… fussent-elles d’amour propre.


Le stade :

Le Parc des Princes


 

Loic
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