PSG – Bastia 1-1, 22/09/02, Ligue 1 02-03
Dimanche 22.09.2002, Championnat de France, Ligue 1, 8e journée (6e place) à Paris, au Parc des Princes :
PARIS ST-GERMAIN F.C. – S.C. BASTIA 1:1 (0:0)
– 36 169 spectateurs. Buts : Laslandes, 56′, Paulo César, 78′.
L’Équipe du PSG : Lionel Letizi – Cristóbal Parralo, Frédéric Déhu (José Aloísio, 61′), Mauricio Pochettino, Gabriel Heinze – Paulo César, André Luiz – Fabrice Fiorèse (Alioune Touré, 67′), Ronaldinho Gaùcho, Jérôme Leroy – Martin Cardetti. Entraîneur : Luis Fernandez.
Avertissements à Cristóbal Parralo, Fabrice Fiorèse, Jérôme Leroy, Paulo César et Mauricio Pochettino.
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Compte-rendu (PSGMAG.net) :
Ce n’est donc pas encore cette fois-ci que Paris s’offrira une de ces séries victorieuses comme il n’en a connu depuis des mois. Et ce n’est pourtant pas faute d’y avoir mis du sien. Certainement fatigués par leur soirée européenne, les acteurs de cette huitième journée se sont fait surprendre par des Bastiais opportunistes. Comme un air de déjà vu… Il y a du cœur, du talent et de la malchance. Car avec l’énergie qu’a déployé le onze parisien, formidablement conduit par un Ronaldinho des grands soirs, on ne pouvait imaginer pareil scénario. Et pourtant. Rien ne devait égratigner cette formation gonflée à bloc à l’idée de poursuivre cette amorce de série victoireuse. Mais les Bastiais, en quête de points après leurs deux dernières défaites en tout autant de matches, y ont vu eux, le signe de leur propre rédemption. Exclus de la moindre victoire du côté de la Porte de Saint-Cloud (18 défaites, 5 nuls et aucune victoire), les insulaires ont manqué de peu de tordre le cou à cette statistique.
Et si c’est une belle occasion pour Paris de s’accrocher solidement à cette troisième place, c’en est une aussi pour Bastia de s’écarter de la zone dangereuse. Et les insulaires ne passent pas par quatre chemins en prenant les devants. Une première faute de Paulo Cesar sur Ferreira offre à Gourvennec la possibilité de placer son ballon sur la tête de Laslandes. Si ça file au-dessus, côté parisien le message est bien passé (4e). Et il est évident que les hommes de Fernandez ont bien envie de répéter le sécnario de leurs deux dernières sorties. Marquer dans le premier quart d’heure pour mieux voir venir. Avec Ronaldinho à la baguette, le PSG s’y emploie. Le champion du monde est dans un bon soir. Mais c’est un autre Brésilien qui amorce la première occasion franche des hommes du Parc. Andre Luiz libère son premier coup de patte et Penneteau est à la peine pour s’en saisir. Le gardien bastiais repousse vers Uras mais Ronaldinho est plus rapide et tente une jolie pichenette qui file juste au-dessus de la transversale (17e).
Les slaloms au milieu des pieds adverses offrent à Ronaldinho l’occasion d’exposer un peu plus l’étendue de son talent. Et il en a le bougre ! Petit pont sur Gourvennec, talonnade en reculant et en mouvement (pas facile à expliquer et sûrement tout autant à réaliser…), bref il déploie toute la panoplie du champion du monde qu’il est mais ça n’est pas encore suffisant. Et les Bastiais qui restent tout de même sur deux défaites (Auxerre et Ajaccio) doivent soigner leurs déplacements (trois défaites en autant de rencontres, nda) s’ils veulent nourrir quelques espoirs européens cette saison. L’ancien Parisien, Florian Maurice plus motivé que jamais, est là aussi pour se rappeler au bon souvenir des kops parisiens. Une première passe dans le dos de la défense que Letizi est heureux d’aller chiper dans les pieds de Laslandes (19e), suivi d’un tir contré in extremis par Pochettino (31e), avant que ce dernier ne fusille à distance Letizi, obligé pour cette dernière de boxer le ballon en corner (34e), et voilà Bastia dominateur en cette fin de première période. A Paris, il y a bien ce une-deux entre Paulo Cesar et Ronaldinho qui aurait mérité un meilleur sort, mais le tir en pivot du premier est sans réel danger pour Penneteau (22e).
En fait, sans que cela soit flagrant, c’est tendu. Et ce n’est pas un hasard si Jeunechamp et Leroy (deux combattants) s’asticotent dans l’entrejeu, tant les milieux de terrain ont été mis à contribution. Mais de part et d’autre, on contrôle ses nerfs, et Paris qui a laissé quelques forces cette semaine en coupe d’Europe a dans ce domaine fait le bon choix. Luis Fernandez n’a opéré aucun changement au repos, mais c’est bien armé d’intentions plus franches que le onze parisien attaque cette seconde période. Une première tête de Fiorèse sonne la charge (51e), et si sur ce centre de Ronaldinho les Parisiens ne sont pas heureux, ils vont l’être encore moins deux minutes plus tard. Le même Ronaldinho lance Heinze qui remet de suite au premier poteau à Cardetti. L’actuel meilleur buteur parisien n’a pas le temps de se saisir du ballon devant un Penneteau moins hasardeux.
Comme la défense en ligne des Bastiais leur a été plus favorable en première période (cinq hors-jeu côté Parisiens), le meneur de jeu parisien lance ses offensives en jouant par dessus la défense corse. Et la bande à Fernandez est même à deux doigts d’ouvrir le score sur deux ballons en cloche de Ronaldinho. Si sur la première tentative, Leroy a un peu de mal à s’en saisir (57e), le contrôle de la poitrine suivi d’une volée d’Aloisio aurait largement mérité meilleur sort (65e). D’autant qu’entre les deux actions, le scénario n’est plus vraiment le même. Sur l’une des rares intrusions des insulaires, Laslandes bien servi par Essien passe devant Cristobal, puis Letizi, venu s’interposer, avant de s’ouvrir le but vide (58e). C’est du 100 % de réussite.
Alors, comme ça ne passe pas dans l’axe, Paris va utiliser les ailes. Bonne pioche. Andre Luiz distille un nouveau caviar à Paulo Cesar. Cette fois-ci, l’ailier brésilien contrôle et arme une frappe qui se loge entre Penneteau et son poteau. Dans un trou de souris. Suffisant en tout cas pour offrir à Paris ce but égalisateur…et libérateur (77e). On ne peut pas rêver scénario plus tendu. Si bien que Monsieur Duhamel qui n’avait eu que peu de travail jusque là (trois avertissements) va sortir sa biscotte jaune six fois en l’espace de dix minutes (Paulo Cesar, Pochettino, Cristobal, Penneteau, Prince et Ferreira). Malheureusement, la fin de rencontre est houleuse. Elle n’est en fait qu’à l’image d’un Paris vexé de s’être fait chiper les trois points d’une victoire qui lui tendait les bras.
Réactions :
Lilian Laslandes (attaquant de Bastia) : « C’est une bonne opération et, sincèrement, je pense que nous méritons ce match nul, comme Paris méritait d’égaliser. Cela faisait quatorze ans que nous n’avions pas pris un point au Parc et nous ne l’avons pas volé. Quant aux échauffourées, il faut les oublier. A qui la faute ? Je n’en sais rien. Il y avait beaucoup de tension en fin de match. Heureusement que l’arbitre a intelligemment géré cela sans avoir recours aux cartons rouges. »
Luis Fernandez (entraîneur-manager du PSG) : « Nous sommes déçus d’avoir perdu à nouveau deux points à domicile. Mais nous avons disputé trois rencontres en l’espace d’une semaine qui expliquent notre manque de vivacité en début de match. En deuxième période, nous nous sommes créé davantage d’occasions avec la rentrée de José Aloisio. Nous avons débuté la rencontre avec trois attaquants pour finalement terminer avec cinq joueurs à vocation offensive. Bastia est une équipe qui va poser des problèmes à beaucoup de formations de Ligue 1 car elle présente la caractéristique de posséder quelques joueurs expérimentés et talentueux. Ce match est une leçon pour l’avenir. La priorité du PSG reste le championnat, et rien ne sert de gaspiller de l’énergie en coupe de l’UEFA. Je vais préparer une équipe qui effectuera le déplacement à Ujpest avec notamment Ogbeche, Teixeira et Laurent Leroy. Une autre formation sera alignée pour la réception de Guingamp quelques jours plus tard. Si l’on se réfère aux équipes européennes, il est impossible d’être performant au lendemain de telles rencontres. Mes garçons ont été victimes de la répétition des rencontres. A la fin du match, j’ai assumé mon rôle de manager en calmant mes joueurs. »
José Pasqualetti (entraîneur adjoint de Bastia) : « Après la défaite concédée à domicile face à Ajaccio, l’objectif du jour était de retrouver un état d’esprit qui nous avait fait défaut. L’égalisation parisienne intervient alors que nous sommes en infériorité numérique. Nous avions besoin de nous rassurer dans la perspective de la réception de Bordeaux. Je déplore les incidents qui ont émaillé la fin de la rencontre. »
Mauricio Pochettino (défenseur et capitaine du PSG) : « Le PSG a donné le maximum de ses possibilités ce soir. Nous avons manqué de réalisme face à une formation bastiaise qui nous a beaucoup gêné avec un pressing effectué très haut. Le championnat est long et nous aurons l’occasion de rattraper les points perdus. Les incidents de la fin du match sont déjà oubliés car les deux équipes présentes voulaient gagner. »
Ronaldinho (milieu de terrain du PSG) : « Nous avons manqué de réalisme. Nous allons continuer à travailler et cela paiera la prochaine fois. Nous avons tenté collectivement de nous imposer mais il nous a manqué ce brin de réalisme qui fait souvent la différence. Si nous avions marqué, le débat sur la fraîcheur physique n’existerait pas. Je suis un compétiteur, et je joue toutes les parties pour gagner. C’est seulement mon quatrième match, et je pense que peux apporter davantage encore. Nous perdons des points à domicile mais nous sommes toujours en course pour le titre. »
Les notes du Parisien :
Letizi (6). Une sortie au pied impeccable devant Laslandes en début de match. Il détourne ensuite des poings une frappe lourde de Maurice. Difficile de lui reprocher quoi que ce soit sur le but de Laslandes.
Cristobal (5). A l’image de ses deux compères argentins de la défense, il a paru hésitant et pas vraiment dans son assiette, notamment sur le but corse où il a semblé ne pas savoir quoi faire. Averti (94e).
Pochettino (4,5). Il préfère jouer dans l’axe de la défense mais ne s’est pas révélé très convaincant dans cette position hier soir. Des relances hasardeuses ont succédé à quelques interventions précieuses. A l’origine d’une bagarre générale, il a été averti dans les arrêts de jeu.
Heinze (5). Moins tranchant que d’habitude, il a parfois été pris en défaut par le bon jeu collectif corse. Il s’est permis quelques belles montées, en vain.
Déhu (4). Positionné seul devant la défense, il a laborieusement assumé ce rôle difficile. Il a récupéré quelques bons ballons qui lui ont permis d’alimenter le milieu de terrain… bastiais. Remplacé par Aloisio (62e), très actif et qui a offert des solutions en fin de match.
J. Leroy (5). L’ancien Marseillais a réalisé l’un de ses moins bons matchs depuis la reprise du championnat. Prometteuse face à Ujpest, son association avec Andre Luiz reste largement perfectible. Averti à la 39e.
Andre Luiz (4,5). Sa prestation est inquiétante. Le gentil Brésilien a multiplié les imprécisions jusqu’à sa passe décisive pour Paulo Cesar, seule note positive d’un match en retrait sur ses deux dernières prestations.
Paulo Cesar (6,5). Moins en vue que d’habitude, il a rarement fait la différence dans son couloir gauche jusqu’à son but plein de sang-froid. Averti (82e), il aurait pu offrir la victoire sur une belle frappe dans les arrêts de jeu.
Fiorèse (5). Rarement ménagé depuis le début de saison, il semble fatigué. Il reste malgré tout l’un des joueurs les plus actifs. Averti (66e) et remplacé par Alioune Touré (68e).
Ronaldinho (7). Il ne peut pas faire gagner Paris à lui seul. Dans un rôle de « neuf et demi » qu’il n’affectionne guère, il a enflammé le Parc en distillant quelques gestes dont il a le secret : petits et grands ponts, passes aveugles, talonnades… Tout cela n’a servi à rien, compte tenu de l’apathie de ses partenaires. Il termine le match très énervé à la suite d’un mauvais tacle de Prince, qu’il provoquera inutilement en rentrant aux vestiaires.
Cardetti (4). Pris en étau par la défense centrale corse, il n’a jamais été dangereux. L’entrée d’Aloisio lui a donné un peu d’air.
Le stade :
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