PSG – Dynamo Kiev 1-1, 02/12/75, match amical 75-76
Mardi 02.12.75, match amical à Paris, au Parc des Princes :
PARIS ST-GERMAIN F.C. – F.C. DYNAMO KÍÉV (URSS) 1:1 (0:1)
– 20 000 spectateurs environ. Buts : Konkov, 44′ ; Mustapha Dahleb, 83′.
L’équipe du PSG : Ilja Pantelić – Denis Bauda, Dominique Berthaud, Humberto Coelho, Dominique Lokoli – Jacky Laposte, Jean-Pierre Dogliani, Francis Piasecki – Jean-Pierre Tokoto, François M’Pelé, Mustapha Dahleb. Entraîneur : Just Fontaine.
L’équipe du Dynamo (équipe prévue) : Astapovski – Zwiaguintsev, Reshko, Fomienko, Trochkine – Vieremiejev, Konkov, Muntian – Blokhine, Kolotov, Onichenko. Remplaçant : Buriak. Entraîneur : Lobonovski.
Merci à quiconque connaissant les éventuels remplacements ou la composition réelle du Dynamo de bien vouloir nous les signaler en commentaire…
Maillot utilisé (avec le RTL « calssique ») :
Programme :
Photos du match :
Compte-rendu (Le Miroir du Football) :
Si Dynamo Kiev avait avait dû disputer un aller et retour de Coupe d’Europe, à cette époque de l’année, on peut supposer que la redoutable formation soviétique aurait été plus vulnérable qu’elle ne le sera au mois de mars.
Contre Paris S.G., les champions d’U.R.S.S., ossature de l’équipe nationale qualifiée pour les quarts de finale de la Coupe d’Europe malgré une ultime défaite en Turquie (1-0) disputaient leur 83e match de la saison [note d’Histoire du PSG : de l’année, en fait].
Ce n’est pas un record que ce rythme de deux rencontres hebdomadaires par rapport à Santos et au Bayern il y a deux saisons, mais il est apparu aux 20 000 spectateurs venus au Parc des Princes qu’il s’agissait d’une équipe fatiguée, éloignée de la brillante formation qui avait ravi les téléspectateurs européens en se jouant des Hongrois de Ferencvaros, et moins dynamique que celle qui avait pris le Bayern à son propre piège du gel du ballon et de la fulgurante contre-attaque.
D’ailleurs Blokhine, le sprinter qui avait brûlé Schwarzenbeck et Beckenbauer lors de la super coupe, n’était visiblement pas en état de sprinter. Le bandage qui enserrait sa cuisse localisait le mal, les gens bien informés savaient qu’au bout d’un quart d’heure, il quitterait le terrain… Ce fut au bout de 23 minutes et pas du tout du goût du public, friand de ce genre de chevauchées pas toujours fantastiques.
Le sprinter et le marathonien
On peut comprendre qu’après tant de démarrages, tant de sprints, les muscles de la flèche blonde aient pu craquer.
Car le jeu de Dynamo Kiev se situe aux antipodes de l’économie des forces notamment en attaque où l’isolement est de rigueur en dépit des efforts de Kolotov.
Si Kiev possède un super-sprinter en la personne de Blokhine, Kolotov est le marathonien. Pendant la majeure partie du match, on le vit aller d’arrière en avant et d’avant en arrière pour couvrir ou soutenir un partenaire. Parfois, il effectua un déplacement de cent mètres, simplement pour faire une passe ou pour défendre au point de pénalty après avoir été dans les secondes précédentes une menace pour le camp adverse.
Pas étonnant qu’en fin de partie il ait donné des signes de lassitude bien que la constante domination des Parisiens ait réduit les dimensions du terrain à une moitié.
Seules les contre-attaques de l’arrière droit Trochkine et les accélérations d’Onichenko, aux qualités très proches de Blokhine provoquaient des inquiétudes à Pantelic. Paradoxalemeht, le but soviétique fut consécutif à un double une-deux entre l’arrière droit Trochkine et le milieu de terrain Konkov. Survenue juste avant la mi-temps, cette réalisation calma partiellement le mécontentement du public qui avait scandé « remboursez » (35′) devant l’indigence du jeu.
A l’origine, le refus des Soviétiques de se découvrir en maintenant une constante densité défensive de huit joueurs sans marquage individuel strict mais avec une bonne occupation des diverses zones et un incessant pressing du premier rideau de joueurs à trente-cinq metres de leur propre but, tandis que le libero Fomienko se tenait aux environs du point de penalty.
Il aurait fallu que les joueurs de Paris S.G. possèdent une plus grande maîtrise collective du jeu et ne s’empressent pas de perdre le ballon par imprécision ou incompréhension particulièrement évidente chez Piasecki et Laposte, pour que la défense de Kiev soit mise hors de position autrement que par les infiltrations de Tokoto.
Une équipe pratiquement impossible à prendre en contre-attaque. Quand Kiev domine, sa défense maintient deux liberos avancés jusqu’au rond central.
Pour espérer un comportement différent, il aurait été souhaitable de voir P.S.G. ouvrir le score ou prendre l’avantage. Ce ne fut pas le cas puisque l’égalisation (1-1) ne survint qu’à la 83e minute, par l’intermédiaire de Dahleb qui, sollicité par Piasecki, s’ouvrit la possibilité de tirer victorieusement du gauche en effectuant une feinte remarquable de finesse.
Le gel du ballon
En se passant et en se repassant le ballon aux abords de leur propre surface de réparation, comme le font les joueurs de handball, eux, près de la surface de réparation adverse, les Soviétiques exaspérèrent quelque peu le public.
Ce gel du ballon, sorte d’appât pour l’adversaire, afin de l’inciter à se découvrir pour mieux le surprendre, n’eut pas l’effet escompté sur les Parisiens, avertis par la vision de Bayern-Kiev, où les Soviétiques agirent ainsi dès qu’ils eurent pris l’avantage à la marque.
Il serait intéressant que le tirage au sort désigne un match Hollande-U.R.S.S. pour les prochains quarts de finale. Quand on connait l’agressivité hollandaise et sa manière d’occuper le camp adverse, quand l’ambiance lui est favorable, comme ce fut le cas durant la Coupe du Monde du côté de Dortmund ou plus récemment face à la Pologne, on peut se demander ce que deviendrait l’assurance des défenseurs centraux…
Il n’empèche que la manière du Dynamo kiev, que le Bayern a adoptée dans ses grandes lignes, va inspirer beaucoup de monde à commencer par les nombreux « techniciens » français présents au Parc. Il s’agit d’une accentuation des tendances défensives avec conservation du ballon et dès que l’occasion se présente le déclenchement d’une brutale contre-attaque à destination des fers de lance Blokhine et Onichenko.
Difficile d’espérer des combinaisons de grand style dans ces conditions. Et c’est dommage car les joueurs de Dynamo Kiev ont prouvé devant Ferencvaros qu’ils étaient capables de créer un football de haut niveau, imaginatif, varié, technique où tous s’illustrèrent, mais plus particulièrement Burjak qui est resté au Parc sur le banc des remplaçants.
C’est ce visage que les spectateurs du Parc espéraient et non pas celui des vainqueurs du Bayern. Voilà pourquoi ils furent nombreux à quitter le stade vingt minutes avant la fin. Devant la dégradation de plus en plus accentuée des intentions de jeu, on finira un jour par regretter les heures sombres de l’Inter de Milan. Les dribbles de Corso, les passes de Suarez, les déboulés de Jair, les inspirations géniales de Mazzola, les montées de Facchetti constituaient quelques éclaircies dans la nuit de San Siro. Qui aurait pu imaginer il y a dix ans que l’on pourrait lire de telles lignes dans le « Miroir du Football » ?
Inimaginable paradoxe.
Le stade :
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