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Ajaccio – PSG 3-0, 06/05/72, Division 1 71-72

Samedi 06.05.1972, Championnat de France, Division 1, 35e journée (15e place) à Ajaccio, au Stade Timizzolo :
A.C. AJACCIO – PARIS ST-GERMAIN F.C.  3:0 (3:0)
– 1 630 spectateurs. Buts : M’Pelé, 12′, Dortomb, 23′, M’Pelé, 29′. Arbitre : M. Poncin.
L’équipe du PSG : Guy DelhumeauJean Djorkaeff, Roland Mitoraj, Jean-Paul Rostagni (Daniel Guicci, 65′), Claude ArribasJean-Louis Leonetti, Sylvain LéandriJacques Rémond, Michel Prost, Bernard Guignedoux, Gérard Hallet. Entraîneur : Pierre Phélipon.
L’équipe d’Ajaccio : Escale – Piatti, Tassone, Trésor, Le Lamer – Latoure, Poussardin – Leroy, M’Pelé, Dortomb, Sansonetti. Entraîneur : Cuissard.


Maillot sans doute utilisé :

Maillot domicile 1971-72


Photos du match :

Sylvain Léandri et Jean Djorkaeff ne peuvent qu’acompagner une offensive de Tassone (archives E. Betti)


Comptes-rendus

– France Football :

Leroy et M’Pelé, deux points « en or »

Depuis quelque temps les Ajacciens vont de mieux en mieux il se sont en effet en partie retrouvés devant leur public. Aussi les Insulaires eurent le mérite de prendre le match en main rapidement et de le mener ensuite tambour battant de telle sorte qu’ils dominèrent bien souvent en ce début de partie.

L’équipe ajaccienne a sans doute joué devant Paris-S.-G. un de ses meilleurs matches de la saison. Elle a d’autant plus de mérite d’avoir remporté une nette victoire que son adversaire fut loin d’être mauvais, car dans l’art de faire circuler la balle, les rapides et ardents joueurs parisiens ne furent pas moins habiles que leurs rivaux et si leurs attaques échouèrent, c’est que les défenseurs ajacciens commirent vraiment un minimum d’erreurs.

Après une demi-heure de jeu, les 2.000 spectateurs applaudissaient à tout rompre le troisième but ajaccien marqué par M’Pelé. Voilà un spectacle que l’on n’avait pas vu depuis la 27 février où Ajaccio avait battu Angoulême par le, même score (3-0). En effet, il est vrai que les Ajacciens venaient de remporter une rencontre particulièrement importante contre les excellents Parisiens après un duel ardent où l’engagement physique avait été total mais toujours dans les limites permises.

Les Ajacciens ont gagné ce match parce qu’ils avaient le ferme désir d’obtenir les deux points à seule fin de pouvoir distancer les Parisiens et d’occuper ainsi la 14e place au classement ; ils manifestèrent beaucoup plus de mobilité dans leurs mouvements que leurs adversaires au cours de la première mi-temps.

En revenant sur le terrain, les Parisiens se montrèrent plus entreprenants, Leandri et Djorkaeff notamment, se portant le plus souvent au-delà de la zone médiane pour soutenir Guignedoux et Prost, aussi Escale fut-il alerté trois ou quatre fois dangereusement.

Il est certain que les Ajacciens, sûrs d’eux, en abordant la seconde période, levèrent le pied pour souffler après la merveilleuse débauche d’efforts de la première mi-temps, mais surent retrouver la cadence par la suite.

Si les avants ajacciens avaient pu maintenir en seconde mi – temps le rythme qu’il avaient imposé au jeu jusqu’au repos, il est probable que la classe de Djorkaeff et le bon comportement de l’équipe parisienne n’aurait pu éviter un score plus lourd. Mais était-il possible de ne pas baisser de régime après ces quarante-cinq minutes magnifiques. Après tout, la victoire s’annonçait bien au milieu du match et le public, qui manifesta quelque déception en seconde mi-temps quand l’action ralentit, aurait pu se satisfaire de cette promesse.

Le score final est net si les trois buts furent d’une clarté parfaite, tranchants comme des estocades sans que la moindre parcelle de chance ait joué un rôle. Le premier abouttissant après une belle montée de Leroy qui, d’un centre impeccable, passa la balle à M’Pelé qui ne laissa aucune chance à Delhumeau, c’était la 11′ minute. Un nouveau centre de Leroy, vraiment en verve, allait permettre à Dortomb d’inscrire le second but ajaccien après que le gardien parisien eut lâché la balle et, enfin, le troisième allait être l’œuvre de M’Pelé qui, d’une superbe tête, allait tromper ce pauvre Delhumeau.

Par cette victoire parfaitement justifiée, aux dépens d’un adversaire qui ne démérita pourtant pas, Ajaccio a donc devancé Paris-S.-G. et, du même coup, amélioré son goal-average qui est infiniment meilleur que celui de ses poursuivants. Après cette journée, le réveil de Monaco et de Lille va donner cours, dans les prochains matches, à une lutte sévère entre tous les clubs mal classés.

– L’Equipe :

L’AC Ajaccio a atteint son objectif. Après avoir battu Metz, il lui manquait deux points pour assurer son maintien en Division I. Il les a obtenus au dépens de Paris-S.-G. qui ne donna pratiquement jamais l’impression de pouvoir inquiéter son adversaire, même quand, le résultat assuré, les Ajacciens se déconcentrèrent totalement.

Les Parisiens, en effet, firent illusion pendant les dix minutes initiales, où ils manifestèrent plus de maîtrise dans la circulation de la balle, grâce au trio Guignedoux (qui avait décroché) – Leonetti – Leandri (très actif), mais sans jamais inquiéter Escale.

Ensuite, les coups de boutoir des Ajacciens firent voler en éclats une défense parisienne peu sûre d’elle-même, notamment en son centre, ce qui n’était pas fait pour tranquiliser Delhumeau, de surcroit assez peu inspiré.

Trois buts en une demi-heure

La rencontre nous valut deux périodes bien distinctes. Au cours de la première – décisive du reste -, nous vîmes deux formations pratiquant un football de bonne facture et rapide, mais plus large, plus aéré et plus percutant du côté des Ajacciens, que nous n’avions pas vus aussi fringants depuis belle lurette, et qui avaient enfin compris que le football se joue surtout en mouvement, qu’il est fait de permutations incessantes et de dédoublements.

Trois buts ponctuèrent la domination et la supériorité ajacciennes.

Le premier fut obtenu à la suite d’un rapide mouvement entre Poussardin et Leroy, ponctué d’un service pour M’Pelé. Seul face au but, le Congolais ne rata pas l’occasion (12è).

Le second fut consécutif à l’échange de balle entre Sansonnetti, Leroy et Poussardin, qui crocheta Arribas et, bien qu’en déséquilibre, parvint à centrer. Delhumeau relâcha la balle que Dortomb, bien que déporté, réussit à placer dans les buts, dans un angles très fermé (23è).

Le troisième, enfin, intervint six minutes plus tard : Dortomb centra, Delhumeau resta figé sur sa ligne et M’Pelé, de la tête, marqua comme à la parade (29è).

La défaite parisienne était bel et bien consommée. Elle aurait pu se transformer en déroute si Leroy, lancé par Dortomb et seul devant Delhumeau avancé, n’avait trop enlevé sa balle (36è).

Pendant ce temps, Escale n’eut à intervenir que deux fois sur des tirs anodins de Leandri et Prost.

Médiocrité

La deuxième période s’avéra moins intéressante. Elle sombra même dans la médiocrité. Les Ajacciens, voulant faire courir la balle et l’adversaire, durent déployer davantage d’efforts , mais en pure perte, car leurs services étaient mal assurés en raison d’une technique d’ensemble insuffisante.

Cela permit aux Parisiens de se montrer un peu plus dangereux et d’équilibrer les débats, d’autant que le passage de Guignedoux à l’aile gauche donna beaucoup plus de vivacité à leur attaque. Ainsi, on nota un tir de ces derniers sur l’extérieur des filets (50è), un tir de Hallet à ras de terre (59è), alors que Prost se vit offrir une belle occasion de réduire l’écart (62è) lorsque, bénéficiant de la balle contrée sur un tir préalable de Léandri, il tira au-dessus, alors qu’Escale était sorti.

Les Parisiens parurent résignés après une demi-heure de jeu, alors que la rentrée de Guicci (65è) à la place de Rostagni, se ressentant de son ancienne blessure, donna plus de stabilité à la défense. Du côté ajaccien, où l’on réussit une excellente première mi-temps, Trésor, Poussardin, Tassonne, Leroy, M’Pelé, Dortomb émergèrent sans que les autres eussent démérité. Chez les Parisiens seuls Djorkaeff, Arribas, Leandri et Guignedoux parurent à leur avantage.


Le stade :

Vue aérienne du stade Timozzolo


Loic
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