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Auxerre – PSG 0-1, 20/01/91, Division 1 90-91

Pierre Reynaud à la lutte

Dimanche 20.01.1991, Championnat de France, Division 1, 23e journée (9e place) à Auxerre, au Stade de l’Abbé-Deschamps :
A.J. AUXERRE – PARIS ST-GERMAIN F.C.  0:1 (0:1)
– 7 000 spectateurs environ. But : Zlatko Vujovic, 37’. Arbitre : M. Girard.
L’équipe du PSG : Joёl BatsFrancis Llacer, Antoine Kombouaré, Jean-Pierre Bosser, Franck TanasiJocelyn Angloma, Oumar Sène, Safet Susic, Pierre ReynaudDaniel Bravo, Zlatko Vujovic (Liazid Sandjak, 83′). Entraîneur : Henri Michel.
L’équipe d’Auxerre : Martini – Kaczmarek, Prunier, Roche, Mazzolini – Guerreiro, Dutuel, Otokoré, Cocard (Soler, 37’) – Kovacs, Vahirua. Entraîneur : Roux.
Avertissements : Prunier, 3’, Franck Tanasi , 15’, Safet Susic, 22’, Joёl Bats, 44′,Zlatko Vujovic, 59’.


Maillot utilisé :

Extérieur hiver 1990 1991

Maillot extérieur 1990-91


Programme :


Photos du match :

Joël Bats et Martini se saluent dans le couloir des vestiaires

Joël Bats et Martini se saluent dans le couloir des vestiaires

Antoine Kombouaré et Oumar Sène neutralisent Otokoré (N. Luttiau)

Pierre Reynaud à la lutte

Pierre Reynaud à la lutte

Franck Tanasi face à Cocard (A. Lecoq)

Les supporters parisiens présents dnas l'Yonne

Les supporters parisiens présents dans l’Yonne

Les supporters présents dans l'Yonne

Tendu d’écharpes…


Vidéo (cliquez sur l’image) :


Compte-rendu (France Football) :

37′ : action menée par Susic, puis par Angloma dont le centre est repris victorieusement par Vujovic (0-1).
42′ : Kovacs échappe aux défenseurs parisiens, Bats sort de sa surface, et l’abat au sol, écopant d’un avertissement qui aurait pu se transformer en une expulsion.
80′ : tête de Prunier qui passe de peu au-dessus des buts de Bats, à la suite d’un corner.
83′ : infiltration de Kovacs dans la surface parisienne, suivie d’un tir croisé qui trompe Bats, mais sort de très peu hors de sa cage.

Note du match : 13/20

Chants de bataille

Avec sa première victoire à l’extérieur, Paris apparaît plus que jamais en plein renouveau. A l’opposé d’Auxerre, battu une nouvelle fois sur son terrain. L’équipe de Guy Roux est à la peine et se fait de plus en plus petite après ses perfs de l’automne.

Dans une longue tirade, Guy Roux a dit ce qu’il pensait de la quatrième défaite de son équipe au stade de l’Abbé-Deschamps. Après Monaco, Nantes et Carmes, Paris-SG est venu chercher deux points en Bourgogne. Un exploit qui n’en est plus un, vu les mauvaises habitudes prises par l’AJA depuis quelques semaines. Mais si Guy Roux s’est lancé dimanche après-midi dans un monologue de quelques minutes, c’est aussi et surtout parce qu’il n’était pas content.
Pas content de son équipe, bien sûr, qui a beaucoup perdu de sa superbe, pas content des fumigènes qui provoquèrent une interruption de la rencontre dès la première minute, pas content de l’arbitrage de M. Girard. Parole donc à l’entraîneur bourguignon, très remonté : « On ne peut plus jouer à l’heure, on ne peut plus jouer d’une manière continue à cause de tout ce cirque des supporters. C’est un manque d’éducation sportive total. Voilà pour le premier point.

La peur

Ensuite, chaque match a son histoire, et celui-ci a tourné autour d’un penalty non sifflé par M. Girard. Il est impossible qu’à six mètres du but, Cocard soit tombé tout seul avec Kombouaré derrière lui et Bats devant, et qu’il se soit fait une luxation de la hanche. L’arbitrage a une nouvelle fois joué un rôle déterminant, nous sommes lésés et je le dis clairement. Les vieux crocodiles, on commence à en avoir marre. C’est la dernière fois que M. Girard arbitre à Auxerre. A l’avenir, nous le récuserons, à bons entendeurs, avec un s’il vous plaît, salut. »
Guy Roux n’a pas bien encaissé ce nouveau coup du sort. Déjà dans une passe difficile, il n’avait nullement besoin qu’un arbitre, peu inspiré il est vrai, oublie son sifflet dans sa poche. En effet, Auxerre n’a plus tout à fait sa tête, et un joueur comme Alain Roche, formé à Bordeaux, peu sujet pourtant aux états d’âme, reconnaît : « Je suis rentré sur le terrain en ayant peur. Et je n’ose plus comme avant. Pour ce match, nous étions au vert depuis le vendredi, nous étions tous très concentrés et motivés, mais il y a quelque chose qui se passe d’inexplicable. Contre Paris-SG, on a l’impression que nous aurions pu jouer pendant dix ans comme ça sans parvenir à marquer. »
Un cri du coeur qui ressemble à une cruelle vérité. Les Auxerrois, considérés pendant des mois comme les épouvantails du Championnat, ne gagnent plus. C’est simple, depuis le 6 novembre, ils n’ont battu que 10M, et récolté en tout et pour tout que quatre points. Un vrai problème. Une vraie misère. Une remise en question terrible pour une équipe qui volait sur les hauteurs. D’où l’inquiétude qui ronge Guy Roux : « On ne peut plus rien dire, et surtout que l’on cesse de parler d’Europe. Certains se montrent beaucoup trop optimistes, car actuellement nous n’avançons pas à la cadence d’une équipe européenne, mais d’une équipe relégable. Nous sommes parmi les mauvais. Il n’y a que Brest qui ait fait plus mal que nous depuis huit matches. Il faut rester humble, et parler de maintien d’abord. Nous devons prendre encore six ou huit points afin de nous mettre à l’abri ; pour l’Europe, il nous en faudra vingt, nous n’en sommes pas là. »
Un chant de bataille plutôt inattendu, mais réaliste de la part d’un entraîneur au naturel prudent et prévoyant « Un Championnat, c’est un scénario », répète-t-il souvent, et il sent que les événements lui sont actuellement contraires. Aussi, courbe-t-il le dos en attendant que les nuages s’éloignent, que Scifo retire son plâtre (vendredi), que jeunesse se passe.

Rejouer Marseille

L’AJA est effectivement jeune, et elle se laisse perturber plus facilement. N’est-elle pas en train de payer à prix fort une première partie de saison sublime, qu’elle mena tambour battant dans le sillage des Marseillais. Jusqu’à ce fameux match du 9 décembre, que Guy Roux qualifie « d’exceptionnel », en ajoutant : « A la limite, il faudrait peut-être rejouer l’OM pour que nous gagnions. »

Le plus étrange dans l’histoire auxerroise, c’est évidemment les difficultés que Martini et ses partenaires rencontrent aujourd’hui pour s’exprimer. Difficultés dans l’organisation, l’occupation du terrain, ainsi qu’au niveau de la créativité. Enzo Scifo manque, cela saute aux yeux comme le nez au milieu de la figure, mais Guy Roux se refuse à aborder le problème sous cet angle : « Avec lui et Catalano, nous avons également perdu des matches. Et son absence constitue une expérience. Elle a son intérêt en soi. » Il n’empêche qu’Auxerre n’est plus tout à fait Auxerre sans le Belge. Safet Susic, expert en la matière, ne confiait-il pas dimanche : « Quand Scifo reviendra, on retrouvera Auxerre. »
Le capitaine parisien ne s’y est pas trompé. Son équipe a probablement rencontré les Auxerrois à l’instant où ceux-ci sont au creux de la vague, déboussolés par la nature des événements. Au contraire d’une formation parisienne, laquelle n’a pas perdu son temps, dimanche, en Bourgogne. Pour la première fois de la saison, elle s’est imposée à l’extérieur. La fin d’une sorte de malédiction qui remonte à loin. « Nous étions marqués par nos deux matches à Rennes et à Montpellier, rappelle Henri Michel. Il n’y avait plus de confiance. » D’où le long chemin de croix suivi par le Paris-SG jusqu’à ce 20 janvier, d’où le sourire un peu plus large qu’à l’habitude d’Henri Michel. Venant après Montpellier la semaine passée au Parc, ce succès constitue effective ment une belle relance. Mais il n’est pas pour autant question d’envisager un quelconque changement dans le comportement des Pari-siens. « Wait and see », serait volontiers leur devise. Même s’ils regardent beaucoup plus vers le haut que vers le bas. « Nous sommes dans la course européenne comme d’autres équipes », note Safet Susic.

Nouveau Paris

Toutefois, Paris-SG ne fait nullement une fixation sur les premières places. A Auxerre, à l’issue d’une victoire très « encourageante », Henri Michel a insisté sur d’autres points comme la « solidarité et la combativité » affichées par son équipe. Car Paris, conscient des dangers qu’il courait avant la trêve, a choisi de s’acheter une conduite. Ou tout du moins de se montrer plus raisonnable. Ce que souligne Bosser : « Avant, nous nous laissions griser par nos productions. Maintenant, il y a eu une prise de conscience. Nous nous serrons plus les coudes. » Un aspect évoqué par Antoine Kombouaré, plein d’aisance. « Il y a désormais plus de complicité entre nous. Nous nous parlons avec des mots sympas, et on a vraiment envie de se battre pour les copains. Le groupe est soudé. »
Un chant de bataille susceptible de mener Paris un peu plus haut dans le classement. Henri Michel préfère revenir sur la fragilité des positions, étant donné le nombre des matches en retard et le peu d’écart séparant une quinzaine d’équipes, mais il ne cache pas non plus que Paris se trouve sur une bonne pente : « II y a un état d’esprit intéressant, on l’a constaté contre Auxerre. Nous avons été très combatifs. Et puis, nous cherchons à être plus efficaces. Nous sommes moins friables, moins maniables qu’à une époque. Il y avait trop de déséquilibre dans notre jeu. Nous allions trop de l’avant, peut-être même que nous étions trop conquérants, ce qui nous a joué des tours. Et quand les résultats ne sont pas là, ce n’est pas facile. Là, j’ai l’impression que nous parvenons à plus de sécurité. Nous allons voir ce qui va se passer dans nos prochains matches. »
Entre Paris-SG qui monte et Auxerre qui fléchit, la différence n’est plus si grande aujourd’hui. C’est la leçon d’un dimanche après-midi, sur lequel un arbitre a jeté un voile de brouillard, soulevant nombre de questions. Pourquoi n’a-t-il pas sifflé penalty sur l’action de Cocard, ce dernier déséquilibré au moment où il armait sa frappe ? Pourquoi n’a-t-il pas sorti un autre carton que le jaune lorsque Joël Bats faucha hors surface Kovacs qui filait au but ? Dommage que M. Girard n’ait pas été à la hauteur d’un match par ailleurs bien moyen et n’ait pu éviter que le rouge de la colère n’envahisse les visages des Auxerrois.


Stade :

Vue aérienne du Stade de l'Abbé-Deschamps

Vue aérienne du Stade de l’Abbé-Deschamps


 

Loic
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