Sélectionner une page

Bernard LAMA, le rempart Guyanais.

Considéré par bon nombre de supporters du PSG comme le meilleur gardien de but ayant évolué au sein du club de la capitale, c’est sous le maillot Lillois que Bernard Lama fit ses débuts en première division.

Il rejoint le Paris Saint-Germain en 1992 en provenance du RC Lens. Ses débuts sont quelque peu perturbés par les sifflets qu’il subit au parc des princes, notamment en provenance du Kop Boulogne qui accepte mal l’idée de le voir remplacer leur idole Joël Bats, devenu entraineur des gardiens. Lama parvient à surmonter cette pression et ses performances vont rapidement faire taire ses détracteurs. Il est l’un des acteurs majeurs de l’excellente saison réalisée par le club Parisien qui termine le championnat à la deuxième place du classement et qui effectue un superbe parcours en coupe de l’UEFA en atteignant les demi-finales. En coupe de France, il rentre dans l’histoire de la compétition en remportant le trophée sans avoir encaissé un seul but durant toute la compétition, une performance inédite jusqu’alors. Fort logiquement, sa saison pleine lui permet d’être appelé en équipe de France. Il honore sa première sélection lors d’un large succès en Israël (4/0) et s’impose rapidement comme titulaire au poste.

La deuxième saison de Bernard Lama au PSG constitue probablement la plus aboutie de sa carrière. Le club remporte le deuxième titre de champion de France de son histoire, principalement grâce à une défense de fer que Lama dirige de main de maître. Son agileté, ses arrêts-reflexe et ses sorties aériennes tout aussi spectaculaires qu’efficaces font sa marque de fabrique et lui permettent de justifier pleinement son surnom du « chat ». En coupe d’Europe des vainqueurs de coupe, le PSG échoue une nouvelle fois aux portes de la finale, une compétition qui permet de nouveau à Lama de briller en réalisant des arrêts époustouflants face au Réal Madrid et à Arsenal.
La saison suivante, la défense Parisienne n’apparaît plus aussi imperméable mais ce constat est surtout du au style plus offensif prôné par le nouvel entraineur Luis Fernandez ainsi qu’au fréquent turn-over qu’il impose, notamment en défense centrale où Ricardo connaît des blessures récurrentes. Le PSG perd son titre de champion de France et accède aux demi-finales de la ligue des champions. Lama remporte une deuxième coupe de France et laisse le soin à son remplaçant Luc Borelli de remporter la coupe de la ligue.

Bernard Lama repousse le penalty de Ouedec… dans les pieds de ce dernier qui marquera ainsi le seul but du match…

Lors de la saison 1995-1996, le PSG fait rapidement la course en tête en championnat en pratiquant un style de jeu offensif et spectaculaire qui n’empêche pas Bernard Lama de s’illustrer dans les cages. Capitaine de l’équipe du fait de son importance dans le vestiaire, il ne peut malheureusement pas empêcher la subite baisse de régime que connaît l’équipe lors du début d’année 1996 et qui aboutira à la perte du titre de champion de France qui lui semblait pourtant promis. Les joueurs Parisiens se consolent toutefois en accédant enfin à la consécration Européenne. Sur la pelouse du stade Riazor de la Corogne en demi-finale de la coupe des coupes, Lama s’illustre en réalisant plusieurs arrêts spectaculaires avant que Youri Djorkaeff ne crucifie les Espagnols dans les derniers instants du match. En finale face au Rapid Vienne, Lama réalise une nouvelle performance de haut vol. Ses deux parades décisives réalisées en fin de match permettent aux Parisiens de conserver leur but d’avance. C’est à lui que revient l’honneur de brandir le premier trophée Européen de l’histoire du club.

Dans la foulée, il brille sous le maillot de l’équipe de France lors de l’Euro 96 en étant élu meilleur gardien du tournoi.
A 33 ans, il semble à l’apogée de sa carrière et s’interroge sur son futur au PSG, estimant y avoir fait le tour de la question mais les approches du prestigieux FC Barcelone n’aboutissent pas, les dirigeants Parisiens refusant de le laisser partir. Nullement marqué par cet épisode, Lama réalise un début de saison 96/97 époustouflant en préservant sa cage inviolée durant les sept premières journées du championnat. Le tournant de sa saison intervient sur la pelouse du stade de la bocca à Cannes. Il se blesse au péroné en détournant en fin de match un pénalty de Laurent Charvet. Ecarté des terrains pendant quelques temps, les performances peu rassurantes de son remplaçant Vincent Fernandez incitent le staff Parisien à précipiter son retour. Lama peine à se montrer aussi décisif qu’en début de saison et n’échappe pas aux deux naufrages que connaît l’équipe en début d’année 1997 face à la Juventus en super coupe d’Europe (1/6) et à Clermont Ferrand en coupe de France (4/4 suivi d’une élimination aux tirs aux buts). Au mois de février, il est contrôlé positif au cannabis et écope d’une suspension de deux mois ferme. Il termine la saison avec le PSG mais ne peut participer au tournoi de France avec les bleus en fin de saison.

Lors de l’intersaison, il est confronté à un nouveau coup dur avec l’arrivée au club du gardien du Havre Christophe Revault. Lama est prié de faire ses valises mais ne trouve pas de challenge à la hauteur de ses ambitions. Il s’entraîne pendant six mois en marge du groupe avant de s’engager pour le club Londonien de West Ham. Remplaçant au départ, il s’impose peu à peu comme titulaire chez les hammers. Des performances qui ne lui permettent malheureusement pas de conserver sa place de titulaire en équipe de France qu’il est contraint de céder à Fabien Barthez à quelques semaines du début de la coupe du Monde. Déçu, Lama remporte le trophée avec les bleus mais a refusé de jouer le dernier match de la poule face au Danemark.

Lama se console en effectuant son retour au PSG lors de l’intersaison. Il écarte sans peine la concurrence de Dominique Casagrande et son expérience est précieuse au sein d’une équipe à la dérive qui n’assure son maintien qu’en fin de saison. La saison suivante sera plus heureuse et s’achèvera par une qualification en Ligue des champions ainsi qu’un succès avec les bleus lors de l’Euro 2000. Il reçoit un bel hommage de ses coéquipiers et du public lors du dernier match de la saison au parc des princes contre Montpellier. Non conservé par le PSG, il s’engage pour une saison avec le stade Rennais et met ensuite fin à sa carrière. Son jubilé organisé au parc des princes au mois de Juin 2011 est une belle réussite. Il s’implique par ailleurs activement dans le développement du sport en Guyane en étant notamment manager général de la sélection de Guyane Française non reconnue par la FIFA.

 

Emmanuel Quéant