Boavista – PSG 1-0, 12/12/02, Coupe de l’UEFA 02-03
Jeudi 12.12.2002, Coupe de l’UEFA, 16e de finale, match retour, à Porto, au Stade do Bessa :
BOAVISTA F.C. (Por.) – PARIS ST-GERMAIN F.C. 1:0 (0:0)
– 5 500 spectateurs environ. But : Elpidio Silva, 56′ sur penalty.
L’Équipe du PSG : Lionel Letizi – Talal El-Karkouri, Mauricio Pochettino, Gabriel Heinze – Cristóbal Parralo, Alex Nyarko (Laurent Leroy, 66′), Paulo César (Francis Llacer, 78′), Jérôme Leroy – Fabrice Fiorèse, Ronaldinho Gaùcho, José Aloísio (Martin Cardetti, 78′). Entraîneur : Luis Fernandez.
Avertissements à Paulo César et Jérôme Leroy.
Expulsion : Luiz Claudio, 87′.
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Photos du match :
Compte-rendu (psgmag) :
Ce n’est donc pas encore cette fois que Paris renouera avec les grandes campagnes européennes qui ont permis d’écrire les plus belles pages de sa jeune histoire. Comme l’an dernier, c’est avant Noël que Paris quitte la scène européenne, au terme d’une rencontre coincée. Et c’est même dans un scénario incroyable que l’unique but de la rencontre a été inscrit. La totale.
Ils l’ont certainement voulu un peu plus que Paris. Boavista, quatorzième du championnat portugais, après avoir éliminé des chypriotes et des israéliens (Anorthosis Famagouste et le Maccabi Tel Aviv), s’est donc offert le PSG. Et si sur le papier, il ne soufrait aucune comparaison entre les deux formations, Paris paraissant plus armé pour passer l’hiver au chaud, c’est tout de même celui qui l’a plus voulu, qui l’a eu. Un tour supplémentaire au printemps prochain, le droit de rêver encore de voyages européens. Après Lyon, Lens et Bordeaux, Paris est donc tombé à un stade indigne d’un pays qui fut il n’y a pas si longtemps Champion du monde et champion d’Europe. On laissera donc le soin à Auxerre de faire honneur aux couleurs françaises. Et pourtant, rien de ce qui avait été annoncé (stade comble) s’élevait sous nos yeux. Et si ce n’est finalement pas le grand raout annoncé dans les tribunes qui accueille l’entrée des joueurs, la sono elle, crache les décibels. L’opération billetterie orchestrée n’a semble-t-il pas reçu l’écho attendu. Mais ça ne décourage pas pour autant les locaux qui se passeront pour l’occasion d’un réel soutien populaire.
Ce sont d’ailleurs bien les hommes de Pacheco qui prennent les devants. Les premiers coups de griffes des Pumas de Boavista sont signés Luiz Claudio (tête, 5e) et Silva (8e). Ce dernier hérite d’un centre parfait au premier poteau pour mettre son plat du pied mais la défense parisienne repousse en corner. Dans la continuité, c’est cette fois une tête de Paulo Turra que Cristobal est contraint de dégager au loin. Les Portugais ont choisi de ne pas être attentistes, et Paris laisse passer l’orage de ce premier quart d’heure à sens unique. Il faut en fait un premier coup-franc de Ronaldinho pour que Paris retrouve des couleurs, mais Ricardo s’en saisit sans contrainte (13e). Cette première charge sonne le réveil des hommes de Fernandez. Devant Nyarko, le trio composé de Leroy, Paulo Cesar et Ronaldinho chipe un peu plus de ballons aux compagnons de Sanchez, ce qui a pour première conséquence d’égayer le jeu parisien à défaut de lui faire prendre du volume. Bref, Paris maîtrise mieux son élément, mais on est loin du déchaînement.
Enfin, cela offre au moins le mérite de perturber des joueurs portugais qui n’ont tout de même que peu d’arguments à faire valoir. Le physique de déménageur d’un Silva ajouté aux nombreux appels du Brésilien Luiz Claudio dans l’axe n’ont rien de franchement inquiétant. Du coup, on entre progressivement dans une période de fort ennui. Il faut alors le sifflet de Monsieur Siric pour que l’encéphalogramme de la rencontre ne soit pas plat. Un coup-franc du même Luiz Claudio offre à Letizi une belle envolée, mais de toute façon le ballon n’était pas cadré (25e). Puis, c’est au tour de Ronaldinho d’exercer le même art, sauf que cette fois, le coup-franc est à l’angle droit de la surface de réparation de Boavista. Le résultat est différent car aucun parisien ne peut se saisir du ballon, et la tentative file en sortie de but (30e). Quatre minutes plus tard, dans un style plus axial et plus lointain (30 mètres), Ronaldinho glisse le ballon à El-Karkouri qui régale du premier tir cadré parisien, mais là encore Ricardo veille. On termine la mi-temps par les mêmes exercices de style. Sanchez s’applique dans la même position que Ronaldinho à la demi-heure de jeu. Jorge Couto place sa tête, et le ballon file vers l’immense tribune en chantier qui se construit dans le dos de Letizi (44e). C’est à peu près tout d’une première période qui manque fortement de piquant compte-tenu de l’enjeu.
Pour doper tout ça, Pacheco choisit de faire entrer un milieu de terrain (Martelinho) à la place d’un défenseur (Rui Oscar). Et tout de suite, les locaux mettent la pression sur la cage de Letizi. Un nouveau coup-franc de Sanchez est tout d’abord prolongé en corner de la tête par El-Karkouri (48e). Dans l’intervalle, Ronaldinho glisse bien à Aloisio un bon ballon entre deux défenseurs, mais l’ancien joueur de Goias s’échoue sur Ricardo (53e). Une action en forme d’acte manqué puisque dans la minute qui va suivre arrive le tournant du match. Après un débordement côté gauche, Jorge Couto sert en retrait Silva. Letizi substitue le ballon dans les pieds de l’attaquant portugais, et pose le ballon à terre pour le relancer lorsque surgit sans crier gare Jorge Couto qui avait franchi les limites du terrain, emporté par son élan. Ce dernier chipe le ballon au portier parisien et cherche le même Silva. Surpris, Letizi s’interpose dangereusement dans les pieds de Silva, et commet l’irréparable pour sauver son équipe d’une situation confuse. Monsieur Siric désigne le point blanc, et Silva se fait justice, offrant à Boavista un but qualificateur (55e).
La suite des débats est pour le moins tendue. L’arbitre de la rencontre multiplie les interventions et sort quatre fois la main de sa poche en dix minutes (69e à 80e). Contraint de se découvrir, les derniers choix tactiques de Fernandez offrent à Goulart, entré quelques minutes plus tôt, un face à face avec Letizi mais Heinze, impressionnant comme à son habitude, se jette et tacle le ballon, écartant le danger (76e). La fin de la rencontre est décousue. Les deux coups de tête de Cardetti (86e et 90e) ne font que repousser l’inévitable. Comme il y a un an, Paris échoue en seizièmes de finale de la coupe UEFA. Et plus que la déception légitime, c’est la manière qui laisse comme un goût amer. Car vraiment, Boavista n’a rien montré. Le problème c’est que Paris non plus.
Réactions :
Luis Fernandez : « Nous sommes tous très déçus. C’est au match aller que nous aurions du nous mettre à l’abri. Cette élimination est typique d’un match de coupe. Le PSG a eu dans l’ensemble le contrôle du match, nous avons été bien en place, nous avons eu quelques situations intéressantes, mais Boavista a bien défendu. Personnellement, je me sens serein, calme et tranquille, mais extrêmement déçu pour mes joueurs. Si l’on tient compte des résultats des autres clubs français (quatre éliminés sur cinq engagés) il faut analyser pourquoi nous en sommes arrivés là. C’est peut-être une question de mentalité, peut-être que le football français s’est laissé aller après son titre de championnat du monde. Maintenant, nous allons bien récupérer pour bien préparer Rennes, car nous aurons un match difficile en Bretagne. Sur les deux prochaines rencontres (Rennes et Bordeaux en L1), si l’on prend quatre points ce sera excellent ; trois, cela dépendra des autres résultats ; six, ce sera exceptionnel. Je tiens à préciser que j’ai toujours espoir en ce groupe. Quand je vois un Heinze qui lutte jusqu’à la fin, je demeure confiant. »
Joao Loureiro (Président du Boavista Porto) : « Le PSG, qui est une grande équipe européenne, a été éliminée sur un coup du sort, mais nous avons su arracher cette qualification dans la souffrance. Cette victoire marquera notre histoire. »
Mauricio Pochettino : « Nous sommes évidemment très déçus de la manière par laquelle nous avons été éliminés. Boavista ne s’est pas créé beaucoup d’occasions dangereuses en première période et nous n’avons pas eu la chance nécessaire dans ce type de confrontation. Il est clair qu’aujourd’hui, les résultats doivent changer. Nous irons donc à Rennes pour y obtenir un résultat positif. Avant cela, il s’agira surtout de récupérer physiquement de cette rencontre. »
Talal El Karkouri : « Ce qui nous est arrivé, peut arriver à n’importe quelle autre équipe. Nous avions connu le même genre de problème lors de la saison 2000-2001. Nous étions même tombés à la 12e place du championnat de France, mais nous étions quand même parvenus à nous en sortir. Si le bateau coule, c’est tout le monde qui coulera avec. Nous sommes très déçus, et croyez vous que ce soir nous allons pouvoir dormir ? Croyez-vous que nous sommes contents de toucher notre paye à la fin du mois en perdant autant de matches ? Non ! Il nous reste donc à continuer de travailler et les résultats reviendront. »
Les notes du Parisiens :
Letizi (4). Le gardien n’a sans doute pas fini de repenser à cette incroyable action à l’origine du penalty. On pourra lui reprocher d’avoir oublié Couto dans son dos qui est venu lui chiper la balle. En revanche, il n’a pas commis de faute sur Silva. L’arbitre en a décidé autrement.
Cristobal (4,5). L’arrière droit parisien s’est appliqué à être toujours bien placé jusqu’à ce qu’il se fasse totalement prendre de vitesse par Couto sur l’action du but. Son entente dans le couloir avec Paulo Cesar manquait d’automatismes.
El Karkouri (4,5). Le Marocain gardait l’axe central de la défense à la droite de Pochettino. Au marquage du remuant Claudio, il n’a pas manqué de travail. Précieux de la tête, ses dégagements ont surtout cherché à gagner du terrain et ses ouvertures, hélas, n’ont jamais trouvé leur destinataire.
Pochettino (5). Pour son retour, l’Argentin a réalisé une prestation correcte qui n’a pas suffi.
Heinze (5,5). Latéral gauche, il a encore une fois beaucoup remué pour colmater les quelques brèches trouvées par les Portugais. Il a surtout guetté la moindre occasion de filer côté gauche d’où il a apporté de bons centres.
Paulo Cesar (5). Dans un très inhabituel rôle de milieu droit, il a eu du mal à entrer dans le match, perdant plusieurs ballons. Mais sa technique naturelle lui a permis de prendre le dessus et d’être même l’un des principaux relais de Ronaldinho, avec qui il a beaucoup combiné avant de s’éteindre physiquement. Remplacé par Llacer (78e).
Nyarko (5). Peu d’interventions à effectuer au milieu de terrain mais un rôle dans l’ensemble bien rempli. Remplacé par Laurent Leroy (67e).
J. Leroy (4). Sur la gauche du milieu parisien, il a touché peu de ballons mais en a perdu beaucoup.
Ronaldinho (4,5). Après un début de match assez haut, il a reculé pour diriger le jeu. Mais bien pris par Avalos, il n’a jamais bénéficié d’espaces pour porter vraiment le danger. Ses coups francs ont donc été ses armes les plus précieuses.
Fiorèse (4,5). Il n’a pas eu l’ombre d’une occasion à se mettre sous la dent. Alors il a beaucoup couru pour gêner la défense portugaise et provoquer une bonne ouverture. En vain.
Aloisio (4). Pour son retour après un mois d’absence, l’attaquant brésilien a essentiellement joué dos au but jusqu’à ce qu’il se retrouve seul devant Ricardo et qu’il perde son duel (54e). Remplacé par Cardetti (78e) qui butera trois fois sur Ricardo (86e, 89e et 90e).
Le stade :
Rétroliens/Pings