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Bordeaux – PSG 2-0, 09/01/72, Division 1 71-72

Dimanche 09.01.1972, Championnat de France, Division 1, 20e journée (16e place) à Bordeaux, au Parc Lescure :
GIRONDINS DE BORDEAUX F.C. – PARIS ST-GERMAIN F.C.  2:0 (0:0)
– 5 425 spectateurs. Buts : Ruiter*, 50′, Petyt, 68′. Arbitre : M. Héliès.
L’équipe du PSG : Guy DelhumeauJean Djorkaeff, Daniel Solas, Roland Mitoraj, Jean-Paul RostagniJean-Louis Leonetti, Joel Camargo (Claude Arribas, 60′) – Jean-Claude Bras, Michel Prost, Bernard Guignedoux, Gérard Hallet. Entraîneur : Pierre Phélipon.
L’équipe de Bordeaux : Rigoni – Papin, Dubouil, Peri (Grabowski, 60′), Mérelle – Giresse, Texier – Lipo, Ruiter, Goubet, Petyt. Entraîneur : Gérard.

* 1er but accordé à Ruiter par L’Équipe et France Football, et à Daniel Solas contre son camp par But, Sud-Ouest et La France


Maillot utilisé :

Réédition maillot domicile 1970-72, version hiver (collection MaillotsPSG)

Réédition maillot domicile 1971-72 (collection MaillotsPSG)


Photos du match :

Arrêt de Guy Delhumeau devant Ruiter, sous les yeux de Roland Mitoraj (archives Pierre Lanfranchi)

Duel entre Daniel Solas et Ruiter. Les journalistes ne s’accorderont d’ailleurs pas pour savoir lequel des deux a ouvert la marque pour les Bordelais (archives Pierre Lanfranchi)


Compte-rendu (But) :

La rencontre Bordeaux – Paris-Saint-Germain fut celle des paradoxes. Paris-Saint-Germain méritait au moins un match nul. Il fut battu par une équipe bordelaise qui ne mérita son succès que dans le dernier quart d’heure et c’est au moment même où les Parisiens semblaient prendre définitivement les opérations en main qu’ils durent concéder deux buts malheureux, le premier ayant une Importance capitale puisqu’il décontracta les Girondins et frappa de stupeur les Parisiens Incapables de passer la vitesse supérieure, à l’image de ces hommes du milieu de terrain, Leonetti et Joël [Camargo], qui jouaient pratiquement au pas.

Ces deux buts furent vraiment malheureux pour le Paris-Saint-Germain. Sur le premier, si Petyt laissa intelligemment le ballon passer entre ses jambes sur un corner tiré à ras de terre… Rulter vit son travail de finisseur facilité par Solas qui détourna la balle dans ses filets ; il en fut de même pour le second but marqué par Petyt mais dont le tir fut une deuxième fois légèrement détourné par Djorkaeff…

Le match culbutait à la grande joie des supporters girondins qui recommençaient à gronder, d’autant plus que Robert Péri boitait bas depuis une dizaine de minutes et que la défense bordelaise, jusqu’alors très bonne, donnait sérieusement de la bande. Le premier but marqué. Péri regagnait les vestiaires, mois son absence ne se fit pas sentir, car les Bordelais devenaient d’autant plus euphoriques que le but de Solas avait cloué au sol une équipe parisienne qui manqua pour le moins de moraI. Phelippon tenta bien de relancer la mécanique, en sortant son Brésilien Joël en le remplaçant par le jeune Arribas, mais le match était joué. Le Brésilien ne justifia pas le moins du monde sa réputation. Certes, c’est visiblement un excellent technicien qui ne perd pas un ballon, qui sait à merveille calmer le jeu et donner la balle là où il faut. Mais il manque totalement de condition et, dans le contexte parisien, il causa, surtout dans les premiers temps de sérieux problèmes à ses camarades. car son adversaire direct, Philippe Goubot – 22 ans, de la santé à revendre, le silhouette de Couecou – fut presque constamment libre de ses mouvements et ne se fit pas faute d’en profiter.

C’est ainsi que le jeune amateur girondin lut à l’origine de toutes les actions dangereuses de son équipe.

Les Parisien eux aussi étaient dangereux. Deux ou trois fois, notamment à la 27e minute, où Rigoni devait plonger dans les pieds de Prost, et à la 35e minute, où Hallet, après un une-deux avec Guignedoux, obtenait un corner.

Mais c’est surtout au début du second temps que le Paris-Saint-Germain manqua le coche et se heurta à un Rigoni qui réalisa trois ou quatre arrêts stupéfiants sur des tirs de Bras, de Guignedoux, alors que Bras, à la 53′ minute, reprenait… du tibia un centre de Hallet qui se trouvait seul devant le but largement ouvert : le ballon fusait dans les praticables.

C’était le tournant du match. Un but de Solas, presque signé Petyt, qui concrétisait l’ascendant que le petit ailier bordelais prenait de plus en plus sur un Djorkaeff excellent jusqu’alors, mals qui devait subir une terrible demi-heure face à un adversaire qui retrouvait la verve qui fit de lui, il y a deux ans, un presque titulaire de l’équipe de France.

Les Bordelais, à l’image de Ruiter, insaisissable, de Petyt, rapide et décidé, de Giresse, accrocheur et bon technicien, de Mérelle, intraitable en défense et contre-attaquant redoutable, de Texier, qui prenait toutes les balles de la tête à Prost, et de Grabowski, efficace, faisaient oublier leurs mauvais débuts et terminaient la rencontre à toute allure, manquant à plusieurs reprises d’aggraver le score.

Phelippon, l’entraîneur parisien, ne rejoignait pas totalement l’avis de ses joueurs qui criaient à l’injustice et à la malchance :

« – Nous n’avons pas su marquer au moment décisif, c’est-à-dire au début de la deuxième mi-temps, et en football quand on ne marque pas il faut toujours s’attendre à des erreurs défensives. Joël? Bien sûr c’est un excellent joueur. Mais nous savions que son adaptation serait d’autant plus longue qu’il a besoin d’améliorer sa condition athlétique. Il nous rendra de réels services mais je ne sais pas si notre classement nous permettra de prendre continuellement de tels risques. »


Le stade :

Le Parc Lescure

Le Parc Lescure


Loic
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