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Caen – PSG 0-2, 12/03/77, Coupe de France 76-77

Samedi 12.03.1977, Coupe de France, 1/16 de finale, match aller à Caen, au Stade de Venoix :
S.M. CAEN (D2) – PARIS ST-GERMAIN F.C.  0:2 (0:0)
– 11 589 spectateurs. Buts : Jean-Pierre Tokoto, 47′, Ridha Ali Messaoud, 62′. Arbitre : M. Meeus.
L’équipe du PSG : Ilja Pantelić – Jean-Marc Pilorget, Jacques Novi, Éric Renaut, Dominique Lokoli – Denis Bauda, Jacky Laposte, Francis Piasecki – Ridha Ali Messaoud, François M’Pelé, Jean-Pierre Tokoto. Entraîneur : Vélibor Vasović.
L’équipe de Caen : Douville – Ilbert, Lunel, Gauthier, Largouet – Carreau, Bouffandeau, Pottier (Solas, 67′) – Jacobs, Tranchant, Antic. Entraîneur : Mouilleron.


Maillot utilisé :

Maillot Coupe de France 1976-77


Photos du match :

Incursion, vaine, du Ceannais Jacobs dans la défense parisienne à la 57ème minute (archives S. Bride)


Compte-rendu (France Football) :

Assurance tous risques

Le miracle, rêve des supporters du Stade Malherbe, qui s’étaient entassés dans les tribunes et sur la piste du stade de Venoix, ne s’est pas produit. Après coup, on se dit que ce n’était qu’un vœu pieu qu’il était impossible de voir Caen préserver une ombre de chance avant le match de samedi au Parc.

Pour cela, il aurait fallu que Caen attaque le match en commando de baroudeurs, prêts à tout pour  » défenestrer  » les vedettes, en les obligeant à douter de leur supériorité, en engageant le processus de révolte qui mène aux grands exploits. Mais une équipe qui a d’autres soucis en tête, avec surtout une place à sauver en Championnat, n’est peut-être pas dans les meil- leures dispositions d’esprit pour de tels coups de mains. Caen ne déclencha jamais ia tempête et ses douze mille supporters ne lui soufflèrent jamais dan·s le dos le vent légendaire des moments épiques de la Coupe.

Il aurait également fallu que les Parisiens se disent qu’ils auraient toujours le temps de faire la différence au match retour, que ces Caennais qui se trainent en Deuxième Division ne devaient vraiment pas être des foudres de guerre, bref, qu’ils venaient à Caen pour effectuer une simple formalité. Ce ne fut pas le cas. Les Parisiens agirent en professionnels dignes de ce nom, ayant à la fois le souci de leurs intérêts et du spectacle.

Sécurité d’abord, avec une méfiance compréhensible d’un éventuel départ en fanfare des Caennais. Puis, très vite, prise de risques quand ils se rendirent compte que les Normands chercheraient finalement plus à résister qu’à jouer les conquérants. Alors, les douze mille spectateurs, à défaut de s’enflammer pour les assauts de leur équipe, purent apprécier la valeur des ac équipe, purent apprécier la valeur des actions offensives parisiennes. La conjugaison de cette impossibilité caennaise à se surpasser et du sérieux parisien ôtèrent donc rapidement le caractère dramatique et contrasté qui fait le piment de tels matches de Coupe. Cela permit néanmoins aux Parisiens de montrer qu’ils savaient allier réalisme et imagination.

Réalisme quand il s’agissait d’étouffer dans l’œuf les contres amorcés le plus souvent par Bouffandeau, et les mouvements offensifs de Jacobs et de Tranchant. Les joueurs du milieu et les défenseurs étaient là pour sauvegarder l’avenir.

Imagination dès que le ballon était récupéré – et il faut dire que les Parisiens eurent le plus souvent une totale emprise sur le jeu. Piasecki et Laposte s’engouffrèrent avec délectation dans les boulevards qui s’ouvraient, surtout en seconde période, dans le réseau défensif de Caen. M’Pelé régnait en maitre dans le domaine aérien. Tokoto retrouvait la joie des dribbles en série et des débordements incisifs.

Et pour que l’assurance de la qualification soit, dés la première manche, une « tous risques », il fallait les buts. Un smash de la tête de M’Pelé, une reprise de volée du petit dernier Messaoud, c’était un 2-0 ferme et définitif, puisque quelques coups de canon de M’Pelé et de Piasecki manquèrent de précision et que Douville sauvait son but d’un bombardement ordonné par une équipe parisienne peu encline à la pitié.

La Coupe n’avait pas transcendé Caen, elle n’avait pas non plus démobilisé Paris. Alors, deux buts d’avance avant le retour, cela correspond à la différence des valeurs, Et un mot faisait l’unanimité dans tous les camps : logique.


Le stade :

Vue aérienne du stade de Venoix

Vue aérienne du stade de Venoix


Loic
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