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Avant de parler de ce match, je vais faire un petit retour historique sur les évènements précédent ce match.

Un mercato strass et paillettes

La deuxième place acquise lors de la saison 99/00 déclenche un recrutement de grande ampleur pour le PSG. Le défenseur du Barça Dehu, les espoirs Dalmat et Luccin de l’OM, Distin venant de Gueugnon ou encore Lionel Letizi rejoignent le club.

Mais le recrutement le plus retentissant, reste celui de Nicolas Anelka en provenance du Real Madrid. L’attaquant français, qui vient de remporter la C1 et l’Euro 2000, signe au PSG pour 220M de francs (soit un peu plus de 47M€ de 2022*). Ce montant fera parler, car « Nico » sort d’une saison moyenne,  mais Laurent Perpère et Pierre Lescure sont convaincus et l’engagent fin juillet après un an avec la Casa Blanca.

Ainsi, le montant des achats pour ce mercato estival s’élève à envion 440M de Francs soit près de 94M€ de 2022*. Les objectifs de la saisons sont simples : Le titre et la qualification en 1/4 de finale de Ligue des Champions.

*inflation prise en compte dans la conversion via le calculateur sur le site de l’insee

Le championnat

Le PSG débute plutôt bien son premier tiers de la saison. Les parisiens enchaîneront à domicile contre l’ASSE (5-1), l’OM (2-0) ou encore Nantes (2-1). Le PSG sera même leader de la 11eme à la 13eme journée. Mais à l’extérieur, les hommes de Bergeroo auront beaucoup plus de mal et il faudra attendre la 12eme journée de D1 et un déplacement à Toulouse pour voir la première victoire à l’extérieur. Lors de ses cinq premiers déplacements, Paris obtiendra trois nuls et deux défaites dont un 5-3 à… Troyes.

La fameuse crise

Mais nous sommes fin octobre et la traditionnelle crise de novembre pointe le bout de son nez. Après un match record contre Rosenborg avec une victoire 7-2 en C1, le club de la capitale s’écroule dès la 13eme journée avec la réception de Bordeaux et le lob de Pauleta sur Casagrande.

Le PSG enchainera neuf matchs sans victoire, avec le fameux 5-1 concédé à Sedan, qui sera fatal à Bergeroo. La rumeur dit que les joueurs l’ont lâché, rumeur qu’il confirmera lors d’une interview pour PSGmag.net. Et ironie du sort, le club de Pius Ndiefi, triple buteur ce soir-là, prendra la tête du championnat de France. Et oui, Sedan qui était promis à la relégation, est leader de D1 après une victoire sur un Paris Saint-Germain qui visait le titre.

C’est donc Luis Fernandez qui remplace Bergeroo, mais cela ne change pas grand chose. En effet, seulement une victoire en cinq matchs et Paris termine l’année avec une victoire en 12 matchs, soit 2 mois de compétitions en novembre et décembre 2000.

Après une trêve hivernale qui verra quelques arrivées et départs, le PSG ne perd pas le rythme des défaites. Entre le 7 janvier et le 3 mars, le club joue 11 matchs toutes compétitions confondues pour seulement 3 victoires. Et au passage, se fait sortir de la Coupe de Ligue par Nancy et de la Coupe de France par Auxerre.

C’est donc un PSG en doute qui se rend sur le terrain du Deportivo et cela malgré une victoire sur Toulouse 3 jours avant.

Zoom rapide sur la Ligue des champions

Le PSG jouera cette Ligue des Champions de la même manière que le championnat, bon à domicile et médiocre à l’extérieur. Les parisiens n’auront aucune victoire à l’extérieur, mais feront carton plein à domicile. Le PSG se paiera Helsingborg 4-1, tapera Rosenborg 7-2 et battra le Bayern Munich 1-0 à la dernière minute grâce à un pointu de Laurent Leroy. Avec 3 victoires, 1 nul et 2 défaites, le PSG terminera deuxième du groupe F et accèdera à la deuxième phase de groupe.

 

Le PSG se retrouvera donc dans le groupe B de la deuxième phase de la Ligue des Champions. Groupe, qui sera composé du Milan AC, Galatasaray et du Deportivo La Corogne. Le PSG perdra ses deux premiers matchs contre le Deportivo et Galatasaray, mais arrachera deux nuls face au Milan AC.

En ce 7 mars 2001, c’est donc encore en vie que le club de la capitale se déplace en Espagne.

La Corogne – PSG, c’est parti

Le Classement avant le match

Galatasaray : 7 pts
Milan AC : 6 pts
Deportivo : 6pts
PSG : 2pts

Le PSG se déplace chez le champion d’Espagne en titre et son stade du Riazor. Un champion d’Espagne qui avait fière allure avec Makaay, Djalminha, Fran ou encore les buteurs Pandiani et Tristan. Ces deux derniers seront d’ailleurs sur le banc au coup d’envoi. Deux jokers pour Amiano, l’entraineur du Deportivo, juste au cas où le match tournerait au vinaigre.

Un match capital pour un PSG qui est dans l’obligation de gagner. Et cela sous une forte pluie, avec une pelouse médiocre et un public bouillant. De plus, Fernandez décide de se passer de Robert et laisse Anelka sur le banc au profit de Benarbia et Okocha

Après une première incursion de Leroy dans la surface, c’est logiquement que les Espagnols prennent le contrôle du match. C’est le numéro 7 galicien qui allume les deux premières mèches aux 12e et 16e minutes. Mais heureusement pour Paris, les tentatives de Makaay ne trouvent pas le cadre. Le néerlandais sera imité à la 24e par Fran, mais le capitaine verra sa tentative trouver la main de Letizi.

La Corogne – PSG : le déluge parisien après la tempête

Après cette tempête, le PSG sort un peu plus et tente. Sur le côté gauche, Okocha a le ballon, le nigérian bascule le jeu à droite d’une longue transversale en diagonale. Là-bas, c’est Algerino qui hérite du cuir, il déboule sur son couloir et centre devant le but. A la réception du centre, il y a Leroy, mais le gardien, Molina, repousse du poing au 16m50 avant que l’attaquant ne fasse quelque chose. Le ballon arrive dans les pieds d’Okocha et ce dernier reprend le cuir d’une demi-volée. Le tir de Jay-Jay rebondit sur la pelouse gorgée d’eau et trouve un tibia adverse, ce qui a pour effet de lober le gardien et d’ouvrir le score.

Surprise générale, à la demi-heure de jeu, un Paris malade mène au score chez le champion d’Espagne.

Le PSG revit, pousse et manque même de doubler la mise par l’intermédiaire de Ducrocq. Mais c’est juste avant la mi-temps que Laurent Leroy inscrira son chef d’œuvre. Sur le côté droit, l’attaquant est à la lutte avec Donato. Il effectue un petit pont sur ce dernier, enrhume Pablo d’un crochet de l’extérieur du droit puis rentre dans la surface. Il repique et c’est entouré de 3 joueurs espagnols qu’il décoche une frappe enroulée de 15m qui finit dans la lucarne.

Stupéfaction, les Parisiens mènent 2-0 à la mi-temps et peuvent penser au quart de finale, l’objectif du début de saison. D’autant plus que le Milan AC est mené sur le terrain de Galatasaray, les raisons d’y croire sont nombreuses.

 

Classement du groupe B à la mi-temps
Galatasaray : 10 pts
Milan AC : 6 pts
Deportivo : 6pts
PSG : 5 pts

La Corogne – PSG : Une deuxième mi-temps et cinq buts

Pour cette deuxième mi-temps, le Depor fait rentrer Pandiani pour espérer recoller au score. Mais les Parisiens sont en état de grâce et vont alourdir le score à la 55e minute. L’arrière droit Algerino est lancé sur son coté, il accélère et centre à ras de terre au point de penalty. A la réception, c’est Leroy qui vient placer un plat du pied gauche qui crucifie Molina.

Le score est de 0-3 et quasiment sur le coup d’envoi nous allons voir le quatrième but de ce match. Sur un centre de Pablo venu de la droite, Pandiani reprend le ballon de la tête pour réduire le score. Dans la foulée du but, l’entraîneur de La Corogne fait rentrer Tristan. On joue alors la 59e minute.

Une minute plus tard, l’espagnol qui vient de rentrer en jeu reprend de la tête un corner de Djalminha. Le numéro 9 réduit le score et enflamme le Riazor qui se met à rêver d’un retour épique.

Pour tenir son faible avantage, Fernandez, fait rentrer 2 joueurs à vocation défensive, d’abord Rabesandratana et puis Yanovski.

Deux minutes après la rentrée de ce dernier, Makaay, dans la surface, remet de la tête devant le but, un centre venu de la gauche. Et c’est Walter Pandiani qui surgit pour remettre les deux équipes à égalité.

La Corogne – PSG : Un dernier quart d’heure pour éviter l’humiliation

Quel retour, le stade explose et croit même à la victoire. De leur côté, les Parisiens sont abasourdis, mais il faut se remotiver et tenir le score. Il faudrait même espérer marquer pour échapper à l’humiliation et ainsi ne pas devenir la cinquième équipe à se faire remonter 3 buts dans un même match. Pire en cas de but espagnol, le PSG  pourrait devenir la deuxième équipe à perdre un match après avoir mené 0-3.

Malheureusement et à la 84e minute,  suite à un corner à droite botté par Djalminha vous vous doutez de la suite. Corner, tête de Pandiani, triplé en une mi-temps pour l’uruguayen, 4-3, humiliation, désarroi, honte et bye bye la coupe d’Europe.

Il aura fallu 30 minutes et 4 buts de la tête au Deportivo La Corogne pour s’offrir la qualification et l’un de ses plus beaux exploits sur la scène européenne.

Nous sommes le 7 mars 2001 et je vais faire un anachronisme en empruntant un concept qui fera son apparition 16 ans plus tard. Ce soir-là, le club de la capitale s’est pris la première remontada espagnole de son histoire.

La fin de saison après ce La Corogne-PSG

Le PSG sauvera quand même l’honneur en arrachant une victoire dans cette deuxième phase de ligue des champions. Les Parisiens battront Galatasaray 2-0 au Parc avec une interruption de mach suite à des affrontements entre « supporter » dans les tribunes du Parc. C’est sur cette victoire pour l’honneur que l’aventure européenne s’arrête pour un équipe qui, sur le papier, avait un charme fou.

En championnat, le club finira bien loin du titre avec une 9ème place et n’empochant que 2 victoires sur ses 6 derniers matchs de D1. Le FC Nantes terminera premier, 4 points devant le futur ogre du football français qui dominera le championnat pendant 7 ans.

Article initialement publié par l’auteur en décembre 2017 sur le site www.demivolee.com. Merci à l’équipe du site d’avoir autorisé une republication sur histoireduPSG.fr.

Prince Owski