Lens – PSG 3-1, 19/11/77, Division 1 77-78
Samedi 19.11.1977, Championnat de France, Division 1, 17e journée (10e place) à Lens, au Stade Félix-Bollaert :
R.C. LENS – PARIS ST-GERMAIN F.C. 3:1 (1:1)
– 14 640 spectateurs. Buts : Marx, 9′, Carlos Bianchi, 18′ ; Sab, 62′, Marx, 77’. Arbitre : M. Martin.
L’équipe du PSG : Daniel Bernard – Jean-Marc Pilorget, Thierry Morin, Ramón Heredia, Dominique Lokoli – François Brisson, Jean-Pierre Adams, François M’Pelé – Philippe Redon, Carlos Bianchi, Mustapha Dahleb. Entraîneur : Jean-Michel Larqué.
L’équipe de Lens : Tempet – Lhote, Leclercq , Flak, Joly – Sab, Bousdira, Krawczik – Djebaili, Marx, Six. Entraîneur : Sowinski.
Maillot utilisé :
Programme :
Photos du match :
Compte-rendu (France Football) :
Un départ sur les chapeaux de roue des Lensois surprit dans un premier temps Paris, qui encaissa un but dès la dixième minute. Mais les Parisiens se reprirent de manière remarquable, egalisèrent par Bianchi et finirent les plus forts la première période. La rencontre garda son aspect équilibré en début de seconde mi-temps. Paris tenait bon. Il allait pourtant céder devant la pression lensoise en fin de match, perdant ainsi le bénéfice de ses efforts.
La fin du signe indien
Il y a en football un élément beaucoup plus important qu’on ne le croit, et dont les journalistes ne parlent cependant jamais : il a un nom assez joli parce que sans doute mystérieux : c’est le « signe indien ».
Qu’est-ce exactement que le « signe indien » ? Bonne question, mais dont la réponse n’est pas simple. Disons que le « signe indien » c’est d’abord un état d’esprit, étayé par d’autres signes qui ne sont pas « indiens » et que les amateurs de billard appellent séries.
C’est ainsi par exemple que Troyes, même dans ses plus mauvais moments (et Dieu sait que le club aubois en a connus !) n’a pas perdu à Nimes depuis longtemps. Allez donc savoir pourquoi !
Il en était ainsi de Paris S.G. vis-à-vis de Lens. Du moins jusqu’à samedi soir. Or, cette rencontre revêtait une dimension supplémentaire dans la mesure où les Nordistes sont engagés comme l’on sait à l’échelon supérieur dans la Coupe de l’Union européenne. D’où l’imbrication des compétitions avec retombées « radioactives » de l’une sur l’autre. C’est ainsi qu’après l’égalisation des Parisiens par Bianchi (évidemment !) les Lensois, qui s’étaient jusque-là montrés très supérieurs, sa mirent à douter, voire à trembler. Ces diables de Parisiens avaient soudain retrouvé les voies d’un football collectif, intelligent, donc très dangereux; le fameux « signe indien en somme resurgissait comme toujours !
C’est alors que les Lensois décidèrent d’exorciser leurs phantasmes et pour ce faire, passèrent la vitesse supérieure. A partir de ce moment il est incontestable que les Parisiens se mirent à souffrir, comme naguère d’autres équipes subirent ce complexe à Saint-Etienne. Et sans doute pour des raisons très semblables de motivation européenne.
C’est du moins l’idée, vraie ou fausse, que l’on s’est faite du match que les Parisiens animèrent par quelques exploits de leurs vedettes (comme ce but de Bianchi et ce tir de M’Pelé sur le poteau) sans jamais cependant parvenir à le contrôler collectivement. Là réside l’essentiel de leurs lacunes.
Les Lensois, en revanche, ont comblé les leurs depuis longtemps dans ce domaine. Et c’est bien l’un des plus grands motifs de satisfaction pour les Nordistes à la veille de leur match évidemment très difficile contre Magdebourg.
Car même si Marx était quelque peu suspect de hors-jeu lors de la réalisation du troisième but, le second, lui, par Sab, ne devait rien à personne d’autre qu’à cet excellent joueur dont la reprise de volée symbolisait à la fois le talent individuel et la ténacité collective des Lensois qui peuvent entreprendre ce difficile voyage en Allemagne de l’Est l’esprit suffisamment dégagé pour espérer jouer leurs cartes, qui sont loin d’être négligeables.
Sur le plan individuel, il est également encourageant que ce soit des « deuxième plan » qui aient été le plus en vue samedi soir : Sab, par exemple, qui a non seulement réussi cette magnifique reprise de volée sur le deuxième but, mais qui fut présent presque en permanence ; Joly eut un esprit inventif à faire pâlir d’envie Janvion lui-même, et Djebaili, un dribbleur type Rocheteau (d’il y a quelques mois…), sans pour autant que les ténors aient démérité, comme Six, qui devient batailleur au stade Bollaert (même au point de recueillir un avertissement !), Leclercq, qui reste fidèle à lui-même, d’un sang-froid imperturbable, et Bousdira, toujours aussi inventif.
A Lens, le « signe indien » contre la « difficile » équipe de Paris S.G. a été vaincu. Exactement comme celui qui habitait naguère l’équipe de France face aux Bulgares. Ce n’est pas Didier Six qui nous contredira !
Le stade :
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