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Lens – PSG 3-2, 17/11/02, Ligue 1 02-03

Ronaldinho échappe à un tacle

Dimanche 17.11.2002, Championnat de France, Ligue 1, 15e journée (4e place) à Lens, au Stade Félix-Bollaert :
R.C. LENS – PARIS ST-GERMAIN F.C.  3:2 (1:1)
– 39 393 spectateurs. Buts : Sibierski, 29′, Gabriel Heinze, 40′ ; André Luiz, 49′, D.Moreira, 61′, Utaka, 69′.
L’Équipe du PSG : Lionel Letizi – Cristóbal Parralo (Laurent Leroy, 75′), Talal El-Karkouri, Mauricio Pochettino, Gabriel Heinze – Frédéric Déhu (Lionel Potillon, 68′), Alex Nyarko, Jérôme Leroy, André Luiz (Fabrice Fiorèse, 60′) – Ronaldinho Gaùcho, Martin Cardetti. Entraîneur : Luis Fernandez.
Avertissements à Cristóbal Parralo, Gabriel Heinze et Ronaldinho Gaùcho.


Maillot utilisé :

Maillot extérieur 2002-03 (collection maillotspsg)

Maillot extérieur 2002-03 (collection MaillotsPSG)


Billet :


Photos du match :

Cristobal

Cristobal (Ch. Gavelle)

Martin Cardetti à la lutte

Martin Cardetti à la lutte (Ch. Gavelle)

But pour les parisiens!

But pour les parisiens! (Ch. Gavelle)

Ronaldinho échappe à un tacle

Ronaldinho échappe à un tacle (Ch. Gavelle)

Le parcage des supporters parisiens

Le parcage des supporters parisiens

Les fans parisiens à l'entrée des joueurs (Mouvement Ultra)

Les fans parisiens à l’entrée des joueurs (Mouvement Ultra)


Vidéo :


Compte-rendu (psgmag) :

Faut-il y voir plus qu’une simple défaite ou un signe du destin ? Depuis sa fabuleuse victoire au Parc face à Marseille, Paris piétine. Ses dernières sorties ne font pas que voiler un énorme potentiel, elles mettent en exergue un déficit criant dans la gestion de la multiplication des matches. L’heure est venue de stopper cette spirale. L’enfer ce n’est pas que les autres. Fumée. Derrière le long rideau que dessine le brouillard de ce Nord où Paris s’est rendu, c’est un peu de ses envies qui se sont éclipsées dans le ciel des Corons. L’histoire ne nous dira que plus tard, si cette volute ne lui a plus coûté qu’une place à l’abri du besoin. Reste qu’après avoir idéalement pris le match par le bon bout, les Lensois ont fait parlé leurs cœurs. Et pourtant, le tableau du soir dressait exactement les obligations de chacun.

Car le premier avantage – qui peut aussi ne pas en être un selon où l’on se situe – que l’on trouvera à jouer l’Europe, c’est qu’en voyant les petits copains jouer leurs matches avant, on sait à quoi s’en tenir selon si l’on en sort gagnant ou perdant. Pour Lens comme pour Paris, deux futurs exilés à Porto (les émissaires des deux clubs sont d’ailleurs dans les tribunes), les données sont donc simples : Paris gagne, et il garde un pied dans le trio de tête. Lens l’emporte, et il revient à hauteur de Paris. Et si finalement, il y a moins de suspens, c’est plus simple comme ça. Et c’est fort de cette donnée comptable que Parisiens et Lensois attaquent pied au plancher cette rencontre. Si le tir non cadré de Ronaldinho (1re) n’a rien du signal d’alarme, il a au moins le mérite de placer le débat là où on l’attend : dans le concret. Car on l’a dit, rien ne doit freiner les ardeurs des uns comme des autres. Face à cela, c’est la paire Utaka-Sibierski qui a la responsabilité de l’animation offensive. Et c’est deux là se trouvent plutôt bien. Si les premières frappes du Nigérian sont loin de faire passer des frissons dans le dos de l’arrière-garde parisienne (17e), c’est pourtant sur ce dernier que Paris doit concentrer un maximum d’attention. D’ailleurs, sur une nouvelle tentative, il faut toute la concentration de Letizi pour que Paris s’en sorte sans dégâts (24e). Cette frappe cadrée va sonner comme un dernier avertissement.

Jusque là, les joueurs de Fernandez avaient plutôt pris le match dans le bon sens. Le travail exercé à droite par Cristobal, et dans sa zone par Andre Luiz et Nyarko est de bonne facture. Le Brésilien a retrouvé un peu de sa superbe, et c’est tout Paris qui en profite. Il s’en faut même de quelques dixièmes de secondes pour que sur une percée de Cristobal, Andre Luiz ne se retrouve seul face à Warmuz. Malheureusement, le latéral parisien a lâché son ballon trop tard, et la sanction du drapeau levé est sans appel (15e). C’est donc Lens qui va se montrer le plus réaliste. Après un bon travail de Moreira le long du couloir droit, Sibierski se jette et coupe d’une tête piquée le centre du milieu lensois. El Karkouri est trop court, Letizi l’est tout autant (1-0, 29e). Mais Paris n’est pas miné pour autant. Ce sont même les Parisiens qui redonnent des soubresauts au palpitant de la rencontre. Leroy (tir, 34e) puis Cardetti (seul contre trois, il obtient un corner, 38e) font passer un courant d’air chaud sur la ligne défensive nordiste. Et c’est sur ce corner anodin gagné par l’attaquant argentin que Paris va trouver le chemin de la terre promise. Ronaldinho le joue rapidement et trouve la tête de Heinze au milieu d’un cortège lensois (1-1, 39e). Imparable, et logique au vu du travail fourni par les hommes de Luis durant ces quarante-cinq premières minutes.

Et ce couloir droit qui cause tant de soucis aux hommes de Joël Muller va une fois encore se révéler piégeux. L’inusable Cristobal laisse Lachor à ses devoirs et trouve la tête d’Andre Luiz, esseulé au second poteau. Le duo – excellent depuis le début de la rencontre – se trouve à merveille, et c’est Paris qui prend l’air (1-2, 49e). Alors que le buteur brésilien finit de montrer le blason de son maillot aux 2 000 supporters parisiens, Muller sacrifie Lachor (Fanni entre en jeu, 52e), peu convaincant pour sa première apparition en tant que titulaire. Et comme c’est souvent le cas, c’est tout le stade Bollaert qui pousse les Sang et Or à reprendre des couleurs. Paris veille. Le coup-franc que glisse Keita à Moreira est un premier message d’inquiétude à venir (58e). Et trois minutes plus tard, c’est quasiment dans la même position qu’en première période, que Lens revient au score. Le centre d’Utaka a trouvé Moreira au premier poteau, et tout est à refaire pour Paris (2-2, 62e).

Pire encore, puisque six minutes plus tard, c’est Sibierski qui prend la défense parisienne à revers. Sa passe est millimétrée, et de passeur, Utaka bascule à buteur (3-2, 68e). L’entrée en jeu de Fiorèse redonne un coup de fouet le long de ce couloir droit tant usité. Après avoir passé en face à face son garde du corps d’un soir, Fio trouve en retrait Pochettino. Le tir du capitaine parisien est dévié, et Cardetti est tout heureux d’y coller une talonnade qui est à deux doigts de tromper Warmuz (80e). Comme la dernière cigarette du condamné, Paris a d’abord tiré la bouffée qui lui donnait une véritable impression de liberté, avant que ne s’éteigne progressivement ce mégot. Avec les fumigènes des supporters, ses désirs d’un soir s’envolent en fumée. Ainsi va la vie d’un condamné à gagner.

Déclarations d’après-match :

Luis Fernandez : « Nous avons lutté jusqu’au bout et nous aurions même pu égaliser en fin de rencontre avec Martin Cardetti car physiquement, nous étions bien. Je regrette seulement qu’à deux buts à un en notre faveur, nous ayons eu tendance à reculer et à laisser les Lensois jouer alors qu’à ce moment-là, il aurait plutôt fallu continuer à maintenir nos adversaires hauts dans leur camp. Ceci-dit, les Lensois ont également tout donné et il n’était pas évident de résister à leur pression. Ce soir, j’ai vu du beau jeu et le football en sort grandi. […] Sur le deuxième but, nous perdons le ballon sur une touche, cela se transforme en contre et nous encaissons le but là-dessus. Mais André Luiz se plaignait d’une douleur à la cuisse et il était donc normal qu’il sorte à ce moment du match. Quant au changement de Déhu, je ne pouvais pas faire autrement puisque Frédéric m’a demandé de sortir du terrain et hélas, nous encaissons ce troisième but un peu chanceux, je pense, immédiatement après, ce sont les aléas du football. Nous sommes venus à Lens pour ne pas trop subir et pour développer notre jeu avec un certain nombre de joueurs à vocation offensive. Nous avons tenté de passer par les côtés avec également un milieu axial très dense avec Nyarko et Déhu. Je pense qu’au niveau du jeu, nous avons été à la hauteur. En revanche, notre manque de réalisme offensif nous a coûté la victoire. Cette défaite aurait été inquiétante si nous avions été inexistants mais cela n’a pas été le cas. Nous ne sommes pas dans une situation critique car les garçons ont entrepris. Je suis notamment satisfait de la prestation d’Andre Luiz qui a retrouvé un certain niveau de jeu. »

Joël Muller (entraîneur de Lens) : « Je retiens que nous avons vu un très bon match de football entre deux équipes animées de bonnes intentions. Je crois qu’aujourd’hui, notre place au classement est plus conforme à nos qualités. Je suis satisfait également d’avoir vu aussi une certaine qualité technique et des joueurs qui se sont très bien adaptés à un système de jeu différent (Lens jouait avec cinq défenseurs ce qui n’avait plus été le cas depuis le mois d’août dernier). »

Gabriel Heinze (défenseur du PSG) : « Ce but je m’en fous car nous n’avons pas gagné. Nous étions venu ici justement pour gagner et voilà ce qui nous est arrivé. Nous n’avons qu’à le regretter. Il ne faut pas occulter les qualités des Lensois qui ne se sont pas affolés lorsque nous avons mené. Mais ce n’est que la 15e journée et il reste encore beaucoup de matches à jouer. »

Mauricio Pochettino (défenseur et Capitaine du PSG) : « Je suis forcément un peu déçu par le résultat car nous avons beaucoup fait pour repartir d’ici avec au moins un point. Nous savions que Lens est une bonne équipe et je n’ai donc pas été surpris par cette opposition. Quant aux buts que nous avons encaissés, nous avons eu affaire à des joueurs rapides qui sont effectivement passés par les ailes. La solution, il fallait la trouver tous ensemble. Il est difficile de dire si ce revers est plus physique ou mental. Je crois que c’est un peu des deux, sans oublier le mérite logique qui revient à Lens. »

Les notes du Parisien :

Letizi (5). Très peu sollicité, il ne peut rien sur les trois buts qu’il a encaissés.

Cristobal (4,5). A l’image de l’équipe, il a été gêné par la puissance physique des Lensois. Averti à la 43e pour une faute sur Blanchard, c’est lui qui adresse le bon centre sur le but d’Andre Luiz. Remplacé par Laurent Leroy à la 75e .

El Karkouri (4). Une première période où Talal a toujours serré de près son adversaire au marquage. Mais sur le premier but de Lens, il est devancé de la tête par Sibierski.

Pochettino (4,5). Dans les airs, il a eu fort à faire. Il a semblé peiner physiquement sur la fin. Moreira s’infiltre entre lui et Talal sur le second but lensois.

Heinze (5,5). Arrière latéral gauche au départ, il a rempli sa mission avec efficacité. Et il s’est aussi mué en buteur d’un superbe coup de boule sur un corner de Ronaldinho pour égaliser à 1-1. Averti à la 57e minute. Il est monté d’un cran avec la rentrée de Potillon et a débordé plusieurs fois en fin de rencontre.

Andre Luiz (5,5). Dans une position inhabituelle de milieu offensif droit, il s’est montré entreprenant dans ses choix vers l’attaque en début du match. Et il a inscrit le second but de son équipe d’une tête piquée (49e). En revanche, il s’est souvent replacé en marchant et sans grande volonté. Remplacé à la 60e par Fiorèse qui a eu du mal à entrer dans la partie.

Déhu (5,5). Souvent bien placé, il a ratissé beaucoup de ballons. Calme, il a cherché la meilleure relance possible. Après la pause, il a reculé et a été moins déterminant. Sorti blessé à la 67e et remplacé par Potillon, très discret.

Nyarko (4,5). Une grosse activité à la récupération dans les premières minutes avant de s’effacer. Des maladresses dans les phases offensives.

J. Leroy (5). Placé à la récupération sur la gauche, il a été courageux et a bien combiné en attaque avec Andre Luiz et Ronaldinho. Toujours des approximations dans ses derniers choix.

Ronaldinho (5). Placé sur la gauche, il n’a jamais été l’organisateur dont le PSG aurait eu besoin. De bonnes séquences comme à la 19e minute où il a mystifié Bak. Beaucoup plus de déchets et moins de percussion que d’habitude. Physiquement à la peine.

Cardetti (4). Quelques bons ballons à jouer en première période mais, ni très rapide ni très technique, « El Chapulin » n’a pas su les exploiter. Manque de disponibilité parfois en phases offensives mais toujours beaucoup d’efforts. A failli égaliser d’une talonnade à la 80e.


Le stade :

Le stade Bollaert

Le stade Bollaert


Loic
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