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Lens – PSG 4-0, 10/09/82, Division 1 82-83

Vercruysse crucifie un Dominique Baratelli qui aura été cherché 4 fois le ballon au fond de ses filets

Vendredi 10.09.1982, Championnat de France, Division 1, 6e journée (13e place) à Lens, au Stade Félix-Bollaert :
R.C. LENS – PARIS ST-GERMAIN F.C.  4:0 (3:0)
– 29 053 spectateurs. Buts : Vercruysse, 15′, F.Brisson, 43′ sur penalty, Vercruysse, 45′ ; Luis Fernandez, 55′ contre son camp.
L’Équipe du PSG : Dominique Baratelli – Jean-Marc Pilorget, Pascal Zaremba, Dominique Bathenay, Philippe Col – Luis Fernandez (Yannick Guillochon, 75′), Jean-Claude Lemoult, Ossi Ardiles – Michel N’Gom (Nambatingue Toko, 75′), Dominique Rocheteau, Kees Kist. Entraîneur : Georges Peyroche.
Avertissement à Luis Fernandez.


Maillot utilisé (avec le logo Le Coq Sportif sur les manches) :

Maillot domicile 1981-83 (collection MaillotsPSG)

Maillot domicile 1982-83 (collection MaillotsPSG)


Programme :

8283_Lens_PSG_programme


Billet :

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Photos du match :

Vercruysse crucifie un Dominique Baratelli qui aura été cherché 4 fois le ballon au fond de ses filets

Vercruysse crucifie un Dominique Baratelli qui aura été cherché 4 fois le ballon au fond de ses filets

La joie des Lensois Piette et Brisson (A. Landrain)

La joie des Lensois Piette et Brisson (A. Landrain)


Compte-rendu (France Football) :

L’équipe lensoise, entamant le match tambour battant, prit l’avantage dés la 15e minute sur une contre-attaque lancée par Brisson et terminée par Vercruysse. A partir de ce moment, les Parisiens coururent vainement après l’égalisation, échouèrent deux fois de justesse, avant de concéder deux nouveaux buts, sur penalty par Brisson, puis sur une nouvelle action menée par Brisson et conclue par Vercruysse. A la mi-temps, la cause était entendue. Une autre contre-attaque de l’intenable Brisson devait se terminer par un quatrième but marqué contre son camp par Fernandez.

Le pied de nez de Lens

Les joueurs lensois n’ont pas raté leur coup. Pour la pose de la première pierre du futur stade aux 50.000 places, et sous les yeux de Mme la ministre, dans une ambiance de gala qui aurait pu au contraire les paralyser, ils ont fait éclater le plus joyeux des feux d’artifice et taillé en pièces une équipe de Paris-Saint-Germain qui manqua certes de réussite mais ne put résister au rythme endiablé imposé par les jeunes protégés de Gérard Houiller.

Cette équipe lensoise, l’ex-entraîneur de Nœux-les-Mines l’a reconstruite pendant l’intersaison, et son travail de remise en place a été tout de suite payant, tant sur le plan individuel que dans le domaine collectif.

Dans le 4-3-3 lensois, les lignes s’interpénètrent et se complètent parfaitement à partir d’une défense utilisant intelligemment le hors-jeu et remontant constamment en soutien des demis et des attaquants. La mobilité et la vivacité de garçons comme Piette, Vercruysse, Xuereb, Brisson s’allie harmonieusement avec la présence physique d’un Krawczyk et d’un Ogaza qui leur servent de compléments à tous les points de vue. Le jeu des Lensois est simple, rapide, efficace jusqu’au dernier geste devant le but adverse, geste final qui demande à être encore mieux soigné.

Devant le P.-S.-G, cette vitesse d’exécution fut d’autant plus évidente que les Parisiens présentèrent une défense assez pesante, surtout dans son axe central. Et puis les Lensois prirent leurs rivaux à leur propre jeu de contre-attaque, ce qui doit d’ailleurs constituer une leçon pour les hommes de Georges Peyroche avant leur expédition bulgare.

Dans l’euphorie d’un soir, on a découvert ainsi des joueurs qui sont pour la majorité d’entre eux jeunes et nordistes, ce qui représente un double argument de réussite, de popularité et d’avenir.

Flak et ses frères

Devant le gardien Hédoire, qui semble avoir repris confiance en lui et retrouvé une certaine autorité, les quatre arrières sont commandés par un Hervé Flak qui, malgré ses vingt-cinq ans, fait figure d’ancien et qui tient maintenant le rôle de libero où son expérience est utile. Le stoppeur Alain Tirloit est un joueur puissant qui impose son poids, sa vigueur, son marquage sur l’adversaire. Son hi-toire est étonnante. Rejeté et dédaigné par Lille où il tentait d’entrer dans la carrière professionnelle, il fut relancé à Nœux-les-Mines par Gérard Houiller qu’il a suivi à Lens et qui l’a remis sur les rails.

Les arrières latéraux Didier Sénac et Pascal Leprovost ou Jean-Pierre Bade sont assez dissemblables. Le premier, fils de Guy, l’ancien Racingman (de Paris et Lens), est grand, solide dur sur l’homme. Leprovost, qui vient lui aussi de Noeux-les-Mines et qui a effectué en quatre ou cinq ans une ascension assez exceptionnelle, passant de la Division d’Honneur à la Division I, est plus léger, plus vif. Tout comme Bade, très rapide et redoutable contre-attaquant.

Mais c’est le milieu lensois qui constitue le joyau de l’équipe. Didier Krawczyk, aussi grand et longiligne que son frère Richard (dit Zébulon) était petit et vif, compense une certaine raideur par une disponibilité, une activité, un souffle inépuisables qui lui permettent de ratisser le terrain devant ses arrières, mais aussi de se porter souvent sur le côté droit de l’attaque pour y déclencher, en position de débordement, d’excellents centres.

Son travail énorme favorise les plans offensifs des deux autres joueurs du milieu : Philippe Piette d’abord, qui a retrouvé confiance et verve en revenant dans son Nord natal après des expériences plus ou moins heureuses à Marseille et à Metz. Sa vivacité, sa clairvoyance, sa technique en mouvement, sa frappe de balle en font un joueur très complet. Mais le plus grand espoir de l’équipe s’appelle Vercruysse, Philippe lui aussi. Il a eu vingt ans en janvier, il est harmonieusement bâti (1,86 m, 75 kg), mais son grand gabarit qui l’avantage dans le jeu de tête ne l’empêche nullement d’être rapide, vif de gestes, doté d’un pouvoir d’accélération remarquable avec une frappe puissante.

Pour ce numéro 10 très doué, le problème, comme le souligne Gérard Houl-lier, sera d’exploiter au maximum ses énormes moyens physiques et techniques, de ne pas tomber dans la facilité, et de ne pas se laisser griser par un environnement ou par une publicité et une renommée déjà ronflante… S’il tient le coup, on reparlera du jeune homme, c’est sûr.

Devant le PSG, Lens n’avait pu aligner Daniel Leclerc, le vieux qui n’a que trente-trois ans et qui lui aussi a refait surface dans ce nouveau contexte. Son pied gauche n’a rien perdu de son habileté et de sa précision. Gérard Houiller, qui lui demande de se tenir maintenant plus près de ses avants de pointe pour mieux utiliser sa technique précise et son sens de la dernière passe, va se trouver. tout de même confronté à un douloureux problème de choix.

Le reveil de Brisson

L’attaque lensoise, enfin, bénéficie du concours de deux ailiers de métier (ce qui est assez rare maintenant) avec l’ex-Lyonnais Daniel Xuereb à droite, encore en forme précaire mais dont les dribbles demeurent dévastateurs, et avec à gauche l’ex-Parisien François Brisson qui, animé vendredi d’un terrible désir de revanche, fut bien sûr irrésistible par ses courses balle au pied et par ses centres précis de gaucher.

Quant à l’avant-centre polonais Ogaza, lourd mais bien accroché au sol, doté d’un excellent jeu de tête, il possède comme le dit Gérard Houiller, une intelligence tactique dans le placement et dans les déplacements qui sont très utiles à ses partenaires (à Vercruysse en particu-lier).

Il serait prématuré et assez inconséquent de faire d’ores et déjà de cette équipe lensoise qu’un candidat au titre… Mais sa fraîcheur, son enthousiasme, sa résurrection (provoquée en grande partie par un entraîneur tout neuf) sont réjouissants pour un public et une région passionnément épris de football, et aussi pour le football français tout entier qui a bien besoin – en ce moment surtout – d’un bon bol d’air frais.


Le Stade :

Le stade Bollaert

Le stade Bollaert


Loic
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