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Lille – PSG 1-3, 30/01/72, Division 1 71-72

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Dimanche 30.01.1972, Championnat de France, Division 1, 22e journée (17e place) à Lille, au Stade Henri-Jooris :
LILLE O.S.C. – PARIS ST-GERMAIN F.C.  1:3 (1:1)
– 11 320 spectateurs. Buts : Copé, 3′, Jean-Claude Bras, 33′ ; Jean-Louis Leonetti, 55′, Jean-Claude Bras, 85′. Arbitre : M. Lefebvre.
L’équipe du PSG : Camille ChoquierJean Djorkaeff, Daniel Solas, Jean-Pierre Destrumelle, Jean-Paul RostagniJean-Louis Leonetti, Claude ArribasJean-Claude Bras, Michel Prost, Bernard Guignedoux, Gérard Hallet. Entraîneur : Pierre Phélipon.
L’équipe de Lille : Delangre – Cauvin, Laffont, N’Diaye, Housselstein (Dubreucq, 40′) – Verhoeve, Prieto – Dubaele, Baraffe, Copé, Loup. Entraîneur : Gardien.


Maillot utilisé :

Maillot domicile 1971-72


Programme :


Photos :

Les Lillois avant le coup d’envoi (archives Pierre Lanfranchi)

Choquier, Djorkaeff et Rostagni, dépités après l'ouverture du score lilloise sur corner direct, dès la 3ème minute

Camille Choquier, Jean Djorkaeff et Jean-Paul Rostagni, dépités après l’ouverture du score lilloise sur corner direct, dès la 3ème minute

Camille Choquier s’interpose face à Baraffe, sous les yeux de Jean Djorkaeff

Tentative du Chilien Prieto, observé de loin par Gérard Hallet (archives Pierre Lanfranchi)

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Bernard Guignedoux à la lutte avec le même Prieto


Comptes-rendus :

– L’Equipe (Jacques Ferran) :

Le fidèle public lillois venu assister à un nouvel effort du LOSC pour échapper à la zone de relégation a quitté, très abattu le vieux stade Henri-Jooris sur lequel tombait la nuit.

Paris S.-G., que l’on disait à la dérive, a joué un match exemplaire, aussi bien techniquement que moralement.

Son mérite est d’autant plus grand que cela avait très mal commencé pour lui. A peine le match était-il engagé qu’un corner en apparence anodin tiré par Copé de la gauche, s’acheva en catastrophe pour Choquier et les siens. Le ballon brossé échappa d’abord à Djorkaeff qui semblait pouvoir le contrôler de la tête puis fila à l’intérieur des filets parisiens.

Or, on vit, au contraire, l’équipe de Djorkaeff se mettre à asseoir et à contrôler le jeu, et à manifester une aisance technique qui ne se démentit jamais.

Les trois buts parisiens

Pourtant cette supériorité, évidente pour le spectateur, fut assez longue à se traduire par un but d’égalisation.

Après que Baraffe eut manqué un but et le… tournant du match, Guignedoux ayant alerté Prost en profondeur l’avant-centre parisien s’engagea vivement et parvint à détourner la balle vers Bras qui surgit et égalisa.

Ce très beau but rassura les Parisiens et les mit en confiance. En seconde mi-temps, leur maîtrise s’accentua encore, tournant parfois à la démonstration. C’est encore Guignedoux qui amena le second but grâce à un centre de la gauche que Prost laissa filer pour Leonetti. La balle reprise de plein fouet alla se loger dans la lucarne de Delangre.

Jusqu’à la fin le match fut passionnant. Lille avait des sursauts rageurs qui le poussaient en vagues répétées vers le but parisien et l’égalisation.

Mais, d’un autre côté, Paris mena d’excellentes offensives élégantes, vives, et Hallet eut, à plusieurs reprises notamment, le troisième but au bout du pied.

Et c’est en fin de compte Bras qui marqua ce but cinq minutes avant la fin, à la suite d’une balle lumineuse de Leonetti pour Guignedoux et d’un service de celui-ci.

Réhabilitation parisienne

On s’est surtout demandé après le match pourquoi l’équipe parisienne s’était beaucoup mieux adaptée que sa rivale aux conditions extrêmement difficiles de ce match. Pendant quatre-vingt-dix minutes le contraste fut éclatant entre le jeu fouillé, précis, limpide des Parisiens et le football confus, souvent maladroit des Lillois, incapables de conserver la balle sur un terrain de jeu qui avantageait évidemment les techniciens aux dépens des combattants.

Cela ne signifie pas d’ailleurs que les Parisiens n’ont pas dû manifester, en seconde mi-temps notamment, des qualités de courage et de combativité qui prouvent qu’aucun ressort n’était cassé chez eux. Ils se sont, hier, pleinement réhabilités de leur récente contre-performance et montraient que leurs associés avaient eu raison de croire en eux.

Dans une équipe tout entière portée par sa volonté de réaliser un résultat, il faut distinguer la maîtrise lucide de Djorkaeff, l’abattage du « libero » Solas, l’aisance et l’autorité de Guignedoux et de Leonetti, et la constante agressivité des attaquants de pointe Bras, Prost et Hallet.

Le LOSC a cru sans doute trop vite en un succès sans histoire et n’a jamais su s’exprimer sur ce terrain-patinoire et contre cet adversaire insaisissable. Son maître à jouer, le Chilien Prieto, n’a pas eu son rayonnement habituel. Mais on le lui pardonne quand on sait qu’il ignore qu’on pouvait jouer sur un terrain pareil. A signaler la blessure à un genou de l’arrière gauche Housselstein, remplacé à la quarantième minute par Dubreucq.

– Miroir du Football (Francis Le Goulven) :

P. SAINT-GERMAIN, LA COURSE A L’ABIME

Une victoire, la première depuis le 13 novembre suffit-elle à réhabiliter P. Saint-Germain et à faire oublier qu’une semaine auparavant son président désespéré, résumait ainsi la situation : « On a touché l’abîme. »

Que le spectre des trois dernières places hantait les nuits de l’entraineur Phelippon qui ne devait pas ses insomnies aux réflexions qu’auraient éventuellement provoqué des problèmes tactiques. Pour la simple raison que la pratique du béton contre attaque ne nécessite aucun diplôme, surtout quand le chemin conseillé pour menacer le but adverse est la ligne droite.

Que l’entraîneur en chef, Boulogne dont nous ne doutons pas qu’il « inspire » la méthode, en raison des « intérêts supérieurs » du football français et des parts de l’avenue d’Iéna dans l’affaire P.S.G., n’apparaissait plus sur le banc de touche depuis que les résultats positifs se faisaient attendre.

Il est évident que cette série ne pouvait durer, le même jour le Gazelec remportait son premier succès de la saison, ce qu’il n’avait pu obtenir sous la baguette du nouvel Herrera, Cahuzac.

GUIGNEDOUX MEILLEUR PATINEUR

Et puis, il faut dire que Lille y a mis du sien. Les Nordistes qui venaient d’obtenir deux succès en championnat dont une victoire sur Ajaccio avaient eu la chance d’ouvrir la marque dès la troisième minute, grâce à un corner marqué directement par Copé. Le match aurait été définitivement joué si Baraffe, sollicité par Dubaele, qui s’était présenté seul devant Delangre, avait ajouté un second but (21e minute). Il croisa trop son tir, et sur un stade Henri Jooris ressemblant à une patinoire, les Lillois s’obstinèrent dans un kick and rush primaire, et la recherche d’un équilibre que les coéquipiers de Djorkaeff, plus petits dans leur ensemble possédaient mieux à l’image de Solas et de Guignedoux, qui fut à l’origine des trois buts de son équipe.
La faiblesse technique de certains Lillois, plus évidente que d’habitude sur ce sol glissant a facilité le succès de P. Saint-Germain qui n’a pas imposé son jeu, mais a surtout bénéficié de l’action prépondérante de Guignedoux, le seul à se mouvoir sans difficultés ainsi que Leonetti.
Les chantres habituels du futur locataire du Parc des Princes auraient tort cependant de se gargariser en cette période de grand froid car le programme qui l’attend risque de provoquer de nouveaux pleurs et grincements de dents : Nantes, à Nice, Saint-Etienne, à Bastia, Nîmes d’ici le 19 mars.
On risque de ne plus entendre parler de réduction du nombre des clubs mais d’une possible augmentation. Bien que la faiblesse d’Angoulême, Monaco, Lille autorise quelques espérances, de voir le Parc des Princes, qui a coûté si cher aux contribuables parisiens ne pas provoquer un maquignonnage supplémentaire. Il y a eu le précédent de Reims réintégré dans l’élite en raison de son passé, le repêchage de Valenciennes, celui d’Ajaccio après le refus de Rouen de rester en Première division. Les précédents ne manquent pas, mais l’on doit écarter les projets d’une éventuelle fusion avec Valenciennes, dont il a été question à Reims au soir de l’élimination en Coupe de France. Comment pourrait-on accepter une opération qui fut refusée à Sedan et au Racing Club de Paris ?

CHAMPION DE FRANCE DES SUBVENTIONS

Outre la gestion du Parc des Princes, dont la rentabilité n’est pas pour demain, et qui sollicitera à nouveau les portefeuilles des contribuables parisiens, le renouvellement de la subvention de la Ville de Paris est fonction du maintien parmi les « grands » du futur Paris Football Club, sigle au sujet duquel on ne sait plus rien, mais qui faisait partie des exigences du Conseil Municipal et de M. Marbœuf, en particulier, qui est à la fois président de la Commission des Sports de la ville de Paris et membre du comité directeur du P. Saint-Germain.
Ainsi, on comprend mieux les astuces utilisées pour accorder des subventions au club supporté par la Fédération. 160 millions anciens au total, en trois tranches de 50, 30 et 80 ainsi que l’a précisé récemment M. Sibaud un conseiller municipal qui n’apprécie guère qu’on entretienne une équipe professionnelle au détriment des petits clubs. Quand on aura ajouté 40 millions anciens alloués par la municipalité de Saint-Germain on constatera que si les performances étaient au niveau des subventions, il ne faudrait pas chercher ailleurs le champion de France. Certes, les supporters, du moins les survivants en profitent. Ils pouvaient se rendre à Lille pour 20 F, transport et entrée du stade compris. On finira bien par y ajouter un repas froid pour le dernier carré.
Car à l’image des joueurs transformés en coureurs à pied, qui manquèrent de souffle après un départ en trombe, les supporters qui apprécient la victoire et ses dythirambes mais sont souvent dans l’incapacité, par méconnaissance du sujet d’analyser non seulement les raisons des échecs mais aussi l’absence d’inspiration, de création ont délaissé les tribunes dans l’attente de jours meilleurs. S’ils ne se produisaient pas, on ne verrait aucun de ces gigantesques embouteillages qui pourraient exister aux alentours de l’arène que toute l’Europe nous envie, sauf quand on lui annonce les prix.

LA CAROTTE DE LA VEDETTE

Car en dépit de leur bonnes dispositions, les associés recrutés par la voix des ondes et par l’insertion de bulletins d’adhésions dans de nombreux journaux ont été quelque peu « menés en bateau ».

On leur avait promis Pelé. C’était la bombe signé Crescent aujourd’hui remplacé à la présidence par M. Patrelle qui siège au conseil fédéral et est conseiller municipal de Saint-Germain. Le P.D.G. de la firme Calberson n’a pas réussi le « déménagement » du meilleur footballeur du monde, dont la venue n’était prévue que pour le mois de mai 72. Il n’est pas trop tard bien que le « roi Pelé » dès l’annonce de cette information fantaisiste se soit empressé d’apporter le plus formel démenti. Le voyage de M. Crescent n’aura pas été inutile puisqu’avant la fin de l’année 1971, Santos lui envoyait Joel un authentique international, malheureusement insuffisamment rétabli d’un grave accident d’automobile, mais dont le jugement après son premier entraînement au Camp des Loges résuma parfaitement la situation : « Au Brésil, c’est le ballon qui court, en France c’est le joueur ! ».

Auparavant, M. Crescent qui n’hésite pas à mélanger les styles avait grâce à la compréhension des dirigeants d’Arsenal engagé un grand joueur anglais, Derrick, en provenance de Bristol où il jouait en division II et qui s’avère un excellent équipier de la formation réserve de P. Saint-Germain en division III…

M. Patrelle qui s’occupa de l’équipe de France amateurs jusqu’à la création de P. Saint-Germain, puis dirigea la tournée de l’équipe de France A en Amérique du Sud, l’hiver dernier fut plus efficace dans le recrutement.

Il parvint à obtenir le passage chez les professionnels d’Horlaville, Hallet Delhumeau qui retrouvèrent ainsi Guignedoux et Prost, leurs coéquipiers de l’équipe de France amateurs. Jusqu’alors ces excellents joueurs avaient préféré leurs situations à Quevilly, Montluçon et Poitiers. Mais les arguments du P. Saint-Germain étaient sans doute irrésistibles.

LES MUSCLES CEDENT

Si c’était pour conférer au P. Saint-Germain, le style des amateurs, peut-être aurait-il fallu engager l’entraîneur de cette formation André Grillon ? Dans des conditions normales, les Angoumoisins Solas et Leonetti, l’international Rostagni étant venus compléter un effectif où figuraient Djorkaeff, Bras, autres internationaux immuables, l’intégration de ces éléments doués se serait faite rapidement et sans cette perte de confiance qui rendit Hallet méconnaissable, Horlaville se trouvant rapidement indisponible en raison d’une blessure au genou, qui le contraignit à une opération. Il vient de reprendre l’entraînement.

Les entraînements dans la forêt de Saint-Germain, un jeu à la fois physique et rigoureux ont rapidement usé les organismes. Les accus déchargés que restait-il pour éviter la dégringolade puisque le jeu ne reposait sur aucune construction collective ? Des hommes fatigués, un instant illusionnés par une troisième place conquise à la cravache, perdant rapidement toute confiance.

Il n’y avait plus de football à Paris alors des promoteurs plutôt bien placés ont brûler les étapes, croyant comme la majorité de leurs collègues (autre exemple : Nice) qu’il suffisait d’alignerer des noms pour s’imposer.

Sur le terrain. c’est une autre histoire, même si les equipes à citer en exemple ne sont pas nombreuses et l’argent, sauf dans la Bundesliga, ne sert pas pour gagner des matches.

Si leur entraîneur avaient demandé à ses joueurs de pratiquer différemment, de ne pas considérer un terrain de football comme un champ de bataille, de s’occuper plus attentivement du ballon plutôt que de matraquer comme le font certains d’entre eux (Georges Lech se souvient particulièrement du traitement dont il fut l’objet de la part d’Arribas) le Parc des Princes serait assuré d’avoir un locataire dès son inauguration.

Aujourd’hui. Paris Saint-Germain et son brain trust ont peur.

Ce seront les joueurs, en cas d’échec qui porteront la responsabilité, « en dépit des moyens et des conditions qui leur étaient offertes » dira-t-on. Si l’on peut émettre de sérieuses restrictions sur la valeur hors des frontières de certains internationaux. on peut penser qu’à l’échelon national. dans un autre système de jeu que l’ultra-défensif-béton-contre-attaque qui est de rigueur les joueurs qui composent l’effectif du P. Saint-Germain, lui permettraient de tenir un rang honorable.

Cependant, ce n’est pas par hasard si les choses se sont passées et se passent différemment. Il s’agit d’une entreprise œuvre de « réalistes », fidèles dans cette tentative de relance du football à Paris et à leurs options clairement définies qui font que l’équipe de France fait fuir le public. Il ne faut pas non plus compter sur elle pour drainer 52.000 personnes dans l’enceinte du Parc des Princes.


Note:

Visiblement, la rancœur (voire la haine ?) que certains journalistes vouent à notre club est aussi vieille que lui… En la matière, cet article du Miroir du Football, relatant pourtant notre victoire à Lille le 30 janvier 1972, est  assez édifiant.

Etant né peu après le PSG, je n’ai eu conscience de son existence qu’avec nos premiers trophées nationaux, au début des années 80. Je n’ai donc découvert ses débuts qu’a posteriori et les Djorkaeff, Guignedoux ou autre Bras ont toujours eu pour moi l’image de vaillants pionniers, évoluant dans une équipe qui m’était de ce fait sympathique.

Naïvement et sans m’être jamais vraiment posé la question de l’image du PSG dans les médias ou l’opinion publique d’alors, je pensais ma vision positive partagée par tous… Il n’en était évidement rien (pourquoi d’ailleurs aurait-ce été le cas ?) et ce papier d’un certain Francis Le Goulven est déjà rempli des poncifs anti-parisiens qu’on nous sert encore aujourd’hui dans la presse :

–         la crise parisienne : « Une victoire, la première depuis le 13 novembre, suffit-elle à réhabiliter P. Saint-Germain (sic) et à faire oublier qu’une semaine auparavant son président désespéré, résumait ainsi la situation :  On a touché l’abîme ?  » . Ou OK, vous avez gagné, mais ne vous enflammez pas, c’est quand même la crise…

–         la lutte de l’argent contre les valeurs ancestrales de notre beau football (« Champion de France des subventions », « Il n’y avait plus de football à Paris, alors des promoteurs plutôt bien placés ont voulu brûler les étapes, croyant comme la majorité de leurs collègues qu’il suffisait d’aligner des noms pour s’imposer »)

–         « l’équipe de la Fédération ». Leitmotiv immuable, né des origines du club et de sa situation géographique, le PSG était, est et sera à jamais, dans l’esprit de certains provinciaux, le club de la Fédération, bien sûr protégé par les arbitre et les instances nationales…

–         des bourrins qui tuent le beau jeu en misant sur le physique pour masquer leurs insuffisances…

–         le journaliste qui s’auto-investit de la fonction de juge, capable de rabaisser une victoire en lui conférant un caractère immérité.

En fait, on s’aperçoit à la lecture de ce papier que les journalistes contemporains n’ont rien inventé. D’accord, ils arrivent un peu mieux que ce Francis Le Goulven à masquer leur déception de voir le PSG l’emporter. Mais tout ce qu’il reproche au club, à ses dirigeants ou à ses joueurs (parfois non sans raison) fait toujours partie des discours actuels de ses successeurs. Depuis les comptes-rendus de matchs complètement à charge jusqu’aux sempiternelles railleries concernant les déboires du club (voir la façon dont  Le Goulven semble se délecter de l’échec du transfert de Pelé).

Bref, aujourd’hui comme hier, No one likes us, we dont care !

(un grand merci à Roland pour l’article et les photos du match)


Le stade :

Le Stade Henri-Jooris

Le Stade Henri-Jooris, qui sera remplacé quatre ans plus tard par le nouveau stade Grimonprez-Jooris

Loic
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