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Lyon – PSG 3-0, 17/02/02, Division 1 01-02

Frédéric Dehu et Lionel Potillon devancés par Anderson

Samedi 16.02.2002, Championnat de France, Division 1, 26e journée (4e place) à Lyon, au Stade de Gerland :
OLYMPIQUE LYONNAIS – PARIS ST-GERMAIN F.C.  3:0 (0:0)
– 38 323 spectateurs. Buts : Frédéric Déhu, 61′ contre son camp, S.Anderson, 76′, Juninho, 86′.
L’Équipe du PSG : Jérôme Alonzo – Cristóbal Parralo, Talal El-Karkouri (José Aloísio, 66′), Gabriel Heinze, Lionel Potillon – Mikel Arteta, Frédéric Déhu, Hugo Leal (Didier Domi, 71′) – Fabrice Fiorèse, Jérôme Leroy – Ronaldinho Gaùcho (Augustine Okocha, 80′). Entraîneur : Luis Fernandez.
Avertissements à Cristóbal Parralo, Gabriel Heinze et Ronaldinho Gaùcho.
Expulsion : Gabriel Heinze, 68′.


Maillot utilisé :

Maillot domicile 2001-02 (collection http://maillotspsg.wordpress.com)

Maillot domicile 2001-02 (collection MaillotsPSG)


Billet :


Programme :


Photos du match :

Frédéric Dehu et Lionel Potillon devancés par Anderson

Frédéric Dehu et Lionel Potillon devancés par Anderson


Vidéo :


Compte-rendu (psg.fr) :

Grosse fatigue

A un moment, il a bien fallu que les assauts lyonnais trouvent enfin une conclusion heureuse. En faisant le choix de laisser le jeu à Lyon, Luis Fernandez et ses joueurs savaient pertinemment à quoi ils s’exposaient. Si la tension de cette rencontre n’a pas trop nuit à la qualité du jeu, en revanche, elle a poussé Heinze à commettre une faute de trop. Paris à joué les vingt dernières minutes à dix. C’en était trop.

La stratégie était claire et lisible : laisser venir. Face à des Lyonnais motivés pour relancer le suspense de cette fin de saison, après le match nul lensois de la veille, il n’en fallait donc pas tant pour que Paris perde pied. En l’espace d’une mi-temps, et après l’exclusion d’un Heinze toujours aussi combatif, Paris a dû se sacrifier sur l’autel des ambitions. A Lyon, Paris n’a pas réussi ce qu’il savait si bien faire depuis le début de la saison : ramener des points. Mais plus embarrassant encore, c’est peut-être ses rêves légitimes de ligue des Champions qui ont pris du plomb dans l’aile.
Aussi, nul n’est donc surpris de voir Lyon posséder une maîtrise quasi totale sur le jeu dès le premier quart d’heure de la rencontre. A chaque fois, Lyon opère par les ailes. Une première fois, le centre de Deflandre file devant la cage d’Alonzo (6e). Deux minutes plus tard, c’est au tour de Delmotte de solliciter le gardien parisien, sans conséquence.
En fait, il faut même attendre un bon moment avant de voir Paris se créer ses premiers frissons de la soirée. Un long coup-franc de Heinze pour Leal, permet à Fiorèse de se retrouver face à Coupet. Et si le portier international manque sa sortie, Leroy derrière n’a pas le temps suffisant pour faire quelque chose de ce ballon improbable (17e). Coupet n’est pas serein ? Qu’à cela ne tienne, Leroy en rajoute même une couche trois minutes plus tard sur un tir rasant à l’entrée de la surface, que Coupet capte en deux temps. Paris a repris des couleurs après avoir laissé passer l’orage.

Un grand Juninho

Pour autant, Parisiens et Lyonnais ne ménagent pas leurs efforts. Ainsi, le moindre choc est vécu intensément, et l’on a même peur que le premier drame de la soirée se produise lorsque Fiorèse bute sur Laville. L’attaquant se tord de douleur sur la pelouse avant d’être évacué sur une civière. Mais heureusement, plus de peur que de mal (26e). Juste auparavant, pour bien notifier que les Lyonnais avaient les crocs, c’est Linares qui s’est présenté au guichet d’enregistrement, son vol avait juste un peu de retard mais l’essai était inquiétant (24e).
Et les missiles continuent de pleuvoir de part et d’autre des buts parisiens. Cette fois, c’est un coup-franc joué en deux temps. Violeau décale Delmotte qui lâche un exocet qui ne demandait qu’à faire bondir le virage Nord de Gerland (34e). Lyon a remis de l’enthousiasme dans son football. Juninho décale à l’entrée de la surface Carrière. La frappe instantanée de l’ancien nantais frise le poteau gauche d’Alonzo (36e).
Après un court passage à vide où le jeu s’est essentiellement situé dans l’arc de cercle, les hommes de Santini sont repartis à l’abordage. Mais pour le moment, Paris contient ces assauts. Jusqu’à quand ?
En cette fin de première période, si le milieu lyonnais fait des ravages c’est Govou qui est à deux doigts d’ouvrir le score. Servi tout d’abord par Juninho, l’attaquant lyonnais n’ouvre pas assez son pied et contraint Alonzo à un joli arrêt à bout portant (44e). Et juste avant que Monsieur Ledentu ne renvoie tout ce petit monde aux vestiaires, le volubile Govou manque le chemin du but qui s’était pourtant ouvert devant lui. Cette fois-ci, son tir est hors cadre(45e).
Aussitôt revenu sur leur pelouse de Gerland, les Gones repartent pied au plancher. Une talonnade en pleine course de Juninho pour son compatriote Anderson, et revoilà Juninho dans les six mètres parisiens (48e). Pour rien. Face à ça, Paris n’a rien changé à sa stratégie. Jouer en contre, encore et toujours. Et l’homme des dix premières minutes de la seconde période, c’est Cristobal. A l’origine d’un long centre prolongé de la tête par Fiorèse pour Déhu, le capitaine parisien oblige Coupet à un arrêt digne de son statut d’international (49e). Et c’est le même Cristobal qui manque de tromper Alonzo en prolongeant de la tête à ras de son poteau, un corner de Juninho (51e). Remonté, l’Espagnol sert un nouveau bon ballon à Fiorèse qui est tenu dans la surface lyonnaise avant de tomber. Monsieur Ledentu fait signe de jouer, ce qui ne manque pas de mettre Cristobal dans une rage folle. Et le voilà averti (54e).
Ce que la rencontre gagne en intensité de jeu, elle le consomme également en nervosité. Si bien, que c’est finalement sur une maladresse que Lyon va parvenir à ses fins. Les incessants coups de butoir lyonnais trouvent une première solution. Un centre appuyé de Delmotte au premier poteau file entre Alonzo et Anderson. Surpris, Déhu accompagne malheureusement du haut de la cuisse le ballon au fond des filets (61e). Rageant !

Heinze exclu

Pour se donner un peu d’air en attaque, et histoire de peser un peu plus sur la défense adverse, Luis Fernandez remplace comme souvent un défenseur (El-Karkouri) par un attaquant (Aloisio). Sifflé, comme tous ses ex-partenaires stéphanois – il faut dire qu’on est en terre hostile – Aloisio n’a pas le temps de  » savourer  » l’instant que Monsieur Ledentu adresse un second avertissement à Heinze, coupable d’un geste défensif décisif sur Govou qui filait au but (69e). A dix contre onze, ce n’est plus tout à fait la même mayonnaise. Sur le coup-franc consécutif à cette faute, Juninho adresse une frappe qui filait sous la transversale mais Alonzo s’envole (71e).
Alonzo est incroyable. Malheureusement, cinq minutes plus tard, il ne pourra pas grand chose sur ce centre de Govou qu’Anderson catapulte à bout portant au fond des filets (76e). Lyon vient de frapper un grand coup, d’autant que deux minutes plus tôt, c’est un retourné d’Aloisio qui avait mis en émoi Gerland. Coupet s’était montré irréprochable (74e). Mais le pressing constant des locaux va même être une dernière fois payant. Cette fois, c’est un exploit personnel d’un autre  » auriverde  » qui va clore définitivement les débats. Juninho d’un tir croisé à l’entrée de la surface trompe Alonzo (86e). La pilule est d’autant plus dure à avaler que Paris ne méritait pas ça. Et si ses velléités européennes se sont d’un coup estompées, en revanche à Lyon, les infimes espoirs de sacre ont repris des couleurs. Des conséquences qui ne produisent pas les mêmes effets.

Les réactions (psgmag) :

Ronaldinho : « Perdre est une chose que je déteste, mais là, c’est encore plus désagréable, car ce match contre Lyon était vraiment très important pour nous. Une victoire à Gerland nous aurait fait énormément de bien, mais il faut avouer que le meilleur a gagné. Lyon a mieux joué et nous, nous n’avons pas su nous créer suffisamment d’occasions pour marquer. […] Je n’aime pas perdre ! En plus, à un moment du match, je me suis rendu compte que j’étais trop juste techniquement. Je l’ai vite senti. Ça a été probablement un de mes plus mauvais matchs avec Paris. J’ai essayé de puiser une force supplémentaire en moi en faisant appel à ma hargne. J’ai voulu compenser mes limites en courant et en me dépensant physiquement encore plus que d’habitude. C’est pour cela que j’ai offert ce visage un peu inhabituel. »
Luis Fernandez : « Le PSG a été battu par un bon Aulas et un bon Santini. Je voudrais les féliciter pour leur gestion de l’avant-match. Nous avions décidé de ne pas rentrer dans la préparation médiatique de ce match et Aulas a bien su manœuvrer avec Santini. Ce sont des gens qui gèrent le football et qui commandent. Nous nous sommes retrouvés menés contre le cours du jeu. L’arbitre a sifflé à contre-sens. Les arbitres ont eu peur, et se sont dégonflés. Ils n’ont pas pris leurs responsabilités ni su assumer. Comment expliquer l’absence d’avertissement pour Florent Laville, coupable d’une agression sur Fabrice Fiorèse en première mi-temps ? Ce soir, mes garçons ne m’ont pas déçu, ce sont d’autres choses qui m’ont déçu. »

Jean-Michel Aulas : « Tout ce qui a pu être écrit cette semaine dans la presse ne sont que des propos que l’on m’a prêtés. Je sais que Luis a fait un scandale dès avant le match dans le vestiaire des arbitres. Il prend ses désirs pour des réalités, j’ai seulement voulu dénoncer certaines anomalies dans la programmation des prochains matches de l’OL. Ensuite, nous avons pu voir ce qui se passe sur le terrain lorsqu’il y a un très bon arbitre. Je ne comprends pas toujours Luis Fernandez, surtout quand il est énervé comme ce soir. Que Luis ne déteigne pas de trop sur ces joueurs en les énervant, sinon ils risquent de s’exposer aux sanctions comme ce fut le cas ce soir. Sachez qu’il a fallu protéger pas mal de monde pour qu’il n’y ait pas plus que des éclats de voix. »

Les notes du Parisien :

Alonzo (4,5). La fin d’une belle série. Il rate sa sortie sur le premier but et ne peut pas grand-chose sur les deux suivants. Il avait réalisé auparavant de bonnes choses. Frustrant.
Cristobal (5). L’homme du couloir droit parisien a, comme son copain Potillon placé à gauche, connu des fortunes diverses. Ses montées ont amené un apport certain. Averti pour contestation pour avoir réclamé un penalty après un duel épaule contre épaule avec Delmotte (54e).

El Karkouri (5). Le défenseur central marocain poursuit ses piges avec une belle assurance. Présent sur tous les points chauds, il est rarement pris à défaut. Ses retournés osés dans sa propre surface donnent toujours autant de frissons aux supporters de son équipe. Remplacé par Aloisio (67e).

Déhu (3,5). Dure soirée. Le capitaine parisien inscrit contre son camp le premier but lyonnais. Le souffle d’Anderson aura eu raison de sa sérénité. Malgré de bonnes interpositions, il avait jusque-là surtout pêché par la qualité de ses relances. A l’exemple de celle qui entraîne l’expulsion d’Heinze.

Heinze (4,5). En six minutes, il a gâché une soirée jusque-là parfaite. Même diminué par une douleur au genou, l’Argentin avait tenu le choc dans ses duels musclés avec Govou ou Anderson. Mais sa fougue l’a emporté en deux fois (63e) et un tacle désespéré sur Govou a mis un terme à sa participation (69e).

Potillon (4). Parfois latéral gauche, parfois milieu gauche, il a eu un peu de mal à trouver un réel espace pour s’imposer. Auteur d’une belle tête (68e). C’est à peu près tout.

Leal (5). Toujours en nets progrès, le Portugais apporte un réel plus au milieu parisien. Disponible aux côtés d’Arteta ou de Ronaldinho, mais sa dernière passe souffre d’un manque de précision. Son influence a peu à peu diminué. Remplacé par Domi (72e).

Arteta (5,5). De nouveau parmi les siens après trois absences, l’Espagnol a vite montré l’étendue de son talent. Dans une position assez basse, il a récupéré, dribblé et distillé de vrais caviars à ses coéquipiers. Mais il ne pouvait à lui seul résister aux vagues lyonnaises.

J. Leroy (5). C’est peu dire qu’il n’a pas économisé sa peine. Installé tantôt côté droit, tantôt côté gauche du milieu parisien, il a en fait parcouru toute la largeur du terrain pour tenter d’annihiler les avancées lyonnaises. Une belle frappe tendue captée en deux temps par Coupet (20e). Une tête dangereuse aux six mètres (50e).

Ronaldinho (4). Il a terminé la soirée remplacé par Okocha (82e) en balançant de colère ses gants devant son banc. Il a passé l’une de ses plus mauvaises soirées depuis son arrivée. Replacé haut à la reprise, il s’est surtout illustré par des gestes d’énervement inhabituels qui lui ont coûté un avertissement (65e).

Fiorèse (4,5). Que de courses et d’appels de balle infructueux… Il a aussi reçu un gros coup de Laville sur le tibia (26e). Il n’était pas le point de fixation espéré.


Le stade :

Le stade de Gerland


 

Loic
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