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Marseille – PSG 0-3, 09/03/03, Ligue 1 02-03

Ronaldinho, le cauchemar des marseillais

Dimanche 09.03.2003, Championnat de France, Ligue 1, 30e journée (9e place) à Marseille, au Stade Vélodrome :
OLYMPIQUE DE MARSEILLE – PARIS ST-GERMAIN F.C.  0:3 (0:1)
– 55 982 spectateurs. Buts : Jérôme Leroy, 27′ ; Ronaldinho Gaùcho, 56′, Jérôme Leroy, 84′.
L’Équipe du PSG : Jérôme Alonzo – Cristóbal Parralo, Mauricio Pochettino, Gabriel Heinze, Lionel Potillon – Jérôme Leroy, Frédéric Déhu, Paulo César (Francis Llacer, 72′), Stéphane Pédron (Romain Rocchi, 79′) – Bartholomew Ogbeche (Fabrice Fiorèse, 46′), Ronaldinho Gaùcho. Entraîneur : Luis Fernandez.
Avertissements à Cristóbal Parralo, Gabriel Heinze, Jérôme Leroy et Romain Rocchi.


Maillot utilisé :

Maillot domicile 2002-03 (collection MaillotsPSG)

Maillot domicile 2002-03 (collection MaillotsPSG)


Billet :


Photos du match :

Jérôme Leroy, le 1er buteur du match (Ch. Gavelle)

Jérôme Leroy, le 1er buteur du match (Ch. Gavelle)

Barthomomey Ogbeche (Ch. Gavelle)

Barthomomey Ogbeche (Ch. Gavelle)

Tir de Jérôme Leroy, qui réalisera un doublé! (O. Lejeune)

Ronaldinho balle au pied

Ronaldinho balle au pied

Faire faute semble le seul moyen de ralentir le brésilien du Paris-SG (Ch. Gavelle)

Faire faute semble le seul moyen de ralentir le brésilien du Paris-SG (Ch. Gavelle)

La joie de Ronaldinho

La joie de Ronaldinho

Duel Mauricio Pochettino - Runje (Ch. Gavelle)

Duel Mauricio Pochettino – Runje (Ch. Gavelle)

Paulo Cesar (Ch. Gavelle)

Paulo Cesar (Ch. Gavelle)

But de Ronaldinho!

But de Ronaldinho!

Frederic Dehu (Ch. Gavelle)

Frederic Dehu (Ch. Gavelle)

Gabriel Heinze (Ch. Gavelle)

Gabriel Heinze (Ch. Gavelle)

Ronaldinho, le cauchemar des marseillais

Ronaldinho, le cauchemar des marseillais

Le parcage parisien (Mouvement Ultra)

Le parcage parisien (Mouvement Ultra)

Le score, historique! (Ch. Gavelle)

Le score, historique! (Ch. Gavelle)


Vidéo :


Compte-rendu (psg.fr) :

Paris de la dette à la date

Historique ! Désormais, il y aura un avant et un après 9 mars 2003 au Vélodrome. Derrière le génie de son champion du monde brésilien, Paris s’est offert sans conteste sa plus belle victoire de la saison. Trois points qui ne doivent cependant pas faire oublier qu’il en restera d’autres à gagner lors de déplacements tout aussi périlleux, quoique forcément moins symboliques. Plus que jamais, c’est le prix à payer.

Le spectre est mort ce soir. Depuis quinze ans qu’il hantait les rêves de bien des Parisiens, cette fois on n’y repensera plus en posant le pied sur cette satanée pelouse du Vélodrome. Car le complexe est terminé. Fini. Et si rien n’empêchera le folklore de vivre par-delà les tribunes, Paris a mis à terre son ennemi héréditaire, et c’est bien là une victoire d’une toute autre saveur. D’ailleurs, c’est évidement dans une ambiance digne d’un  » derby  » que les vingt-deux acteurs foulent ce gazon maudit.

Champion du monde la veille au soir à Marseille, Mehdi Sahnoune a dû envier l’entrée sur la pelouse de Luis Fernandez. Escorté par un nuée d’appareils photos et de cameramen, et encadré par ses trois gardes du corps du soir (voir article par ailleurs), l’arrivée du technicien parisien sur la pelouse du stade Vélodrome avait tout du combat de boxe. Un brin provocatrice parce qu’elle dégage d’incongru, cette entrée en matière a le mérite de parfaitement qualifier le débat du soir : un combat.

Et le plus à même pour répondre à ce type de sollicitation à Paris, c’est Heinze. Dans un duel aérien, son crane bien dur blesse malencontreusement le Brésilien Fernandao (fracture du crane), qui doit quitter prématurément la pelouse (10e). Le ton est donné. Une sortie qui semble contrarier les coéquipiers de Leboeuf, à la peine dans le replacement durant les quelques minutes qui suivent cet incident.

Stupeur sur le Vélodrome

Pour le coup, Paris l’a bien senti et en profite pour se mettre bien en place. Comme la semaine passée, Pédron est de tous les bons coups. Idem pour Ronaldinho dont on connaît l’excitation à disputer ce type de rencontre. Si bien qu’après qu’Alonzo ait rassuré tout son monde sur son état de forme du soir, en boxant une tête à bout portant de Meïté, Paris va multiplier les offensives en contre.
Sans vraiment se montrer dangereux, Paris est dans le bon rythme, ce qui contraint Celestini et Hemdani a beaucoup reculer.

Et presque dans l’anonymat le plus complet, Jérôme Leroy s’enfuit le long du couloir droit. Ecker est en retard, et Leroy a vu que Runje s’attend à un centre. Le milieu parisien tente sa chance directement, la réussite est totale (28e). Stupeur sur le Vélodrome, une chape de plomb vient stopper le chant de sa cohorte.

Dans le sillage de Leroy, c’est Déhu qui cadre son ballon (33e) avant que Ogbeche ne manque la balle du 2-0. Lancé à la limite du hors-jeu par l’omniprésent Leroy, l’international nigérian se retrouve seul face au gardien croate, mais son hésitation lui coûte une balle de break. C’est le crochet de trop (35e). Dans la minute qui suit, c’est au tour de Leboeuf d’obliger Alonzo à repousser l’assaut (36e). Et si le coup-franc du capitaine olympien est une alerte, la reprise dans les airs de Bakayoko, esseulé face à Alonzo, à tout du scénario catastrophe pour Marseille (37e).

Pourtant c’est encore Ogbeche qui a l’occasion rêvée. Cette fois, l’action vient du couloir gauche, et la déviation de Leroy pour Ronaldinho offre au Nigérian un nouveau face à face avec Runje.  » Batho  » ne tergiverse pas mais le gardien marseillais en fait une nouvelle fois son affaire (40e).
Ces deux actes manqués lui coûteront sa place au repos (remplacé par Fiorèse). Reste qu’entre temps, Johansen (tir cadré, 42e), Ecker (coup-franc à ras du poteau droit, 45e) et Van Buyten (tête sur corner, 45e) allument les derniers espoirs de cette première période marseillaise.

Une seconde pour l’histoire

Compte tenu de l’enjeu pour les hommes de Perrin, on imagine aisément que les quarante-cinq minutes qui vont suivre vont être d’une toute autre ampleur. Que nenni. Puisque contre toute attente, Ronaldinho remercie Leboeuf de son ouverture manquée en délivrant une accélération dont il a le secret. Au bout de sa folle chevauchée, on retrouve comme à Guingamp, une balle piquée de l’extérieur du droit. La conclusion est aussi heureuse (55e). Paris n’a jamais autant touché du doigt depuis quinze ans, une victoire au Vélodrome. Et Perrin qui est aussi un homme de chiffres l’a bien saisi. A l’heure de jeu, Meïté laisse sa place au Russe Sytchev, le choix du remplacement d’un défenseur pour un attaquant ne laisse pas de place au doute…

Et Sytchev qui a bien saisi les contours de la mission, se met très vite au travail, son tir obligeant Alonzo à un arrêt décisif (65e). Sur le corner qui suit, c’est cette fois Bakayoko qui s’applique mais il trouve le dos de Potillon qui sauve Paris sur sa ligne (65e).
Un coup d’accélérateur qui ne refroidit pas les compagnons de Pochettino. C’est encore Leroy qui s’amuse. Coup du sombrero sur Dos Santos, et volée du gauche vers la lucarne de Runje. Cette fois, le gardien croate repousse sur son poteau (68e).
Marseille a la possession du ballon, mais son travail se révèle stérile. En revanche, Paris est toujours aussi bien en place, ses habituelles baisses de régime ont disparu.

Paris comme pour mieux signifier qu’il s’agit aussi d’une victoire historique, en rajoute une couche. Et qui mieux que son génie champion du monde aurait pu être à la conclusion de ce 9 mars 2003 ? Lancé par Rocchi qui a récupéré aux seize mètres un coup-franc marseillais mal négocié, Ronaldinho échappe à la vigilance d’Hemdani, contourne l’obstacle Runje, et s’arrête une seconde face à un but vide. Jérôme Leroy n’a alors plus qu’à pousser la frappe du  » Gaucho  » pour clore la belle soirée (88e). Comme la salut d’un artiste, ce temps d’arrêt du brésilien marque aussi la fin de l’hégémonie marseillaise. Une seconde qui vaut bien quinze ans…

Réactions :

Luis Fernandez (Entraîneur-Manager du PSG)
 » Nous avons essayé de faire un match sérieux, et je crois que nous sommes parvenus à imposer notre football. J’ai vu beaucoup de qualité, de fluidité et depuis mon banc, je me suis régalé. Les garçons sont restés concentrés tout au long de la partie car ils avaient très envie de ramener ces trois points. Nos supporters vont repartir contents de Marseille, et nous aussi. Le PSG c’est un collectif et mes joueurs ont montré ce soir toute l’étendue de leurs qualités. J’ai d’ailleurs toujours cru en eux. Nous ne pouvons pas rattraper nos mois de novembre et décembre, mais nous essaierons de bien terminer la saison, et ce dès samedi en Coupe de France.  »

Alain Perrin (Entraîneur de Marseille)
 » Nous avons vécu un véritable cauchemar qui a commencé par la blessure de Fernandao. Nos erreurs individuelles ont de suite été sanctionnées par des buts. Je pense qu’il y a eut un excès de motivation et de confiance de notre part. Mes joueurs ont confondu vitesse et précipitation face à des Parisiens bien en place.  »

Mauricio Pochettino (Défenseur et capitaine du PSG)
 » C’est une victoire importante, car nous savions que ce match était capital. Il n’est jamais évident de s’imposer 3-0 au Vélodrome, et cela n’a effectivement pas été facile. Nous avons privé les Marseillais de ballons. Après notre premier but, l’OM a voulu égaliser et cela nous a libéré les espaces. Nous avons disputé cette saison trois matches face à Marseille pour autant de victoires, et lorsque nous voyons que ce club est leader, cela nous laisse des regrets. Nous allons prendre la fin de saison match après match. Place désormais à celui de Coupe de France face à Martigues.  »

Franck Leboeuf (Défenseur et capitaine de Marseille)
 » Nous n’avons pas su maîtriser les évènements. Notre groupe est encore jeune, et certains avaient sans doute joué la partie dans leur tête depuis quelques jours. Nous avons payé  » cash  » toutes nos erreurs, et moi le premier… Cette défaite fait mal à tout le monde, l’OM a montré ce soir ses limites. C’est une grosse déception, nous avons tous envie de nous cacher six pieds sous terre.  »

Ronaldinho (Attaquant du PSG)
 » Je savais que ce match était très important et depuis que je joue au football, on dit de moi que je suis toujours présent dans les grands rendez-vous. Mais aujourd’hui, c’est toute l’équipe qui a bien joué et si nous continuons comme cela, nous pouvons encore croire au titre de champion de France. C’est vrai que mon premier but ressemble beaucoup à celui que j’ai inscrit face à Guingamp (2-3, nda). En revanche, je suis très peiné par la blessure de Fernandao car il est mon ami (l’attaquant brésilien de l’OM a été victime d’une fracture du crane dans un choc tête contre tête avec Heinze en début de match, nda).  »

Jérôme Alonzo (Gardien de but du PSG)
 » Avant le début du match, j’aurais bien évidemment signé pour un 3-0. Marseille a peut-être perdu ce match en ayant trop pensé le gagner. Pourtant, ce soir, je ressens un mélange de joie et de déception. La joie pour cette victoire, et la déception d’être à sept points des leaders. On se met à pratiquer un football intéressant mais il ne faut pas s’enflammer pour autant. Apprécions ce succès à sa juste valeur, puisqu’il met fin à quinze années de disette. Pensons maintenant à Martigues pour continuer notre tournée provençale.  »


Le stade :

Le stade Vélodrome

Le stade Vélodrome


 

Loic
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