Marseille – PSG 1-2 ap, 24/01/04, Coupe de France 03-04
Samedi 24.01.2004, Coupe de France, 16e de finale à Marseille, au Stade Vélodrome :
OLYMPIQUE DE MARSEILLE – PARIS SAINT-GERMAIN F.C. 1:2 après prolongations (1:1, 1:1)
– 53 000 spectateurs environ. Buts : Pedro Pauleta, 10′, Drogba, 35′ ; Juan Pablo Sorin, 103′.
L’Équipe du PSG : Lionel Letizi – Bernard Mendy, Frédéric Déhu, José-Karl Pierre-Fanfan, Gabriel Heinze – Fabrice Fiorèse (Hugo Leal, 46′), Romain Rocchi, Lorik Cana, Juan Pablo Sorin – Daniel Ljuboja (Éric Cubilier, 115′), Pedro Pauleta (Reinaldo da Cruz, 55′). Entraîneur : Vahid Halilhodžić.
Avertissements à Hugo Leal, Lionel Letizi, José-Karl Pierre-Fanfan et Romain Rocchi.
Maillot utilisé (à manches longues, avec les sponsors de la Coupe de France) :
Billet :
Photos :
Vidéo (en deux parties) :
Compte-rendu (psg.fr) :
Paris en résidence secondaire
Une chose est sûre, le talent ne se mesure pas à la taille des individus mais à la grandeur de leur âme. C’est en tout cas une façon assez conforme pour expliquer le talent obsédant de l’Argentin Juan Pablo Sorin tout comme le courage dont a une nouvelle fois fait preuve Paris pour s’extirper de ce piège marseillais. Trop vite privé de Pauleta et de Fiorèse, Paris s’est livré avec cœur. Avec raison.
Comme le fil d’une histoire qui se répète et que l’on déroule, Paris a écrit une autre belle page de ses glorieuses sorties au Vélodrome. Cette cinquième victoire consécutive face à Marseille n’est ni plus ni moins belle que les précédentes, si ce n’est qu’elle s’ajoute au très long déficit qu’ont aujourd’hui les Marseillais sur leur terre face au grand rival de toujours. Et comment ne pas s’imaginer que les prochains jours de José Anigo risquent d’être bien difficiles. Lui, le minot, promu entraîneur-sauveteur d’une formation à laquelle il souhaitait impulser un « esprit identitaire » va devoir puiser dans un autre registre pour regonfler le moral de ses troupes.
En revanche, pour Paris, non seulement la série continue mais elle dévoile à chacun de ses rendez-vous, un nouvel appétit de conquête et d’envie d’aller jusqu’au bout de soi. Et comment ne pas voir dans ce but de Sorin, l’image du dépassement de soi ? C’est l’un des plus petits joueurs parisiens qui a offert de la tête cette victoire à Paris. Et c’est lui-même qui avait ouvert le débat en contraignant Barthez à son premier arrête décisif de la soirée (tir, 1ère).
Plus tard, c’est Sytchev qui ouvre vers Johansen, mais Letizi se couche (6e). On le voit bien, et l’absence de round d’observation le confirmera, Parisiens comme Marseillais ne veulent pas lézarder. Et si l’arme absolue de Paris en déplacement demeure son bloc défensif, une fois encore il va le confirmer. L’omniprésence aérienne de Déhu, la vitalité et la précision des relances de Mendy, le marquage individuel de Pierre-Fanfan et de Heinze sauront être des clés décisives. Et lorsque, Mendy réussit une très belle longue ouverture à vingt-cinq mètres de ses buts vers Pauleta, le contrôle parfaitement orienté de la cuisse de ce dernier suffit pour lui permettre de tromper Barthez malgré le retour de Christanval (9e).
Un coup de massue comme Marseille a pris l’habitude d’en recevoir depuis quelques temps déjà. Reste que les Drogba et autre Meriem ne sont pas en reste. Si Drogba s’oppose une première fois à Letizi, le ballon revient vers Skacel qui butte cette fois sur les gants de Letizi (21e). Mais ça ne sera qu’un avertissement sans frais. Sur une relance mal jugée, Heinze pousse trop loin son ballon, si bien que Johansen en profite pour lancer Drogba. L’attaquant marseillais réussit d’abord le grand pont sur Pierre-Fanfan avant d’enchaîner un tir croisé à l’entrée dans les seize mètres. Inexorablement, le ballon file entre les jambes de Dehu avant de prendre à contr-pied Letizi (34e).
Sans Pauleta, ni Fiorèse
L’agression du duo Meite-Ecker dont est victime Ljuboja ne fait qu’ajouter à une ambiance qui s’est radicalisée (36e). Mais le pire est à venir.
Sans qu’il y ait cette fois de mauvaises intentions, dans son duel aérien avec Christanval, Pauleta se blesse à l’avant-bras gauche en retombant au sol. La mort dans l’âme, il doit quitter ses copains (55e), alors que cinq minutes plus tôt, il ouvrait trop son pied droit face à Barthez, dans un duel conséquent dans ce type d’opposition. Comme Fiorèse, victime d’une blessure quasi identique (Ecker lui a marché sur la main, 55e), a lui dû être remplacé à la pause, Halilhodzic va devoir réorganiser son équipe. Et les entrées en jeu de Hugo Leal et de Reinaldo vont être significatives.
Seul en pointe, Ljuboja va pouvoir faire parler sa technique. Plus du tout contraint de s’employer à jouer pour Pauleta, l’ancien strasbourgeois va dynamiter la défense olympienne par ses nombreux gestes techniques et son pressing constant sur le dernier défenseur. L’arrêt décisif de Barthez face à Sorin (60e) n’ôte en rien les velléités marseillaises. Drogba est toujours le même poison. Une tête (72e) puis une sortie de Letizi dans les pieds de l’attaquant ivoirien donne le tournis au bloc parisien. Un ultime contrôle de la poitrine enchaîné par un tir cadré de Ljuboja ouvre de bonnes perspectives pour la prolongation (90e). Paris est en jambes, et comme souvent dans pareil cas, c’est le plus frais physiquement qui fait la différence.
Une première échappée en solitaire de Reinaldo, et c’est Hugo Leal qui se retrouve seul face à Barthez. La frappe du Portugais n’est pas suffisamment enroulée pour trouver le chemin des filets, mais elle l’est suffisamment pour faire douter un peu plus encore une formation marseillaise malmenée dès qu’elle approche à quarante mètres des buts parisiens.
Finalement c’est une combinaison à trois qui apportera la délivrance en même temps que la qualification. Rocchi joue juste en première intention vers Reinaldo. Le Brésilien passe entre les jambes de Van Buyten et choisit de centrer au deuxième poteau où les crânes, chevelus et peroxydés, de Sorin et Ljuboja attendent le ballon. Le plus petit des deux s’élèvent dans les airs, et Paris prend encore un peu plus de hauteur dans le ciel, de moins en moins orageux, de Marseille. Paris est ici, chez lui ! Définitivement.
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