Sélectionner une page

Marseille – PSG 4-2, 05/10/74, Division 1 74-75

Samedi 05.10.1974, Championnat de France, Division 1, 11e journée (17e place) à Marseille, au Stade Vélodrome :
OLYMPIQUE DE MARSEILLE – PARIS ST-GERMAIN F.C.  4:2 (3:1)
– 14 117 spectateurs. Buts : Mustapha Dahleb, 11′, Skoblar, 12′, Éo, 23′, Skoblar, 39′ ; Émon, 48′, Jean-Pierre Dogliani, 48′. Arbitre : M. Vautrot.
L’équipe du PSG : Ilja PantelićÉric Renaut, Jacques Novi, Jacky Bade, Louis CardietDenis Bauda, Jacky Laposte, Jean-Pierre DoglianiGuy Nosibor, François M’Pelé, Mustapha Dahleb. Entraîneurs : Just Fontaine et Robert Vicot.
L’équipe de Marseille : Charrier – Vanucci, V. Zvunka, Trésor, Lemée – Eo, Buigues, Nogues – Emon, Skoblar, Paulo Cesar. Entraîneur : J. Zvunka.


Maillot utilisé :

Maillot domicile 1974-75, première version


Photos du match :

Jacques Novi et Jacky Bade ne peuvent que regarder Skoblar tenter sa chance (archives E. Beti)


Compte-rendu (France Football) :

[Vainqueurs surprise 4-1 d’un match amical de pré-saison sur cette même pelouse du Vélodrome deux mois plus tôt, les parisiens sont de retour en championnat]

Les absents du stade Vélodrome ont eu tort car nous avons assisté à un match mené tembour battant. Dès la 1 minute, Dahleb trompait son ancien équipier Charrier. Puis, pendent la dernière demi-heure de cette première mi-temps, on assistait à un festival olympique : Skoblar inscrivait deux buts et Eo complétait ce score.

Dès la reprise, Emon donnait à Marseille un bonus que les Phocéens laissaient échapper aussitôt sur une action de Dogliani. Le score en restait là malgré une production spectaculaire des Parisiens, malheureusement inefficaces.

Marius, Josip, Jean-Pierre et les autres

Voilà donc, apres sa défaite à Marseille, l’équipe de Paris-Saint-Germain qui occupe la dix-septième place du classement. « Cela commence à devenir préoccupant », comme le dit avec juste raison Robert Vicot, l’entraineur parisien.

A la vérité, Paris-S.-G. est tombé sur un bon Marseille, qui retrouvait en défense centrale Trésor, et qui a aussi retrouvé, semble-t-il, Josip Skoblar. Le Yougoslave a marqué deux buts à son compatriote Pantelic; il en a évidemment manqué deux autres, mais la réussite revient couronner celui qui, depuis le début de la saison, lutte avec une belle énergie et une belle constance pour renouer avec les Jours heureux où tout lui souriait, où il lui suffisait d’une pichenette du pied pour terrasser une équipe.

Bref, Skoblar n’est pas loin d’éclater de nouveau, et c’est un premier enseignement de ce match O.M. – Paris. Le deuxième c’est que René Charrier, qui allie talent et abat-tage, est prêt pour une éventuelle sélec-tion, si périlleuse soit-elle, pour jouer contre la Belgique à Bruxelles. En fait, c’est peut-être Charrier qui a finalement permis au match de ne pas tellement tourner à l’avantage de Paris. En effet, le gardien de but des espoirs que Stefan Kovacs verrait assez bien pour remplacer Bertrand-Demanes a eu, surtout en seconde mi-temps, des arrêts détermi-nants, des interventions magistrales. II a une fois encore séduit Georges Carnus, spectateur attentif et combien compétent.

Car en fait Paris-S.-G. est une équipe qui, si l’on peut dire, « apporte son spectacle », une équipe à qui il ne manque qu’un petit peu d’équilibre ou de « jugeote » chez certains pour être une bonne équipe brillante qui « ferait mal ».

Samedi à Marseille, les Parisiens ont présenté devant l’O.M. deux ailiers qui ont fait rêver les Marseillais. Le premier, on le connait, c’est Dahleb, qui a toutes les qualités de contre-pied, de dribble vif et de tir du redoutable gaucher; le second, c’est Nossibor, une véritable découverte, qui est étonnant de facilité tranquille. Les deux hommes ont fait passer une terrible soirée à Vanucci et à Lemée, qui ne sont pourtant pas les premiers venus. Il est dommage que M’Pelé se soit en quelques occasions montré trop personnel, autrement on aurait hurlé samedi soir au stade vélodrome. Derrière cette ligne d’attaque, Il y avait un Jean-Pierre Dogliani déchaîné, qui sonnait constamment la charge avec élégance et panache, et qui, à chaque fois, faisait passer des frissons dans le dos des supporters marseillais. Jean-Pierre a donné bien des regrets à tous ceux qui l’ont vu faire ses premiers pas de footballeur pro et qui l’ont vu s’épanouir et rayonner sous d’autres cieux, comme d’autres Marseillais bon teint qui ne se firent un nom qu’ailleurs.

Dogliani, samedi, était secondé par un remarquable Bauda, qui joua à fond en dépit d’un deuil cruel, et par un solide Novi, qui, lui aussi, tenait à aviver certains regrets.

Bref, Paris, par son jeu généreux, permit peut-être à Marseille de s’exprimer mieux que jamais.

Mais les Parisiens, moins brillants en défense qu’en milieu de terrain ou en attaque, réussirent une excellente seconde mi-temps, car ils la jouèrent « pour s’amuser », sachant que, menés 3-1, ils avaient des lors peu de chance de l’emporter. Ils jouèrent en fait le tout pour le tout et c’est en pratiquant de cette façon si généreuse et décontractée qu’ils auraient pu au contraire égaliser, sans un excellent Charrier qui, par ses interceptions, permit à son équipe de jouer souvent comme aux plus beaux jours.

Bref, on ne s’est pas ennuyé samedi au stade vélodrome, et, si quelques spectateurs faisaient la fine bouche, c’est uniquement parce qu’ils avaient pensé que 1’O.M. allait prendre trois points. Mais, une fois encore, le bonus a fui l’équipe méridionale. Cependant, croyez-nous, si l’O.M. continue de jouer comme il l’a fait devant Paris, le «jour du bonus n’est plus très loin ».

Réactions :

Just Fontaine (entraîneur du Paris-SG) : « Nous avons fait trop de cadeaux à nos adversaires. Je crois que nous nous sommes battus nous-mêmes et c’est un problème que nous devons résoudre tous ensemble »


Le stade :

Le stade Vélodrome

Le stade Vélodrome


 

Loic
Suivez-moi
Les derniers articles par Loic (tout voir)