Nancy – PSG 2-3, 25/08/71, Division 1 71-72

Mercredi 25.08.1971, Championnat de France, Division 1, 3e journée (11e place) à Nancy, au Stade Marcel-Picot :
A.S. NANCY-LORRAINE – PARIS ST-GERMAIN F.C.  2:3 (0:2)
– 10 460 spectateurs. Buts : Jean-Claude Bras, 38′, Michel Prost, 43′ ; Lazarevic, 47′, Jean-Claude Bras, 67′, Vicq, 80′. Arbitre : M. Verbecke.
L’équipe du PSG : Guy Delhumeau – Jean Djorkaeff, Daniel Solas, Roland Mitoraj, Jean-Paul Rostagni – Jean-Louis Leonetti, Claude Arribas – Jean-Claude Bras, Michel Prost, Bernard Guignedoux, Gérard Hallet. Entraîneur : Pierre Phélipon.
L’équipe de Nancy : Magiera – Woltrager, Lopez, Lemerre, Palka – Formica, Vicq – Ehrhardt (Lanini, 70′), Kuzowski, Lazarevic, Mariot. Entraîneur : Redin.

Maillot utilisé :

Maillot domicile 1971-72

Photos du match :

Les Parisiens avant le coup d’envoi (archives Pierre Lanfranchi)

Gérard Hallet et Lopez sortent des vestiaires de Marcel-Picot (archives Pierre Lanfranchi)

Le débordement de Jean-Claude Bras…

… qui centre pour Michel Prost : 0-2!

Ce match aura été émaillé d’incidents, sur le terrain et en tribunes…

Claude Arribas au sol, Monsieur Verbecke a bien du mal à calmer tout le monde… (archives Pierre Lanfranchi)

Vidéo (le but du 2-0 et les incidents, cliquez sur l’image) :

Compte-rendu :

Après une défaite à Angers et un nul contre Bordeaux, le Paris-SG se rend en Lorraine pour y affronter Nancy, qui présente un bilan similaire à celui des parisiens.

L’entame de match sera à l’avantage des visiteurs, avant que les nancéiens ne redressent un peu la tête. Mais c’est à ce moment là que Jean-Claude Bras va ouvrir le score en contre, marquant ainsi le premier but du Pairs Saint-Germain en Division 1! Le buteur se muera quelques minutes plus tard en passeur pour servir Michel Prost, sans doute hors-jeu.

Les choses sont donc bien engagées mais dès le retour des vestiaires, les locaux vont réduire le score et relancer le match. Paris fera le dos rond et c’est Jean-Claude Bras qui redonnera un peu d’air aux siens. La fin de match sera mouvementée avec un but des locaux à dix minutes du terme puis un second, heureusement pour les parisiens, refusé pour hors-jeu. Ce fait de jeu mettra hors de lui une partie du public, engendrant des scènes qui, de nos jours, auraient sans doute valu une suspension du stade.

L’Equipe :

Malgré une légère fraîcheur annonciatrice d’un automne pas tellement éloigné, la température était
agréable hier soir et il y avait un public nombreux au stade Marcel-Picot.

Environ dix mille spectateurs donc, quand l’arbitre, M. Verbeke, sifflait le coup d’envoi. On attendait un départ rapide des locaux mais, en fait, c’étaient les Parisiens qui, d’entrée, se montraient les meilleurs, profitant, il est vrai, de quelques erreurs défensives lorraines. L’une d’entre elles donna à Prost une occasion d’ouvrir la marque, dès la neuvième minute : Prost se présentait seul devant Magier, mais le Parisien s’effaçait devant le gardien
lorrain.

Plus adroits dans le « maniement » du ballon, les visiteurs, obtenaient une seconde occasion par Hallet (12è minute) : sur le shot puissant de l’ailier parisien, Magiera se détendait avec agilité pour repousser la sphère. Le gardien nancéien n’avait d’ailleurs pas le temps de souffler.

Ce début de partie était donc difficile pour les Nancéiens dont la première action dangereuse se situait à la vingtième minute : un centre de Mariot et une reprise du crâne de Kuszowski qui passait juste au-dessus de la transversale.

Ce réveil fut confirmé par quelques balles bien distillées d’abord, par un bon tir ensuite (23è minute) que Delhumeau eut beaucoup de mal à bloquer. Il arrêtait plus aisément une balle reprise de la tête par Kuszowski sur un excellent centre venu de Mariot (30è) : la même action se répétait peu après (35è), l’intervention de Delhumeau étant pourtant, cette fois, plus difficile.

Mais tout cela restait d’un niveau bien moyen et n’avait rien d’enthousiasmant pour le public, qui n’allait pas tarder à protester et à montrer son mécontentement.

C’est à la trente-septième minute que les Parisiens ouvraient le score : sur contre-attaque et après un choc entre Prost et Lopez qui vit le second k.-o. quelques instants, Bras, sur un centre de Hallet, ouvrait la marque de la tête.

Les choses devaient encore s’aggraver pour les Nancéiens : deux minutes avant la mi-temps, Prost, très nettement en position de hors-jeu, obtenait un second but pour la formation parisienne.

L’arbitre, on ne sait pour quelle raison, accordait ce point qu’il n’aurait jamais dû valider.

Au repos, donc, les Parisiens menaient 2-0.

Pendant le repos, la retransmission au magnétoscope du second but parisien confirmait l’impression que tout le monde avait : à savoir que Prost était bien hors-jeu quand la balle lui parvint. Bras, qui lui avait fourni la balle , l’était également…

Pour sa part, l’arbitre M. Verbecke laissait entendre qu’il s’en était tenu aux indications de son juge de touche.

De toute façon, le stade était chauffé à blanc quand reprenait la partie. Les Nancéiens prouvaient qu’ils ne jouaient pas battus et, deux minutes après la reprise, Lazarevic réduisait l’écart d’un tir croisé au ras du sol. C’était, en fait, le premier but officiel marqué par les Nancéiens à domicile.

La pression des Lorrains s’accentuait au fil des minutes, les Parisiens ayant le mérite de ne pas fermer le jeu.

Kuszowski ratait d’un rien l’égalisation, le ballon frappant le montant droit du but parisien alors que Delhumeau était éloigné de ses bois (60è minute).

L’espoir d’égaliser allait s’estomper pour les Nancéiens : sur un coup franc tiré de la droite (67è), Bras reprenait victorieusement.

Pourtant, à la 80è minute, Vicq, qui était un des meilleurs joueurs de la partie, reprenait victorieusement une balle que Delhumeau n’avait pu bloquer sur un tir initial de Lopez. Le match nul pouvait donc être encore envisagé et il semblait même acquis sur un tir de Lazarevic (87è). Mais M. Verbecke se distinguait une fois de plus et refusait le but nancéien pour un hors-jeu qui, celui-là, n’était pas apparent du tout.

Le score ne changeait plus et, sous les huées du public, l’arbitre regagnait les vestiaires.

Réactions :

Henri Patrelle (président) : « C’est navrant ! 1.500 excités sur 13.000 spectateurs ont provoqué des incidents qui dépassent tout ce que j’avais pu voir jusqu’à présent »

Le stade :

Vue aérienne du stade Marcel-Picot