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Nantes – PSG 1-2, 15/05/76, Division 1 75-76

Samedi 15.05.1976, Championnat de France, Division 1, 34e journée (13e place) à Nantes, au Stade Marcel-Saupin :
F.C. NANTES – PARIS ST-GERMAIN F.C.  1:2 (1:0)
– 11 246 spectateurs. Buts : Triantafilos, 31′ ; Francis Piasecki, 53′, Humberto Coelho, 70′. Arbitre : M. Kitabdjian.
L’équipe du PSG : Ilja PantelićAndré Travetto, Jacques Novi, Humberto Coelho, Dominique LokoliFrancis Piasecki, Jacky Laposte, Lionel JustierGuy Nosibor (Dominique Barberat, 85′), François M’Pelé, Mustapha Dahleb. Entraîneur : Just Fontaine.
L’équipe de Nantes : Bertrand-Demanes – Bossis, Denoueix, Rio, Tusseau – Michel, Rampillon, Van Straelen – Gadocha, Triantafilos, Amisse. Entraîneur : Arribas.


Maillot utilisé (fabriqué par Kopa) :

Maillot domicile 1975-76


Photos du match :

Mustapha Dahleb balle au pied

Guy Nosibor échoue sur Bertrand-Demanes sous les yeux de Rio (R. Legros, archives P. Lanfranchi)

« Mouss » élimine le portier nantais


Compte-rendu :

France Football :

[Les parisiens, classés à une modeste 14ème place se rendent au stade Marcel-Saupin pour y affronter ni plus ni moins que le leader du championnat.]

Dès les premières minutes de Ia rencontre, le Paris S.-G. sembla prendre la mesure de son adversaire en « balançant » en neuf minutes, deux tirs (par Dahleb d’abord et M’Pelé ensuite) sur les poteaux du but de Bertrand-Demanes.

Pourtant, à la mi-temps, Nantes menait par 1 à 0 contre le cours du jeu, grâce à un centre de Michel qui créa la confusion devant les buts parisiens, permettant à Triantafilos de marquer.

Pendant dix minutes, Nantes parut alors se reprendre mais, en deuxième mi-temps, Paris reprit sa domination, égalisa d’abord par Piasecki qui dribbla Bertrand-Demanes, avant de marquer et prit l’avantage ensuite grâce à une tête de Humberto sur un coup franc tiré par Dahleb.

D’autre part, par ses interventions et ses parades, Bertrand-Demanes évita à son équipe de concéder ou moins deux buts de plus.

France Football (article) :

Ah « s’ils » jouaient comme ça à Paris !

Les Nantais ont passé samedi une très mauvaise soiree. Alors qu’ils venaient de remporter un bon succès è Marseille, ils ne s’attendaient nullement au match difficile qu’ils eurent à soutenir devant le Paris-S.-G.

A vrai dire les Nantais ne purent réellement s’exprimer que durant une dizaine de minutes sur quatre-vingt-dix. En effet d’entrée les Parisiens avaient pris résolument — et de quelle façon I — le match en main et dès la 6e minute de jeu sur une très belle ouverture de Novi sur la gauche et un excellent relais de Laposte en direction de Dahleb ce dernier tirait de toutes ses forces sur le poteau droit des buts de Bertrand-Demanes. Ce fut comme un coup de canon qui tint dès cet instant tout le stade en éveil et sembla pétrifier en même temps l’équipe de Nantes. Neuf mi-nutes plus tard c’est M’Pelé qui allait « balancer » un terrible tir qui s’écrasait sur le poteau gauche des buts nantais et Bertrand-Demanes qui était sorti de son but pour essayer de contrer l’avant centre parisien fut tout heureux de pouvoir reprendre de façon miraculeuse la balle au rebond.

Cela partait donc à cent à l’heure pour l’équipe parisienne qui étouffait et mystifiait tout à la fois les Nantais qui en contre-point semblaient évoluer à dix à l’heure. Pourtant, et ce fut la deuxième surprise de cette soirée, après avoir frôlé la catastrophe en quelques minutes, c’est l’équipe de Nantes qui menait à la mi-temps. En effet tout à fait contre le cours du jeu sur un centre de Henri Michel, Pantelic s’élançant pour capter la balle se heurta avec un de ses défenseurs perdit le ballon que Triantafilos n’eut plus qu’à pousser dans le but vide.

Ce but tout à fait inattendu sembla marquer le réveil des Nantais et jusqu’au repos ceux-ci eurent alors l’initiative des opérations. On pensait qu’ils pourraient en tirer les leçons pendant le quart d’heure de repos. Mais apparemment il n’en fut rien puisqu’en deuxième mi-temps les Parisiens reprirent sous la direction d’un Dahleb diabolique, d’un M’Pelè très vif, d’un Laposte et d’un Piasecki qui étaient partout, les Parisiens reprirent donc leur festival offensif à la grande confusion des défenseurs de Nantes qui ne savaient plus très bien à quel saint se vouer. Jamais on ne vit une équipe nantaise aussi ballottée devant une formation qui avait semble-t-il décidé de « sortir le grand jeu » grâce à de brillantes individualités et un football collectif, intelligent et rapide.

Oui, les Parisiens samedi soir au stade Marcel-Saupin donnèrent une grande leçon de football à leurs adversaires. On aimerait qu’ils puissent renouveler de telles productions au Parc des Princes car le public serait enfin conquis et récompensé de beaucoup de désillusions en une seule fois. La domination des coéquipiers de Humberto fut telle que Jackle Novi avec le concours de Dahleb faillit bien marquer son but C’est seulement une intervention désespérée Bertrand-Demanes qui l’en empêcha. Il est vrai que l’immense gardien nantais eut plusieurs interventions déterminantes. Il priva très certainement Paris d’un bonus qu’il avait cent fois mérité grâce à un football qui mérite un grand coup de chapeau et qui donne à penser que les Parisiens ne connaîtront pas les affres de le descente en Division II. Quant aux Nantais après avoir concédé un match nul sur leur terrain devant Lens, cette défaite parait les condamner à la deuxième ou à la trotsième place du classement. Car pour le titre de champion il semble qu’l ne puisse plus y avoir le moindre doute. Saint-Etienne semble pouvoir dormir tranquille.

France Football (gros plan sur le match de Dahleb) :

Diabolique Dahleb

Trés sûr de lui, avec un clin d’oeil complice, avant le match contre Nantes Dahleb avait annoncé la couleur :  » Même si Nantes vise le titre de champion, ll ne faudra pas que ses supporters comptent sur une victoire ce soir. Ce sera pour la prochaine fois.  »

C’est que Dahleb se sentait fort. Ses derniers ennuis — une mauvaise grippe — sont terminés. Et enfin il peut donner toute sa mesure. Et lorsque Dahleb est en pleine possession de ses moyens, Il est redoutable. C’est sans doute le meilleur ailier opérant en France. Et Osim le savait bien qui joua avec lui à Sedan et qui s’y entend comme pas deux lorsqu’il s’agit de juger les joueurs.

Et comme Dahleb est de nouveau en grande forme il n’éprouve plus le besoin  » d’en faire trop  » comme certains le lui reprochaient parfois. Au contraire il joue terriblement juste et met toutes ses énormes qualités (technique en mouvement incomparable, extraordinaire vitesse de dribble, conduite de balle étonnante et tir meurtrier) au service de l’équipe.

Samedi Dahleb démontra qu’Il possédait une grande intelligence de jeu, un très grand registre. Son entente avec Laposte, M’Pelé, Piasecki notamment, fut excellente. Toujours en action il fut un danger permanent pour la défense nantaise. C’est lui qui amena le deuxième but de Paris. Celui de la victoire, Il allait irrésistiblement au but lorsqu’il fut fauché par… Gadocha.

C’est lui qui tira le coup franc qui permit à Humberto de marquer de la tête. Il faillit faire marquer Novi et cette action avec le défenseur parisien monté à l’attaque fut extraordinaire de rapidite et de simplicité. Seul Bertand-Demanes réussit à mettre un terme à cette entreprise fulgurante entre l’ailler gauche parisien et le stoppeur de l’équipe. Ayant enfin retrouvé son plus haut niveau Dahleb devrait contribuer à permettre au Paris S.-G. de terminer le championnat au sprint. Et le président du P.S.-G. se frotte les mains car « Moumousse » comme l’appellent ses camarades est encore parisien pour quatre ans.

Réactions :

Daniel Hechter (président) : « Heureusement que nous avons gagné, mais notre victoire aurait du être plus nette. Encore une fois, nous avons manqué de réussite. Ce succès est important pour l’avenir du club. »


Le stade :

Le stade Marcel-Saupin

Le stade Marcel-Saupin


Loic
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