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Nantes – PSG 6-0, 01/09/71, Division 1 71-72

7172_Nantes_PSG_SolasMK2Mercredi 01.09.1971, Championnat de France, Division 1, 5e journée (12e place) à Nantes, au Stade Marcel-Saupin :
F.C. NANTES – PARIS ST-GERMAIN F.C.  6:0 (2:0)
– 16 254 spectateurs. Buts : Rampillon, 14′, Pech, 33′ ; Maas, 60′, A.Marcos, 67′, Maas, 85′, H.Michel, 86′. Arbitre : M. Heliès.
L’équipe du PSG : Guy DelhumeauJean Djorkaeff, Daniel Solas, Roland Mitoraj, Jean-Paul RostagniJean-Louis Leonetti, Claude ArribasJean-Louis Brost, Michel Prost, Bernard Guignedoux, Gérard Hallet. Entraîneur : Pierre Phélipon.
L’équipe de Nantes : Fouche – De Michele, Gardon, Rio, Le Bourgocq – Michel, Pech – Blanchet, Marcos, Rampillon, Maas. Entraîneur : Arribas.


Maillot utilisé :

Réédition du maillot domicile 1970-72, version été (collection http://maillotspsg.wordpress.com )

Réédition du maillot domicile 1970-72, version été (MaillotsPSG)


Photos du match :

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Daniel Solas à la lutte avec le nantais Pech (archives MK)


Vidéo (cliquez sur l’image) :

nantes-psg 71 72 résumé

nantes-psg 71 72 résumé

Publiée par Video PSG sur Mardi 9 juin 2020


Comptes-rendus :

– La Liberté de la Vallée de la Seine :

Paris – St-Germain étrillé à Nantes 6-0

Tout auréolés de leurs récentes victoires sur Bordeaux et Nancy, les hommes de Phélippon étaienit venus confiants au stade Marcel-Saupin à Nantes, affronter les équipiers de Henri Michel et de la nouvelle vedette de des « Canaris », l’Argentin Marcos. Mais il faut bien se rendre à l’évidence aujourd’hui, il y a une différencee énorme entre les équipes du haut du tableau (Marseille, Nantes, Saint-Etienne, Nimes) et les bonnes équipes professionnelles comme Bordeaux, Nancy ou Paris-Saint-Germain. Les Parisiens, pourtant encouragés par de nombreux supporters n’ont pas pesé lourd dans la balance.

Après quelques escarmouches au début du match, c’est le jeune Rampilion (19 ans) qui inscrivit le premier but nantais après un quart d’heure de jeu. La défense de Paris-St-Germain essaya bien de se regrouper, mais les Nantais soutenus par un pubic fanatique se ruèrent à I’assaut des buts défendus par Delhumeau qui dut effectuer des parades sensationnelles pour éviter la déroute, mais il ne put rien sur un excellent débordement du rapide ailier allemand Maas. Celui-ci récidiva d’ailleurs quelques instants plus tard, en brûlant toute la défense parisienne et en trompant une nouvelle fois Delhumeau dans un angle impossible. Le diabolique Marcos avait entre-temps inscrit un but de toute beauté qui portait la marque à 4 à 0. Ce n’était pas fini, mais Paris-St-Germain sous l’impulsion de Leonetti et Prost ne se décourageait pas et inquiétait souvent le gardien nantais. Le ballon circulait bien dans le camp parisien, mais à l’approche du but adverse il manquait toujours ie coup de rein décisif. Follement acclamés par les spectateurs les onze Nantais continuèrent à dominer outrance et la défense parisienne encaissa 2 nouveaux buts vraiment immérités, tant l’équipe de Djorkaeff avait fait bonne figure en seconde mi-temps.

Cette défaite n’est pas catastrophique mais elle a montré aux joueurs parisiens le fossé qui sépare les équipes moyennes (Paris – St-Germain) des grandes équipes (Nantes).

A Paris-St-Germain on a surtout remarqué Leonetti, Prost et Delhumeau, tandis qu’à Nantes tous les équipiers sont à féliciter pour leur comportement. On donnera cependant une mention à Maas et à Henri Michel.

– L’Equipe :

Malgré une température extrêmement douce, le public nantais avait répondu un peu moins nombreux à
l’affiche de Nantes-Paris-S.-G. que quatre jours plus tôt à celle de Nantes-Nîmes. Cette répétition des matches conduit sans doute les spectateurs à choisir leurs sorties. Paris-S.-G. doit encore, par ailleurs, asseoir sa réputation avant d’attirer les grandes foules.

Ce fut d’abord un match très clair, très séduisant, marqué par l’équilibre des deux équipes également
préoccupées à défendre et à attaquer. Paris-S.-G. s’efforçait de construire un football cohérent et précis qu’interrompaient les terribles coups de boutoir des Nantais, beaucoup plus tranchants que leurs adversaires. C’est ainsi qu’un centre puissant de Maas créa un danger très vif, ainsi que, quelques instants plus tard, une balle ingénieuse de Gardon pour Marcos que le « couvreur » parisien Solas ne put parer qu’au prix d’une passe extrêmement dangereuse pour Delhumeau.

Rampillon pour Nantes

Et c’est bien la vivacité d’action, l’engagement supérieur des Nantais qui leur permirent de prendre, dès la 14è minute, l’avantage à la marque. Sur un centre très tendu de Michel, en position d’ailier droit, le jeune Rampillon se précipita, devança Delhumeau et boula la balle dans les filets avec une remarquable détermination. Ce but marquait bien la différence entre l’abattage des Nantais, leur force de percussion et le jeu appliqué, posé, habile, mais un peu mièvre des Parisiens et leur impuissance à changer de vitesse et à prendre le risque de l’engagement individuel à l’approche du but adverse.

La supériorité de Nantes se fit plus nette après ce but. Et comme la réplique de Paris-Saint-Germain ne manquait pas d’entregent, on assistait à un match d’une réelle qualité technique, que le public nantais appréciait hautement.

Ce qu’il appréciait moins, c’étaient les nombreux hors-jeu sifflés en faveur des Parisiens, dont certains apparaissaient très « limites ».

Malgré la domination nantaise, les Parisiens eurent, à la trentième minute, une bonne occasion d’égaliser sur un corner repris de la tête par Prost et sur lequel Fouché paraissait battu, mais l’avant-centre blond, remarquable par ailleurs d’activité et de brio, ne put frapper sa balle assez vite ni avec assez de netteté.

L’espoir d’égaliser fut vite effacé puisque, aussitôt après, Nantes marquait un deuxième but, prenant ainsi, sans doute, un avantage décisif. L’action fut engagée par Marcos, l’Argentin, replié, qui se débarrassa avec sa dextérité coutumière de Rostagni et donna à Blanchet. L’ouverture croisée de l’ailier nantais surprit la défense parisienne, mais non pas Pech, qui marqua avec sang-froid et rapidité.

Nantes faillit encore aggraver la marque avant le repos à plusieurs reprises grâce à son élan collectif, son engagement de tous les instants et les déboulés de l’Allemand Maas qui jetaient souvent la panique dans une défense parisienne de plus en plus mal à l’aise. On se demande encore comment Marcos rata les deux occasions qui s’offrirent à lui de la tête et du pied juste avant le coup de sifflet de la mi-temps. Paris-Saint-Germain parut tellement souffrir au cours de ces dernières minutes qu’on se demandait si la victoire nantaise n’allait pas prendre après le repos des proportions considérables.

Terrible Maas qui reprit le match avec l’ambition et la puissance de pénétration des grands ailiers allemands !

Son premier tir fut repoussé miraculeusement par la jambe de Delhumeau, puis il marqua un but refusé pour hors- jeu. L’équipe parisienne semblait alors jouer arrêtée en face des attaquants nantais déchaînés et attirés par le but adverse comme le papillon par la lumière. Il était à vrai dire difficile de déterminer le plus brillant des attaquants nantais, parmi lesquels Rampillon ne paraissait absolument pas dépaysé. Et comme au milieu de terrain Michel et Pech accomplissaient leur besogne avec une facilité insolente, le fossé se creusait sans cesse entre les deux formations qui ne paraissaient plus appartenir à la même catégorie. Rien ne pouvait, à vrai dire, être plus utile à
l’équipe parisienne que ces contacts avec le meilleur football professionnel de France. Elle poursuivait ainsi, à la désespérée quelquefois, mais avec une bonne volonté et une correction constantes son nécessaire apprentissage.

Quand les Nantais se relâchaient un peu, on voyait les Parisiens esquisser tout de même quelques offensives, mais qui parvenaient rarement jusqu’à Fouché.

Nul ne contesta la légitimité du troisième but nantais, réussi par Maas à la soixantième minute, au terme d’une percée très vivace achevée par un tir à bout portant que Delhumeau ne put que détourner dans ses propres filets. La victoire nantaise prit de ce fait ses véritables proportions. Et elle fut aggravée encore à la soixante-septième minute par Marcos, à la suite d’un une-deux particulièrement brillant et très applaudi avec Blanchet.

Maas parut conclure le festival nantais en dribblant le malheureux Delhumeau après avoir reçu la balle de Blanchet à la limite du hors-jeu et franchi 40 mètres balle au pied. Mais Michel marqua encore un but superbe à quatre minutes de la fin.

La victoire de Nantes n’a donc pas fait l’ombre de discussion et elle s’est accentuée tout au long du match pour s’achever en apothéose.

L’équipe de José Arribas a valu par son homogénéité autant que par le brio individuel de la plupart de ses éléments. Si Maas a été hier le plus redoutable, le plus explosif des joueurs nantais, il faut souligner l’excellent comportement de Michel, de Blanchet, de Rampillon, de Pech et de Gardon. Paris-Saint-Germain fait ses classes et retiendra beaucoup de la leçon prise au stade Marcel-Saupin. Il lui reste beaucoup à progresser mais les murs paraissent bons. Parmi ceux qui s’efforcèrent de s’élever au niveau nantais, citons Léonetti, Prost, Solas, Rostagni et Djorkaeff.


Le stade :

Le stade Marcel-Saupin avant sa réhabilitation (remplacement des trois tribunes à gauche de la photo pas des bureaux et des logements)

Le stade Marcel-Saupin


Loic
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