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Les supporters niçois nous racontent leur histoire des PSG-Nice

LES NICOIS NOUS RACONTENT LEURS PSG-OGC NICE

 

Dimanche le PSG recevra l’OGC Nice, club avec lequel il a livré des prestations spectaculaires ces dernières saisons. Si l’an passé les azuréens ont piégé à deux reprises Paris avant de terminer 3ème en fin de saison, ils débarquent au Parc des Princes dans une plus facheuse posture.

Comme depuis le début de saison, Histoire du PSG donne la parole aux supporters du PSG mais aussi aux supporters adverses pour lire leurs souvenirs des rencontres entre les deux équipes. Aujourd’hui, David, Jean Philippe de l’émission La voix des niçois et Christophe Paninissa, éditorialiste pour le site OGCN.net ont accepté de nous remémorer leurs grands matchs. Un grand merci à eux 🙂 !

 

QUEL EST VOTRE MEILLEUR SOUVENIR DE SUPPORTER NICOIS ?

Pour Jean-Philippe, les choses ont démarré autour d’un titre :  » Supporter du Gym depuis une vingtaine d’années. J’avais 7 ans en 1997 quand l’OGC Nice a gagné la Coupe de France. J’ai suivi le parcours avec les moyens du bord à l’époque (la presse, la radio), n’étant pas d’une famille qui aime le foot. La finale contre Guingamp, c’est forcément le souvenir le plus prestigieux, puisque ma première émotion avec le club et le dernier titre du club. Mais il y en a eu tellement ces deux dernières saisons … le seul qui m’a ému aux larmes, c’est le doublé de Valère Germain contre Saint-Etienne. Deux buts à la 86e, 89e. La 37ème journée, face à un concurrent direct et une victoire qui nous assure l’Europe. Côté Sud du stade, j’étais pressé contre les barrières tant il y avait du monde et de l’ambiance. »

David suit les aiglons depuis son plus jeunes âge et la fin des années D2 : « Depuis que je suis en âge de m’intéresser au foot, cela remonte à la saison 1993-1994, j’avais 5-6 ans, le club était en 2e division et est remonté en D1 à l’issue de la saison. Pour le plus grand souvenir, la Coupe de France 1997 forcément, le seul trophée que j’ai connu dans ma vie de supporter, je me repassais la séance de tirs aux buts tous les soirs en rentrant de l’école pendant les jours qui ont suivi. Après il y a aussi l’issue des 2 dernières saisons qui ont été fantastiques, avec l’obtention de la 4e puis 3e place, c’est des moments inoubliables. »

La coupe de France 1997 de l’OGC Nice, la dernière au Parc des Princes

Christophe, éditorialiste et historien sur l’OGC Nice a de beaux souvenirs à nous compter « Je suis supporter de l’OGC Nice depuis ma plus tendre enfance, dans les années 70, avec l’équipe des Millionnaires de la Côte. Mon père avait été à l’école avec le gardien mythique du Gym, et du PSG, Dominique Baratelli et j’assistais à beaucoup de matches. Ado, début des années 80, je tenais des cahiers sur le Gym, je découpais tout, je collais, notait, compilais, j’ai tout gardé, je voulais déjà devenir journaliste sportif. Ce que je suis devenu mais jamais à « Nice Matin », à mon grand regret. J’y ai juste fait un stage d’été. Mon plus grand souvenir reste le match de barrage pour le maintien en D1 en 1989/90. Nice avait terminé 18e et devait affronter Strasbourg en matches aller-retour. En Alsace, le Gym avait perdu 3-1. Carlos Bianchi, le buteur de Reims, était le coach de Nice à l’époque et le retour s’était déroulé dans un ambiance de folie, un stade du Ray rempli comme jamais (19 947 spectateurs) et en feu dès la première minute : Nice gagne 6-0 et Robby Langers met 4 buts ! Nice avait une attaque redoutable cette saison-là, avec Langers, Djelmas, Kurbos, et le regretté Jules Bocandé. »

 

FACE AU PSG, QUEL EST POUR VOUS LE MATCH INOUBLIABLE DE L’OGC NICE (A NICE OU PARIS) ?

David se remémore la victoire 2-1 acquise au stade du Ray dans une très chaude ambiance : « Pour la symbolique si je dois en choisir un seul je mets la victoire 2-1 lors de la saison 2012/2013, pour l’ambiance incroyable qu’il y avait au Stade du Ray lors de ce match, c’est d’ailleurs notre dernière victoire contre un gros club dans ce stade, c’est resté gravé. C’était vraiment du lourd en face, la 1ère saison de Zlatan au PSG, il égalise d’ailleurs sur coup-franc à 10 minutes de la fin. Puis on reprend l’avantage 5 minutes plus tard avec un but d’Eysseric, énorme chaos dans le stade, faire tomber ce PSG là au Ray c’était presque comme gagner un trophée pour nous à ce moment là. »

Pour Christophe d’OGCN.net : « Il y a plusieurs matches, surtout dans les années 80, on était un peu la bête noire du PSG : Nice gagne 3-0 au Parc en 1986/87, avec une agression sur Pierre Dréossi, qui terminera là sa saison, et en met même 4 au PSG en 1987/88 ! L’année d’après, je me souviens qu’on gagne au Ray 3/1, avec un gros marquage individuel de Guérit sur Susic; c’est la saison où Daniel Bravo, revenu au club, explose tout, 29 matches, 15 buts, équipe de France, Nice finit 6e, avant d’être recruté par… Paris ! Après, je me souviens d’une victoire au Parc en 1995, 3/2 sur un but de Chaouch, j’y étais, je travaillais alors à Paris, j’avais exulté dans les tribunes, en cachant ma joie car c’était tendu à l’époque au parc des Princes avec les ultras. Plus récemment, Nice a renoué souvent avec la victoire contre Paris, surtout dans le capitale, et aussi au Ray lors de la victoire contre le PSG version Qatari de Carlo Ancelotti. Une belle victoire du Nice de Puel avec un grand Dario Cvitanich ! »

Safet Susic submergé par la bete noire de l’époque (archives Cyril Yvon)

 

Jean-Philippe préfère nous prendre à contre-pied : « je pourrais te citer les deux victoires à domicile de l’ère qatari (au Ray en 2012, à l’Allianz en 2017) mais je préfère me souvenir de celle toute pétée au Parc en 2009. Le club est en-dessous, avec Ollé-Nicole sur le banc, mais on vient gagner 1-0. Ospina sort le match de sa vie en écoeurant vos attaquants, est sauvé deux ou trois fois par ses montants. Puis on marque sur un vieux contre Mounier-Rémy à la 88ème. »

 

UN BUT MEMORABLE MARQUE PAR NICE FACE AU PARIS SG?

A la fois ancien et inoubliable, le but de génie de Tony Kurbos revient dans toutes les mémoires….

Comme Jean-Philippe : « Forcément celui de Tony Kurbos en 87. Je ne l’ai pas connu, forcément, mais c’est le plus beau but de l’Histoire du Gym ! Centre, Marko Elsner lui remet le ballon d’une aile de pigeon, Kurbos conclut d’une volée acrobatique… »

Idem pour David, mais pas seulement… : « L’exploit individuel d’Ederson qui nous offre la victoire au Parc 3-2 alors qu’on était encore menés 2-1 quelques minutes plus tôt. Pour le renversement de situation et la démonstration de son talent balle au pied ce but est mémorable. Après pour le côté historique si je peux en citer un 2e, en terme de beauté c’est forcément celui de Kurbos en 1987 quelques mois avant ma naissance qui est devant, un bijou! »

Christophe a le même but à nous remémorer : « Le but, c’est bien sûr c’est celui de Tony Kurbos en 1987/88 au Ray : Il marque le second but contre le PSG, sur une ouverture de Guérit, Elsner d’une aile de pigeon prolonge le ballon vers Kurbos qui marque d’un retourné acrobatique. Le but a tourné en boucle à « Téléfoot » à l’époque ! Nice avait gagné 2-0. »

 

UN JOUEUR MARQUANT PASSE PAR LE PSG ET LE GYM?

 

Impossible de ne pas penser à l’illustre Dominique Baratelli, Christophe s’en charge : « Le joueur marquant c’est Doumé Baratelli, le copain d’enfance de mon père, un Niçois pur sucre qui n’a jamais rien gagné avec Nice dans les 70’s avant de quitter la Côte d’Azur et de rejoindre le PSG où il sera plusieurs fois titré. Doumé aurait dû jouer en équipe de France, mais Michel Hidalgo ne l’aimait pas, au mondial 82, il lui préfère Etorri, de Monaco, club de… Hidalgo. J’ai toujours considéré ce choix comme un crime de lèse-majesté. J’ai une pensé aussi pour Jules Bocandé. L’autre joueur marquant des deux clubs, c’est bien sûr le Petit prince du Ray, Daniel Bravo, qui après sa super saison à Nice rebondira au PSG, où il sera positionné milieu défensif ! Il a fait une grosse fin de carrière, mais reste comme l’un des meilleurs joueurs de l’histoire du Gym, il est dans le 11 de légende du club ! »

Pour David, retour dans les 90’s avec un homme toujours impliqué pour la ville de Nice : « José Cobos, à l’époque où j »ai découvert le foot il faisait partie de l’équipe du PSG qui a gagné pas mal de trophées au milieu des années 90. C’était donc un plaisir de voir un tel joueur signer chez nous vu l’état du club alors en D2. Puis c’est surtout après la remontée en L1 en 2002 qu’il est devenu le symbole du renouveau du club, en insufflant sa grinta à toute l’équipe et en portant fièrement les initiales du groupe BSN sur son brassard de capitaine. Il est d’ailleurs resté fortement attaché au club et à la ville dont il est aujourd’hui conseiller municipal et adjoint aux sports. »

Jean-Philippe nous rappelle aux bons souvenirs de deux joueurs plus récents : « C’est totalement personnel mais … Mathieu Bodmer. Il n’a pas eu la carrière qu’il méritait, entre les blessures, son hygiène de vie et quelques mauvais choix sur le poste à occuper sur le terrain. Victime de sa polyvalence. Mais ça aurait dû être le Pirlo français comme disait Ancelotti. Ou un Laurent Blanc 2.0 pour Puel. Sacrés éléments de comparaison ! Puis il a fait un sacré boulot pour le club, dans l’ombre. Il est – juste – impliqué dans les arrivées de Hatem Ben Arfa et de Mario Balotelli à Nice. Difficile de ne pas parler de David Hellebuyck aussi. Une superbe patte gauche, lui aussi malmené par les blessures. Il n’a malheureusement pas été là pendant les meilleures années du club. »

CONFIANT OU INQUIET POUR CE PSG  – NICE DE VENDREDI? 

 

Jean-Philippe est loin d’aborder cette rencontre avec des certitudes :  » Catastrophique. Quatre défaites d’affilée, une impasse tactique dont Lucien Favre ne parvient pas à nous sortir depuis plusieurs matchs, la moitié des joueurs sur la pelouse pas au niveau. Et en plus, on a appris que c’était Tony Chapron l’arbitre désigné pour la rencontre. On va déjà essayer de pas se prendre une trempe. Et si on peut trouver quelques certitudes au Parc, c’est que du bonus. »

Idem pour Christophe : « Je crains le pire : Nice est au plus mal ! Sans son meilleur joueur, Séri, qui a failli signer au PSG d’ailleurs, sans gardien, sans arrière gauche, avec un Dante à la rue, un milieu trop petit et qui manque d’agressivité à l’image de Lees-Melou, inoffensif, le Gym peut prendre cher, surtout qu’ils sont dans un spirale négative de 4 défaites de suite. Favre n’a plus la foi, son départ avorté vers Dortmund l’a marqué, on a l’impression qu’il veut faire chier ses dirigeants en mettant de côté des recrues comme Sneijder, Makengo, Tameze ou Coly… Il s’enferme dans ses certitudes, cherche son meilleur système, 4/3/3, 3/5/2, bref il tâtonne et les supporteurs commencent à râler. Il y a clairement une nouvelle crise de croissanse au Gym, alors que le club a un superbe stade, un tout neuf centre d’entraînement et des actionnaires sino-américains solides. Malgré cela, Nice peut créer la surprise au Parc (rêvons un peu), en se réveillant, et l’équipe va se relever avec les retours de Séri, Cyprien, la montée en puissance de Sneijder et Mario. Il faudra bien recruter cet hiver : un vrai gardien de L1, un arrière gauche et un milieu défensif costaud et qui envoie du bois dans les duels ! »

David n’est pas plus optimiste malgré la suspension de Neymar : « Inquiet forcément, on est dans une très mauvaise passe avec 4 défaites consécutives, Favre est en train de tâtonner en essayant plusieurs systèmes de jeu, niveau équilibre et complémentarité ça a du mal à prendre. On paye aussi une intersaison compliquée avec un mercato mal géré pour moi, l’effectif qui a été constitué laisse à désirer dans sa cohérence. On a énormément de milieux axiaux et à côté de ça aucun véritable latéral gauche spécialiste du poste. On est loin de l’équipe qui avait pris 4 points en 2 matchs contre le PSG la saison dernière. La suspension de Neymar c’est toujours ça de pris mais je doute que ça suffise pour décrocher ne serait-ce qu’un point. ».

 

Paris va t’il permettre à l’OGC Nice de reprendre sa marche en avant ou montrera t’il un peu plus d’envie que lors du classique face à l’OM, réponse vendredi soir. Quoi qu’il en soit, merci à vous amis niçois et belle saison aux aiglons!

Remi