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Nos questions à…Loulou Floch

Louis Floch, les plus anciens s’en souviennent comme un virevoltant ailier droit qui a brillé pour le PSG de 1974 à 1976. Passé par Rennes, Monaco puis le Paris FC, Loulou fait partie de ces joueurs passés du PFC au PSG. Grâce à nos amis de RougeMemoire, notre ancien ailier est revenu sur son aventure parisienne et son regard autour du colosse actuel. 

Comment s’est passé le passage du Paris FC au Paris SG lors de l’été 1974 ?  

C’est bien simple. Le PFC était en D1 et j’étais 2ème meilleur buteur du championnat. Un jour, à l’entrainement, mon menisque se bloque et j’ai du être opéré. On a voulu me faire revenir trop vite car le club descendait au classement et enchainé les mauvais résultats. De ce fait j’accumulais les douleurs et blessures. Ce qui m’a poussé à aller voir l’INS (institut national du sport). On m’a recommandé du repos, par écrit, ce que j’ai montré au club qui, lui voulait que je reprenne et enchaine. Je suis rentré chez moi à Saint-Pol-de-Leon, ai été suivi par un kiné qui m’a accompagné et quand je me suis senti mieux je suis rentré à Paris pour enfin pouvoir reprendre.

Entre-temps, lorsque j’étais encore convalescent, j’allais voir le Paris SG à l’entrainement au camp des loges où il y avait Justo Fontaine. On parlait souvent et il me disait « si on monte tu viens chez nous! ». L’idée venait de lui et je me suis dit que si on descendait et que le PSG montait, pourquoi pas… Et c’est ce qui s’est passé. J’avais même été voir la rencontre face à Valenciennes (barrage retour, 4-2 le 04/06/74).

On a eu une réunion avec Monsieur Crescent et les dirigeants du PFC. Il prend la parole, annonçant que beaucoup de joueurs seront vendus. Lorsqu’il arrive à mon sujet, Guy Crescent parlait d’offres et que je serais vendu dans un « package » (à Troyes). Je rétorque qu’on est pas à la foire et que j’irai dans le club où je voudrais. Je souhaitais choisir mon équipe pour la saison prochaine.

Mais les dirigeants du Paris FC ne voulaient pas qu’un joueur aille au Paris SG. Vu que j’ai clairement exprimé cette volonté le club a fini par accepter. Moi j’habitais là bas, mes enfants y étaient à l’école, j’avais des amis, j’étais décidé à aller au PSG. Mais il me restait une année de contrat et il y avait une prime au coeur du sujet. Le PSG l’a remboursé cette j’ai pu signer au Paris Saint-Germain lors de l’été 1974.

Vous avez ensuite évolué deux saisons au Paris Saint-Germain, comment cela s’est passé ? 

Louis Floch balle au pied

J’étais très heureux au PSG. Au camp des loges, à partir d’avril-mai il y avait plein de joueurs qui venaient s’entrainer avec nous (pour être testés). A cette époque il y avait des « clans », le clan Hechter et Borelli. J’étais plus proche de Francis Borelli qui m’avait fait venir. Daniel Hechter n’aimait pas le PFC mais il fallait bien me faire jouer… Du coup en attaque on retrouvait Dahleb à gauche, M’Pelé avant-centre et moi à droite. Aucune équipe n’avait une attaque de ce niveau là en D1. Mais Hechter exigeait que certains joueurs jouent comme Guy Nosibor par exemple, c’etait un bon joueur mais il n’avait pas la hargne que je pouvais avoir.

Le matin je retrouvais toujours « Moumous » (Dahleb), on prenait un petit café puis on partait à l’entrainement. Un jour il me dit « mais tu ne joues pas samedi? ». Justo m’avait dit qu’il était « obligé » de faire jouer Nosibor. Je suis donc sur le banc lors de ce match, assis à coté de Justo avec son cigare. Le public scandait « loulou ! loulou ! » et Justo a fini par me faire rentrer.

Arrivé à la fin de ma 2ème saison, lors de l’été 1976. L’entraineur Velibor Vasovic avait vu tous les matchs de l’année précédente et me connaissais déjà. Il me demande où j’en suis avec les dirigeants car il comptait sur moi pour la saison 1976/77. Mais Daniel Hechter voulait que je parte. Quitte à faire jouer Tokoto ailier droit, lui qui était numéro 10. La saison démarre, je suis bien, Moumous me demande si je vais rester et je lui dis que oui car je suis bien au PSG. Et puis les dirigeants sont venus me voir à nouveau, voulant que je parte, ils m’ont payé les deux ans de contrat restant. Je suis rentré à Saint-Pol chez moi.

Un mois plus tard, le Stade Brestois a su que j’étais libéré de mon contrat et est venu me voir. Ils étaient en deuxième division, j’avais que 28 ans et j’y ai fait 4 ans jusqu’à la fin de ma carrière.

Je suis parti du PSG avec de la rancoeur même si aujourd’hui je n’en ai plus car ce n’est evidemment plus le même monde. J’ai cotoyé des supers copains au Paris Saint-Germain, Momo Dahleb notamment, on était tout le temps ensemble. Mais je suis toujours les résultats du club même si je suis supporter rennais.

Que penses-tu du « colosse » PSG actuel ? 

Le club n’a plus rien à voir avec l’époque et avec les autres équipes. Personne en France ne peut s’aligner à ce jour. Ils ne sont pas encore sur le toit de l’Europe, un jour peut-être, je l’espère!

Le PSG m’a offert une belle reconnaissance lors d’un match au Parc des Princes en m’invitant, cela a été une fierté pour moi. j’ai pu retrouver des journalistes de l’époque qui m’ont reconnu pour un beau moment.

Merci à nos amis de RougeMemoire qui ont recueilli les propos. Ses propos sur sa période rennaise : cliquez-ici

 

La fiche de Louis Floch au PSG : Cliquez-ici

Remi