PSG – Angers 0-1, 27/05/72, Division 1 71-72
Samedi 27.05.1972, Championnat de France, Division 1, 38e journée (16e place) à Saint-Ouen, au Stade de Paris (Bauer) :
PARIS ST-GERMAIN F.C. – ANGERS S.C.O. 0:1 (0:0)
– 6 131 spectateurs. But : Edwige, 84′. Arbitre : M. Vautrot.
L’équipe du PSG : Guy Delhumeau – Jean Djorkaeff, Roland Mitoraj, Claude Arribas, Jean-Paul Rostagni – Sylvain Léandri, Jean-Louis Leonetti – Jean-Claude Bras, Michel Prost, Jacques Rémond (Bernard Guignedoux, 77′), Gérard Hallet. Entraîneur : Pierre Phélipon.
– L’équipe d’Angers : Gallina – Lemée, Bourdel, Fiévet, Lecoeur – Poli, Guillou – Edwige, Gaidoz, Kovacevic (Berdoll, 62′), Roy. Entraîneur : Nagy.
Maillot utilisé :
Photos du match :
Compte-rendu :
La scission actée, le Paris Saint-Germain, pourtant sauvé sportivement, dispute son dernier match dans l’élite sous cette dénomination en accueillant le SCO d’Angers à Saint-Ouen.
Fatigués et face à une équipe qui doit absolument l’emporter pour s’ouvrir les portes de la Coupe d’Europe, le PSG dispute une première mi-temps difficile et peu alerte. Les joueurs parisiens se « réveilleront » après la pause, les deux équipes frappant sur les montants. Mais c’est en toute fin de rencontre que la partie bascule avec un but des visiteurs à 6 minutes du terme. Le SCO est européen et le PSG disparait du monde professionnel en repartant en 3ème division, en lieu et place de sa réserve.
France Football :
« Qu’a fait Saint-Etienne ? » Cette phrase, les Angevins l’ont bien prononcée une vingtaine de fois entre 22 h 15 et 22 h 25. A ce moment-là, Nagy entra dans le vestiaire et annonça : « A la mi-temps Nimes menait 1.0 »
Petits sourires en coin sur les visages de Gaidoz, Berdoll, Guillou et compagnie. Intervention de bourdel : « Doucement, les gars ! Ce n’est que le score à la mi-temps. Et les Stéphanois a qui un point suffit vont mettre toute ta gomme en seconde mi-temps. »
Arrivée du docteur Kerjean : « A un quart d’heure de la tin, Nimes mène toujours par un but à zéro ! » La tension monte. Et puis à 22 h 30, c’est l’annonce libératrice « Saint-Etienne est battu ! » Explosion.
C’est qu’il ne suffisait pas à Angers de battre Paris-S.-G. pour s’assurer cette quatrième place tant convoitée : il fallait aussi que Saint-Etienne soit battu â Nimes.
Et voilà comment le troisième larron de l’htstoire vint coiffer Lyonnais et Stéphanois sur le fil, s’octroyant le droit de disputer la saison prochaine la Coupe de l’U. E. F. A.
« Une Coupe d’Europe à ,Angers ! On nous aurait dit ça au début de la saison. on aurait éclaté de rire » affirmait Robert Lacoste, le directeur sportif du S. C. O., qui ajoutait toutefois : « Pourtant, s’il y un homme qui y a toujours cru, c’est le président. On avait beau essayer de tempérer son optimisme, rien n’y faisait. Eh bien! c’est lui qui avait raison. »
Pierre Bourdet, le capitaine, qui venait d’en reprendre pour un an sous le maillot angevin, dans le courant de la semaine, était sans doute I’un des plus heureux : « Je savais ce que je faisais en resignant pour un an. disait-il en riant. Moi qui n’avais jamais rien gagné, me voilé embarqué dans la Coupe d’Europe ! A mon âge… »
« Enfin le, on va vraiment voir si les An-gevins aiment le Football et leur équipe. Quand je pense qu’ils étaient tout juste six mille alors que nous jouions la troisième place devant Metz ! S’ils ne se déplacent pas pour une coupe européenne, c’est à désespérer de tout. Il n’y a plus qu’à mettre fa clé sous la parte. Mais tout de même, quelle aventure pour le « petit » S. C. O. d’Angers ! »
Cette aventure les Angevins vont pouvoir la vivre grâce à leur ailier guyanais Eric Edwige qui à six minutes de la fin du match, utilisa avec beaucoup de sang-froid et d’adresse une ouverture « au millimètre » de Jean-Marc Guillou, pour battre Delhumeau au moment où le gardien parisien amorçait sa sortie.
C’était le neuvième but inscrit par Eric Edwige cette saison. mais si certains autres – comme les doublés réussis à Ajaccio et devant Lille – avaient été déterminants dans l’issue de la partie celui de samedi dernier n’a pas de prix. Pensez, un but qui ouvre éà Angers les portes da… l’Europe !
Edwige avait bien mérité les embrassades de ses camarades. Il avait fait un match un peu à l’image de sa saison des périodes où on ne le vit pratiquement pas, et des flambées dévastatrices où il réussit les prouesses techniques les plus invraisemblables. Pour terminer sur ce but qui figurera désormais dans les pages les plus glorieuses de l’histoire de ce S.C.O. si attachant, de ce club sans histoires où il fait bon vivre et bien jouer, de cette équipe pratiquement sans palmarès, mais qui vient peut-être de poser le premier jalon dans ce sens.
Oui, on sait : Angers dans une compétition européenne, certains vont dire que « ça ne fait pas sérieux «. Mais « sérieux » ou pas, dans une épreuve d’aussi longue haleine qu’un championnat à 20 clubs, une quatrième place, ça veut quand même bien dire quelque chose.
Surtout quand alla survient au terme d’une saison où l’équipe, sans rien avoir renié des principes généraux qui ont fait sa réputation et sa force, a assez sensiblement durci son jeu et pris dans le domaine défensif un certain nombre de « précautions «- aujourd’hui indispensables.
Du match lui-même, nous n’avons guère encore parlé, mais il mérite à peine que l’on s’y attarde : il manque trop souvent de rythme, de cohésion et de tirs au but. Les maladresses et les passes à l’adversaire y fleurirent comme le muguet au mois de mai et à ce petit jeu les Parisiens s’illustrèrent davantage que les Angevins. Bien évidemment. celui qui voudrait juger des possibilités européennes d’Angers sur le vu de ce seul match se devrait d’émettre des pronostics tout ce qu’il y e de plus pessimistes mais le S.C.O. est capable de beaucoup de mieux. cela ne fait aucun doute.
Quand à Paris-S.-G., il est vraiment temps pour lui que la saison se termine !
Le stade :
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