PSG – Bordeaux 0-1, 02/03/02, Coupe de la Ligue 01-02
Samedi 02.03.2002, Coupe de la Ligue, 1/2 finale à Paris, au Parc des Princes :
PARIS ST-GERMAIN F.C. – F.C. GIRONDINS DE BORDEAUX 0:1 (0:0)
– 37 664 spectateurs. But : Pauleta, 81′ sur penalty.
L’Équipe du PSG : Lionel Letizi – Talal El-Karkouri, Frédéric Déhu, Lionel Potillon – Cristóbal Parralo (Alex Dias, 90′), Mikel Arteta, Jérôme Leroy, Didier Domi (Bernard Mendy, 76′) – Fabrice Fiorèse, Augustine Okocha – José Aloísio (Ronaldinho Gaùcho, 61′). Entraîneur : Luis Fernandez.
Avertissements à Mikel Arteta, Cristóbal Parralo, Frédéric Déhu, Fabrice Fiorèse, Jérôme Leroy et Lionel Potillon.
Expulsions : Bernard Mendy, 83′, Luis Fernandez et Jean-Louis Gasset, 84′ (hors terrain).
Maillot utilisé (avec les sponsors de la Coupe de la Ligue) :
Billet :
Programme :
Photos du match :
Compte-rendu (psg.fr) :
Une fois n’est pas coutume, le football a été le grand perdant de la soirée. A qui la faute ? Sûrement un peu à tous les acteurs. Entre les conciliabules, les commentaires ouverts, les plongeons et de façon générale les contestations des décisions arbitrales, on se dit que ce n’était pas le soir. Du moins, pas celui pour aller voir un match qui n’a de foot que le nom. Sur la pelouse, Paris méritait sa place en finale, mais ses nerfs ont lâché. Trop tôt.
Tout avait pourtant commencé pour le mieux. Un moment annoncé partant, Ronaldinho prenait finalement place sur le banc parisien, non sans avoir préalablement reçu le prix Lanson-France Soir du meilleur joueur du mois de janvier. Un trophée individuel qui devait en appeler d’autres, collectifs, on l’espère. Mais pour soulever cette coupe de la Ligue, première récompense de la saison 2001-2002, il aurait fallu battre Bordeaux ce soir, puis un club breton le 20 avril au stade de France. Le PSG en avait bien conscience et avait décidé d’entamer cette première période pied au plancher. Dans un stade plein mais enfumé, fumigènes oblige, Jay-Jay Okocha est le premier à déstabiliser la défense bordelaise (1re). Un avertissement sans frais qui en dit long sur les bonnes intentions du PSG. Dans la foulée, Aloisio contrôle le ballon et avant que celui-ci ne retouche terre, décoche une puissante frappe. Un missile que Roux, le remplaçant de Ramé en coupe, détourne en corner d’une main ferme (3e). Côté Bordelais, pas grand chose à se mettre sous la dent, si ce n’est des bordées de sifflets à chaque fois que Dugarry tripote le cuir.
En l’absence de Ronnie, Okocha est le dépositaire du jeu parisien. Et le Nigérian semble dans un grand soir. Ses longues transversales ou ses talonnades donnent bien souvent le tournis à l’arrière garde girondine. A la réception d’un centre de Domi, Okocha toujours, contrôle le ballon et dans un angle fermé adresse une puissante frappe bien repoussée par Roux (13e). C’est l’action la plus dangereuse de ces quinze premières minutes. Il faut ensuite attendre la demi-heure de jeu pour voir un maillot bleu inquiéter le portier bordelais. Aloisio, marqué à la culotte, glisse le ballon à Fiorèse, mais l’ancien guingampais n’enroule pas suffisamment sa frappe pour tromper la vigilance d’un Roux décidément très sollicité (30e). Dans le prolongement, Aloisio ne peut capitaliser une bonne frappe de Fiorèse repoussée des deux poings par… Roux. Toujours lui ! En attendant, « l’autre match », celui opposant Fernandez à Baup, bat son plein. C’est à celui qui chambrera le plus son homologue, et à ce petit jeu, Luis est assez fort. Avantage Paris donc, mais toujours 0-0 à la pause, et ce malgré une ultime tête de Pauleta dans le temps additionnel (45e). Au retour des vestiaires aucun changement. Mais Arteta ne tarde pas à rappeler aux Bordelais l’importance de ce match pour le PSG. Le petit basque, après un slalom digne de Jean-Pierre Vidal, s’en va défier Roux, mais la frappe de l’Espagnol file hors du cadre (53e).
Luis Fernandez décide alors de remplacer Aloisio par Ronaldinho à l’heure de jeu. Histoire d’apporter une touche de folie dans ce match, et pour réveiller le Parc. Et ça marche. Encerclé par trois Girondins, Ronnie offre à Domi une balle de but. Mais la frappe du latéral gauche parisien passe largement à droite des buts gardés par Roux (69e). A l’opposé, Letizi réduit au rang de simple spectateur, effectue des largeurs de terrain pour tenter de se réchauffer. Sur l’une des rares offensives girondines, Dhorasso trouve Dugarry dans le dos de la défense parisienne. Déhu, revenu comme une flèche tacle le ballon les deux pieds en avant. Son geste illicite, même s’il ne touche pas Dugarry, suffit pour que Monsieur Veissière indique du doigt le point de penalty (79e). Et les fortes protestations de Letizi et de Mendy n’y changeront rien, si ce n’est deux avertissements supplémentaires. La sentence est transformée par Pauleta qui ne regarde à aucun moment les yeux de Letizi (80e).
Il reste alors un peu moins de dix minutes au PSG pour arracher la prolongation. Et Monsieur Veissière à l’occasion de mettre tout le monde d’accord lorsque Cristobal est retenu par le maillot dans la surface (82e). En vain. L’espagnol, furieux, va dire à Veissière sa façon de voir les choses. Carton jaune. Arteta s’en mêle. Carton jaune aussi. Mendy en fait de même : carton jaune, puis rouge. Le tout à la 83e minute et en moins de trente secondes ! Sur le banc, c’en est trop pour Fernandez et Gasset qui explosent littéralement. Luis pousse le quatrième arbitre vers sa cahute. Il appelle alors Monsieur Veissière qui exclut les deux techniciens parisiens. La fin du match est inique. Le Parc invective l’arbitre de la Ligue de Méditerranée… avant qu’il ne sorte sous quelques projectiles de la tribune présidentielle. Paris n’ira pas au Stade de France, et Bordeaux n’y est pas pour grand chose.
Réactions :
Frédéric Déhu : « C’est forcément dur à encaisser quand on voit qu’on a eu affaire à un arbitre qui voulait voler la vedette aux joueurs et essayer d’être en première ligne. J’espère qu’il arrivera à analyser sa prestation et à reconnaître ses erreurs. Mais quand je vois que c’est lui qui va représenter le foot français à la Coupe du Monde, je me dis qu’heureusement les Bleus sont d’un autre niveau… Je viens de passer un quart d’heure à décortiquer les images télé. Si on regarde bien, je suis systématiquement en avance pendant toute l’action sur le joueur bordelais et je ne cherche qu’à jouer le ballon. […] Avant le match, il y a traditionnellement une réunion avec les deux capitaines et l’arbitre pour préparer le match. Bizarrement, il n’a pas voulu y assister. J’aurais bien aimé qu’il en fasse une après la rencontre pour faire son autocritique. En plus, il n’a fait que sanctionner des fautes bénignes. Cet après-midi, j’ai regardé France – Angleterre en rugby et j’ai vu que les arbitres ont des micros. On entend leurs propos pleins de respect pour les joueurs. En foot, ce n’est pas le cas. Ce serait pourtant bien qu’on entende ce qu’il dit. De plus, il expulse Bernard Mendy pour des propos qui sont tout à fait corrects. Maintenant, il faut absolument améliorer le foot français en sanctionnant ce genre de dérives arbitrales. »
Luis Fernandez : « Je n’ai envie de parler que du jeu. J’ai vu beaucoup de qualité dans mon équipe. Elle a développé du jeu durant toute la partie. J’ai vu un grand PSG ce soir, nous pouvions rien faire de mieux. Je suis très déçu pour les garçons car ils ne méritaient pas cela. C’est vraiment dur pour eux, mais nous allons accepter. Nous méritions de gagner mais le football en a voulu autrement. La seule chose qui me fasse de la peine, c’est de voir les garçons dans le vestiaire après le match. Ils sont très remontés contre l’homme en jaune. Il leur aurait tenu des propos inacceptables. Lorsque je vois que cet homme sera le seul représentant de la France à la prochaine coupe du Monde, je me dis qu’il y a un problème… Mes joueurs sont même en train de réfléchir à l’opportunité de déposer plainte. Pour la semaine prochaine en coupe de France face à Lorient, j’espère que Monsieur Veissière n’a pas un frère jumeau. Enfin toutes ces affaires, ça commence à sentir mauvais. »
Elie Baup (entraîneur de Bordeaux) : « Ce soir, je ne retiendrais que la qualification. Elle est très importante pour le club et nos supporters. Nous voilà maintenant à 90 minutes de l’Europe. Nous savions bien que ce match serait difficile. Notre stratégie était de bien rester en place défensivement pour que leur potentiel offensif ne s’exprime pas. Ce soir, cela nous a plutôt bien réussi. »
Frédéric Déhu : « J’éprouve une certaine amertume. Sur l’action amenant le penalty, si quelqu’un peut me dire que je ne joue pas la balle, il est très fort. Ce n’est pas un problème avec Dugarry, si cela avait été Pierre, Paul ou Jacques, l’arbitre aurait tout autant sifflé. Sa décision était prise bien avant l’action. Il faut faire quelque chose, cela ne peut plus durer. A la réunion d’avant match, les arbitres n’ont même pas daigné venir. J’espère en tout cas que cette personne saura reconnaître ses erreurs. J’ai regardé cet après-midi France-Angleterre et, ne connaissant pas trop le rugby, je me suis aperçu que l’arbitre avait sur lui un micro permettant de tout entendre. Et je constate qu’il y a beaucoup plus de respect dans ce sport. Je pense que ce serait bien d’adapter ce système au football, vous auriez pu vous rendre compte des propos tenus ce soir par Monsieur Veissière. Et vous auriez également entendu que ceux de Bernard (Mendy) n’ont rien de déplacés. Le problème dans ce pays, c’est que tout sera oublié dans deux jours. Je ne vous les relaterais pas mais les propos de Monsieur Veissière ont été difficiles à entendre pour nous. Si les dirigeants du PSG veulent aller plus loin, cela ne peut être que bénéfique pour le football. »
Jérôme Leroy : « Ces événements font malheureusement partie d’un match de football. Nous avons eu la preuve que dominer n’est pas gagner. Nous avons vendangé beaucoup d’occasions et dans ces conditions, nous n’étions pas à l’abri d’un contre. Le PSG a fait une très bonne prestation, et nous sommes déçus car ce match était à notre portée. Personnellement, je n’ai rien entendu mais certains joueurs, notamment les étrangers, m’ont dit que l’arbitre leur avait tenu des propos déplacés. De toute façon, tout le monde sait en première division que Monsieur Veissière aime chambrer. Ce soir, il a réussi son match. »
Lionel Letizi : « Nous voilà éliminés de la Coupe de la Ligue après cette demi-finale assez particulière avec notamment ce penalty qui nous a fait très mal. Personnellement, je suis à 5-6 mètres de l’action, c’est vrai que le tacle de Fred est spectaculaire, il est un peu en retard et se jette, mais il met le ballon en corner, après quoi Dugarry vient le percuter et tombe. Pour moi, il n’y a absolument pas penalty, pas d’intention de faute ni de faute, c’est pourquoi il y a un sentiment d’injustice après ce match. Quand tu fais beaucoup d’efforts tout au long de la saison pour aller au bout et que finalement, ça se joue sur une décision comme ça, tu es forcément déçu. Mais bon, on n’en aurait pas autant parlé si on avait mené 2-0 à ce moment du match ! Et franchement, au vu du nombre d’occasions qu’on s’est créées, on aurait pu. On a fait un bon match, on a beaucoup dominé, alors que Bordeaux ne s’est montré dangereux que deux fois, sur une tête de Pauleta juste avant la mi-temps et en fin de match par Jemmali. Mais nous avons manqué de réussite et nous sommes tombés sur un très bon gardien en face. »
Les notes du Parisien:
Letizi (6). Il a touché deux ballons : le premier en stoppant sans trembler une tête de Pauleta aux six mètres. Le second en allant chercher le ballon au fond des filets, après le penalty du même Pauleta.
El Karkouri (5,5). Le Marocain a honorablement rempli sa mission. Si Pauleta a eu très peu d’occasions de briller, sa présence physique n’y est pas étrangère. Une reprise sur la transversale à la dernière minute.
Déhu (3,5). Sur le penalty, le capitaine parisien a pris un risque énorme en venant tacler dans sa surface les deux pieds décollés du sol. Ce geste inconsidéré ternit considérablement une prestation jusque-là sérieuse.
Potillon (5). Certains de ses dégagements ont trahi un manque de sérénité. Dans un rôle peu habituel, il a tiré son épingle du jeu, démontrant face à Dugarry qu’il était très difficile à passer en un contre un. Averti à la 46e.
Cristobal (4,5). Il est le joueur ayant touché le moins de ballons pendant la première heure de jeu. Il a gardé un œil sur Meriem et a observé ses partenaires s’activer autour de lui. Averti. Remplacé par Alex (90e).
Arteta (5). La plaque tournante du milieu de terrain s’est révélée moins inspirée qu’à l’accoutumée. S’il reste un maillon essentiel du jeu parisien, son influence n’a, cette fois-ci, pas été déterminante. Averti (86e).
Domi (5). Positionné très haut sur le couloir gauche, il a beaucoup plus apporté dans le secteur offensif que défensif. Au fil des minutes, ses centres ont gagné en précision. Bien servi par Ronaldinho, il rate une bonne occasion (70e) et cède sa place à Mendy (76e), expulsé pour contestation dix minutes plus tard.
J. Leroy (6). Il a profité d’une grande liberté de mouvement pour apporter le surnombre, côté gauche. Très inspiré, très actif, il s’est mis en évidence, d’autant qu’il n’hésite jamais à venir défendre. Lui aussi a pris son carton (90e+4).
Okocha (5,5). Très actif dès les premières minutes, il a propulsé l’équipe vers l’avant en posant les premières banderilles par des feintes et des passes dont il a le secret. Moins actif en seconde période.
Fiorèse (5). Deux bonnes occasions en fin de première période mais il manque cruellement de précision face au gardien. Des appels de balles et un pressing incessant, en vain.
Aloisio (5). Son entente avec Fiorèse est intéressante. Peut-être parce qu’il n’a pas été utilisé comme unique point d’appui en attaque, il a semblé plus à l’aise que d’habitude, sans toutefois faire la différence. Remplacé par Ronaldinho (67e), immédiatement dangereux et combatif, sans être décisif.
Le stade :
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