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PSG – Bordeaux 2-1, 05/11/83, Division 1 83-84

Franck Tanasi au contre

Samedi 05.11.1983, Championnat de France, Division 1, 17e journée (4e place) à Paris, au Parc des Princes :
PARIS ST-GERMAIN F.C. – GIRONDINS DE BORDEAUX F.C.  2:1 (0:1)
– 36 551 spectateurs. Buts : Giresse, 12′ ; Jean-Marc Pilorget, 64′, Safet Susic, 89’. Arbitre : M. Lartigot.
L’équipe du PSG : Dominique BaratelliGérard Janvion, Jean-Marc Pilorget, Pascal Zaremba, Franck TanasiAlain Couriol, Luis Fernandez, Mustapha Dahleb (Salah Assad, 46′), Safet SusicMichel N’Gom, Dominique Rocheteau. Entraîneur : Lucien Leduc.
L’équipe de Bordeaux : Delachet – Battiston, Rohr, Trésor, Domenech – Tusseau, Specht, Giresse, Tigana – Muller, Zénier (Martinez, 70’). Entraîneur : Jacquet.


Maillot utilisé :

domicile été 1983 1984

Maillot domicile 1983-84


Programme :


Photos du match :

8384_PSG_Bordeaux_equipeBordeaux

Les bordelais posant avant le coup d’envoi

Giresse balle aux pieds, sous les yeux de Luis Fernandez et de Tigana

Le dernier rempart parisien, Dominique Baratelli (Presse Sport)

Jean-Marc Pilorget

Jean-Marc Pilorget, buteur et meilleur parisien du match

Giresse balle au pied

Giresse balle au pied

Jean-Marc Pilorget trompe Delachet après avoir échappé à Domenech : les Parisiens reviennent dans le match !

Duel entre Dominique Rocheteau et Trésor

Franck Tanasi au contre

Franck Tanasi au contre

Intervention du poing de Dominique Baratelli (Ph. Caron)


Résumé vidéo :


Compte-rendu :

Paris-Normandie :

Quand Susic rend la justice

On se demande où les Parisiens vont chercher tant d’énergie au point de malmener la Juventus et Bordeaux à trois jours d’intervalle. A chaque fois, l’équipe de Lucien Leduc se devait de faire le jeu. Elle n’a pas faillit à sa mission. Samedi encore, les Sargermanois menés au score, ont du puiser dans leurs ressources pour bousculer des Girondins très bien organisés au milieu. En regard d’un nombre important de circonstances favorables, il est donc juste que le Paris S.G. l’emporta même si le second but inscrit in extremis est précédé d’une faute de N’Gom sur Tigana.

Le « drapeau-Elbow»

Aimé Jacquet désabusé constait : C’est une faute d’arbitrage énorme. Nous avions bien négligé notre affaire, c’est rageant de perdre ainsi. En ce moment, tout va mai pour nous…

Reniflant ce petit vent do contestation, Lucien Leduc nous sortait une expression dont il a le secret : Et
ce juge de touche toujours le bras en l’air ! A croire qu’Il souffrait d’un  » drapeau-Elbow  » ! (Allusion au tennis Elbow) d’ailleurs, nous lui avons envoyé le kiné… Un confrère se risque : Oui, mals le but de Suslc malgré la faute sur Tigana. Est-ce de la compensation ?…

In petto explose une grosse colère leducienne avec brassage d’air et envolée lyrique : Je ne veux pas entendre parler de compensation Les joueurs se sont battus du début à la fin ! Contre le sort, contre un Bordeaux bien groupé, contre les arbitres, nous méritions plus que jamais cette victoire !

Analyse logique, cher ami. Paris a fait tout le jeu, variant sans cesse sa tactique, utilisant tout le registre offensif pour déborder une défense où Trésor s’est longtemps montré intraitable. Certes, Giresse a donné quelques frissons aux supporters parisiens. Il eut été pourtant injuste de voir un leader en demi-teinte empocher un nul, voire un succès, samedi. Les assauts sangermanois mal repoussés par Delachet, sauvés sur la ligne par Trésor ou Rohr ne pouvaient rester sans issue favorable. Après le but heureux de Giresse de volée (13′), une heure d’effort porta Pilorget à l’égalisation par le truchement astucieux de Fernandez, (65′). Rocheteau et N’Gom n’avaient pas leur tonus habituel. Alors Zorro Susic est arrivé : cafouillage, récupération, un petit tour sur lui-même et pichenette du gauche.

Lucien Leduc dont la colère est retombée, trouve toujours le mot de la fin : C’est tout de même mieux pour l’intérêt du championnat. Vous vous rendez compte si Bordeaux et Monaco étaient partis loin devant…

France Football :

Alors que Paris faisait l’essentiel du jeu, c’est Bordeaux qui inscrivait un but sur sa première contre-attaque dangereuse : Giresse reprenait de volée un centre de Tusseau. Réalistes, les Girondins furent également prudents. Ils réussirent longtemps à contenir les offensives parisiennes, mais finirent par craquer sur une ouverture de Fernandez prolongée dans les filets de Delachet par Pilorget, le meilleur joueur parisien. Le P-SG obtint, sur la fin, une victoire méritée mais discutable grâce â un but de Susic consécutif à une faute flagrante de N’Gom sur Tigana.

Réactions :

Pilorget : « Le titre est à notre portée »

Le moment est peut-être venu dire bien haut ce que beaucoup pensent tout bas : Paris possède un très bon stoppeur qui mériterait… Mais non, ne versons pas dans la facilité. Et gardons la même discrétion que le joueur en question sur ce sujet. Jean-Marc Piiorget n’est pas du genre à se mettre en avant. Sauf sur le terrain, par exemple, pour marquer un but important comme ce fut le cas face à Bordeaux samedi. Titulaire du poste depuis la grave blessure de Morin, il y a plus d’un an, le Parisien n’a cessé de progresser dans un rôle qu’il interprète à sa façon, c’est-à-dire avec imagination. Comme tous ses coéquipiers, il affirme avoir franchi une nouvelle étape sur le plan psychologique lors de la double confrontation contre la Juventus. Bordeaux a fait les frais de ce nouvel appétit.

« Jean-Marc, vous étiez incertain avant de rencontrer Bordeaux et vous avez fait un grand match.
– Le fait d’avoir bien joué n’a aucun rapport avec la blessure contractée à Turin. J’avais pris un coup et ma cheville est restée enflée pendant deux jours. Mais tout allait bien au moment de rencontrer Bordeaux. De toute façon, je voulais absolument disputer ce match, au même titre que celui de Turin. C’était un grand rendez-vous du Championnat qu’il ne fallait pas manquer.
– Et Paris ne l’a pas manqué. Mais de justesse…
– Nous nous attendions à être fatigués après la Coupe d’Europe. En fait, nous nous sommes surpris en réalisant, à mon avis, un match encore plus plein qu’au Stadio Comunale. Même le fait d’être menés très vite 1-0 alors que nous étions parti sur les chapeaux de roues ne nous a pas découragés. Et le forcing de la seconde mi-temps a fini par payer. Notre victoire est méritée.
– Votre but a constitué le déclic ?
– Oui, dans la mesure où il relançait le match et le Championnat pour le Paris Saint-Germain. Fernandez m’a adressé un ballon au millimètre alors que la défense bordelaise était en train de monter pour me mettre hors jeu. J’ai frappé. A Turin, j’ai manqué une occasion comparable, mais, là, c’est rentré. Question de réussite. Il aurait été très dur de perdre cette rencontre car nous voulions vraiment gagner et nous avons tout fait pour cela, prenant même, sur la fin, plus de risques que d’habitude.
– Comment avez-vous trouvé les Girondins ?
– Quand on fait jouer Tusseau et Specht au milieu, ce n’est pas pour attaquer à outrance. Ils ont gelé le ballon et ont bénéficié d’un arbitrage plutôt favorable, notamment au niveau des hors-jeu. Leur défense centrale, avec un super-Trésor, était difficile à passer. Nous aurions dû écarter plus souvent le jeu. Mais je crois que nous leur étions supérieurs collectivement, physiquement et moralement.
– Vous voilà à un point de Bordeaux et à trois de Monaco.
– C’est une bonne position d’attente. Notre calendrier est favorable. Il ne reste plus qu’a espérer un faux-pas de Monaco. Dommage que la trêve arrive bientôt car nous sommes en pleine progression.
– L’élimination de la Coupe d’Europe ne vous a pas donné un coup au moral ?
– Au contraire. Elle nous a ouvert de nouveaux horizons et notamment celui du titre. Au début de la saison, nous visions l’Europe, sans plus. Mais le fait d’avoir bousculé la Juve nous a fait prendre conscience de nos moyens. Le titre me semble plus à notre portée. On veut maintenant le jouer à fond. On crois avoir les moyens de l’obtenir. Nous nous sommes vraiment découvert une nouvelle dimension. Cela provient de Turin. Jamais nous n’avions rivalisé en compétition avec une telle équipe et nous nous sommes prouvé que nous étions largement à son niveau.
– Vous semblez marqué par cette élimination.
– Je le suis. Quand je pense que nous avions ces « monstres » à notre portée… Je regrette que nous ayons fait un petit complexe d’infériorité au match aller. Aujourd’hui, nous aborderions la Juve avec un autre état d’esprit. Mais comme l’Europe est passée, c’est le Championnat que nous prenons différemment. Nous sommes toujours en apprentissage et je ne dénigre pas du tout Nantes, Bordeaux ou Monaco, mais j’essaie de traduire ce que je ressens. Pour moi, il se passe des choses a Paris dans la tête des gens. Tenez, par exemple, ça fait longtemps que je suis au club, eh bien, c’est la première fois que j’entends le public scander « Paris ! Paris ! » après le coup de sifflet final comme ce fut le cas samedi après PSG-Bordeaux.
– Jean-Marc, on a vu au Parc du très bon Trésor et du très bon Pilorget. Vous nous voyez venir ?
– Parfaitement. Et je préfère en rire. Pour l’instant, on me fait confiance chez les Olympiques. C’est une position d’attente qui n’est, bien sûr, pas totalement satisfaisante pour un joueur. Mais c’est déjà pas mal.
– Vous n’avez pas envie d’aller à Los Angeles ?
– Si. Mais je préférerais être en France au mois de juin… »


Le stade :

Le Parc des Princes

Le Parc des Princes


Loic
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