PSG – Lens 3-0, 10/08/83, Division 1 83-84
Mercredi 10.08.1983, Championnat de France, Division 1, 4e journée (4e place) à Paris, au Parc des Princes :
PARIS ST-GERMAIN F.C. – R.C. LENS 3:0 (1:0)
– 41 774 spectateurs. Buts : Mustapha Dahleb, 23′ ; Dominique Rocheteau, 58′, Pascal Zaremba, 79′. Arbitre : M. Konrath.
L’équipe du PSG : Dominique Baratelli – Franck Tanasi, Jean-Marc Pilorget, Dominique Bathenay, Gérard Janvion (Pascal Zaremba, 72′) – Jean-Claude Lemoult, Luis Fernandez, Mustapha Dahleb – Alain Couriol, Dominique Rocheteau, Safet Susic. Entraîneur : Lucien Leduc.
L’équipe de Lens : Tempet – Marsiglia, Sénac, Flak, Tlokinski – Krawczyk, Piette, Vercruysse (Catalano, 46’), Xuereb – Ogaza, Brisson. Entraîneur : Houllier.
Maillot utilisé :
Programme :
Photos du match :
Résumé vidéo :
Compte-rendu (L’Equipe) :
Malheureux Lensois, qui sont une nouvelle fois repartis du Parc des Princes avec une sévère défaite à leur passif, non sans avoir fait la preuve d’une qualité de jeu remarquable. Sans doute leur a-t-il manqué ce petit « plus » dans l’organisation défensive, notamment. On sait que les erreurs de ce type pardonnent rarement face à des joueurs parisiens toujours très réalistes dans ces conditions et qui doivent partager, avec l’ancien leader unique, les mérites d’un remarquable spectacle.
Avant d’en arriver là, les Lensois (avec Tlokinski finalement rétabli), s’étaient remarquablement installés sur la grande pelouse du Parc des Princes, occupant le terrain avec une totale disponibilité. Celle-ci était évidente tant en défense qu’en attaque, les Parisiens éprouvant énormément de difficultés à trouver leurs marques. Les deux premiers tirs de la partie, signés Brisson (3e) et Tlokinski (5e), devaient ainsi mettre en garde un Paris-SG visiblement assez peu à l’aise face à autant de vivacité et de combinaisons… Tlokinski, pour ne citer que lui, se trouvant fréquemment placé au centre de l’attaque nordiste.
Cette pression et ce danger constant de l’adversaire ne s’éteignirent certes pas au fil des premières minutes d’une rencontre passionnante sur toute la ligne. Mais Paris quand même se mit à l’ouvrage, le nombreux public étant pris à témoin de ce réveil par Jean-Claude Lemoult, auteur de deux bons tirs au but, dont un sur coup franc (10e).
Cette mise en action parisienne avait évidemment pour effet de lancer le match sur des bases élevées, c’est-à-dire tout à fait dignes d’un match au sommet du Championnat de France où planait une incertitude totale. Chacun obligeant son adversaire à maintenir une cadence maximale, c’était aussi la garantie d’assister à des maladresses, des gestes techniques inachevés pouvant coùter très cher à leurs auteurs.
C’est ainsi qu’en l’espace de deux minutes, Paris puis Lens faillirent prendre l’avantage sur une bévue de l’opposant. Flak d’abord perdit le ballon sur une relance apparemment facile, ce dont profita immédiatement Fernandez pour lancer Susic vers le but. Le Yougoslave, seul face à Tempet, s’appliqua tant qu’il se fit subtiliser le ballon par le pied gauche du gardien lensois (19e). Soixante secondes plus tard, Lemoult à son tour commettait une grossière erreur, transmettant la balle… à Ogaza. Sans hésitation, Baratelli se projeta au devant de l’attaquant polonais, le stoppant irrégulièrement en dehors de sa surface de réparation. Un moindre mal pour Paris…
La patte de Dahleb
Ces aller-retour d’un but à l’autre, sans que le rythme de la partie s’en ressente, allaient finalement payer au bénéfice de Paris avant la demi-heure de jeu. A vingt mètres de ses buts, Flak commit une faute très nette sur Dominique Rocheteau. C’est Dahleb qui se chargea de frapper ce coup franc, placé dans l’axe du but lensois. De l’intérieur du pied gauche, « Mus » adressa sans attendre un coup de pied très travaillé, mais qui n’aurait sans doute pas trompé Jean-Pierre Tempet si le ballon n’avait pas été légèrement dévié par le mur (23e).
Au lieu de complexer les Lensois, ce but, encaissé un peu stupidement, eut le don de les relancer vers l’avant, les joueurs de Gérard Houllier justifiant amplement leur place de leader par la variété de leurs offensives, il est vrai pas toujours très bien conclues jusqu’alors. A cela, Paris répondait par des contre-attaques souvent tranchantes, Susic tentant par tous les moyens de démarquer ses partenaires. Il aurait pu réussir plusieurs fois, si Tempet ne s’était pas montré à la hauteur de cette remarquable rencontre.
Une reprise folle
Pour preuve de l’indécision poursuivant les acteurs, ce sont les Nordistes qui achevèrent le plus rapidement la mi-temps, Vercruysse, en légère position de hors-jeu, adressant même un tir sur le poteau gauche de Dominique Baratelli. C’est sous une pluie très violente et avec Catalano à la place de Vercruysse dans l’équipe lensoise que M. Konrath ordonna la reprise des opérations. Pour un match ni plus ni moins vivant qu’auparavant, les deux formations s’illustrant avec toujours autant d’ardeur, cette générosité n’excluant évidemment pas les erreurs défensives, de placement, un peu plus nombreuses au fil des minutes. Mais c’est le spectacle, totalement débridé, qui l’emportait, les occasions de but succédant aux occasions de but sans qu’il nous soit possible de les décrire toutes.
Côté parisien, c’est une partie de flipper qui se joue à la 50e minute, Fernandez, Janvion puis Couriol voyant, à la suite, leur tir contré par un défenseur. C’est encore Pilorget qui est fauché alors qu’il filait au but (53e), c’est Tempet enfin qui détourne un tir de Lemoult à bout portant (59e). Côté lensois, c’est une succession de tirs sous tous les angles dès que l’occasion se présente, notamment de la part d’Ogaza, véritable taureau à la force peu commune.
Encore fallait-il savoir qui, dans ces échanges, y retrouverait son bien. Paris était loin de s’appuyer sur son maigre avantage et Lens recherchait de toutes ses forces l’égalisation au risque de se faire contrer. A ce jeu-là, et comme souvent au Parc des Princes, ce sont les Nordistes qui se firent piéger sur un exploit personnel de Rocheteau revenu à son meilleur niveau.
Récupérant un centre contré d’Alain Couriol, à vingt mètres du but de Tempet, Dominique en se retournant, frappa le ballon du pied droit avec une telle violence qu’il alla se ficher au ras du poteau pour un second but parisien libérateur. Un but coïncidant avec le redoublement d’un orage transformant petit à petit la pelouse en une patinoire.
Cette pluie, ajoutée à la réussite de l’avant-centre parisien, devait d’ailleurs changer considérablement les données de la fin de la rencontre, le ballon navigant au gré des flaques d’eau. Et c’est de façon assez cruelle, au détriment d’une équipe jouant le jeu dans un parfait esprit, que Lens allait encaisser ainsi un troisième but… Un coup franc de Susic, de l’aile droite, un ballon cafouillé par Tempet et sa défense, et Zaremba, rentré sept minutes auparavant, qui surgit (79e).
C’était bien assez pour en finir avec un match qui n’en était plus un, compte tenu d’une pelouse devenue totalement impraticable. Un final en queue de poisson pour une rencontre d’excellente qualité.
Le stade :
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