PSG-Montpellier, saison 1995/1996, le trou noir.

La réception de Montpellier ce week-end à l’occasion de la 23ème journée du championnat nous offre l’occasion de revenir sur un des matchs les plus fous jamais disputés par le PSG lors de la saison 1995/1996.

Le 11 février 1996, c’est en tant que leader du championnat que les Parisiens reçoivent le club Héraultais. Après une première partie de saison époustouflante, aussi bien terme de résultats que de qualité de jeu, les parisiens semblent quelque peu marquer le pas en ce début d’année 1996. Une baisse de régime, notamment sanctionnée par une défaite (1-0) sur le terrain de Monaco quelques jours plus tôt, qui a eu pour conséquence de voir leurs poursuivants revenir sur leurs talons au classement.

La venue de Montpellier doit donc permettre au PSG de reprendre ses distances en tête du classement.
La première mi-temps de ce match ne laissait pourtant rien augurer de très spectaculaire avec une domination timide des Parisiens dont les assauts étaient contenus sans trop de peine par les Montpelliérains à l’exception d’un but de Loko refusé pour hors jeu. Le second acte démarre sur de toutes autres bases. Un long centre de Patrick Colleter trouve Julio César Dély Valdès qui , d’une belle tête en extension, trompe Bruno Martini et permet aux Parisiens d’ouvrir le score. Le Panaméen savoure ce but à juste titre. D’une part, il s’agit de son premier but inscrit depuis le début de l’année civile, lui qui avait trouvé le chemin des filets à treize reprises au cours de la première partie de saison. D’autre part, mais ça il ne le sait pas encore, ce but marque le début d’une longue période de disette pour lui qui s’étendra jusqu’à la dernière journée du championnat. Sans être géniaux, les Parisiens semblent maîtriser tranquillement la rencontre. Francis Llacer effectue son entrée en jeu à un quart d’heure du terme de la rencontre et il ne va pas lui falloir plus d’une minute pour doubler la mise pour le PSG qui se dirige désormais vers une victoire certaine.

Paradoxalement, ce but « libérateur » va avoir pour effet de déconcentrer les Parisiens qui encaissent un but dès l’engagement par Christophe Sanchez qui a surpris tout le monde, y compris le réalisateur de Canal plus, qui diffusait le ralenti du but précédent. Inexplicablement, cette réduction du score, qui semblait au départ sonner comme un avertissement sans frais pour le club Parisien, va littéralement couper les jambes des hommes de Luis Fernandez tout en redonnant confiance aux montpelliérains. Trois minutes plus tard, profitant de nouveau des errements de la défense Parisienne, Fabien Lefèvre crucifie Lama à bout portant. Stupeur au parc des princes, les héraultais ont réussi à combler leur retard de buts en à peine trois minutes. Les parisiens sont sonnés mais tentent maladroitement de repartir de l’avant sans vraiment y croire et le pire reste à venir puisqu’à peine deux minutes plus tard, sur un modèle de contre-attaque, Laurent Robert crucifie définitivement le PSG en inscrivant le troisième but de son équipe.

Les Montpelliérains sont ivres de joie et semblent ne pas croire eux-mêmes à cet invraisemblable retournement de situation qu’ils ont réalisé en à peine cinq minutes. Il reste alors moins de dix minutes à jouer pour que les Parisiens tentent de sauver ce qui peut encore l’être mais les têtes et les jambes n’y sont plus et Montpellier résiste sans vraiment trembler. Le match s’achève sous une bronca monumentale. Le PSG est « officiellement » en crise et subira ensuite deux autres défaites d’affilée. Un terrible passage à vide dont le club ne se relèvera jamais vraiment en cette deuxième partie de saison et, après avoir compté jusqu’à 10 points d’avance sur son dauphin l’AJ Auxerre, le PSG tombe de son fauteuil de leader au soir de la 33ème journée et ne parviendra pas à le reconquérir. Avec 72 points et 10 défaites au compteur, l’AJ Auxerre, qui remporte le premier titre de champion de France de son histoire, n’avait pourtant rien d’un foudre de guerre. Le PSG a inexplicablement laissé filer un titre de champion de France qui lui semblait promis.

Saison 1995/1996. 27ème journée
Dimanche 11 février 1996. Parc des princes.

PSG : 2 (Dely Valdes 48ème, Llaccer 76 ème)
Montpellier: 3 (Sanchez 77ème, Lefèvre 80 ème et Robert 82ème)

PSG: Lama, Colleter, N’gotty (Anelka 89ème), Le Guen, Cobos (Allou 82ème)
Mahé (Llacer 75ème), Bravo, Djorkaeff, Rai, Loko, Dely Valdes

Montpellier: Martini, Baills, Der Zakarian, Laurey, Blanc, Rouvière,
Bonnisel, Pavon, Lefèvre (Rizzetto 89ème), Sanchez (Petit 90ème), Delaye (Robert 64ème)

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