Sélectionner une page

PSG – Nice 1-1, 11/09/71, Division 1 71-72

7172_PSG_Nice_GuignedouxSamedi 11.09.1971, Championnat de France, Division 1, 6e journée (11e place) à Saint-Ouen, au Stade de Paris (Bauer) :
PARIS ST-GERMAIN F.C. – O.G.C. NICE  1:1 (0:0)
– 13 952 spectateurs. Buts : Michel Prost, 47′, H. Révelli, 80′. Arbitre : M. Petit.
L’équipe du PSG : Guy DelhumeauJean Djorkaeff, Daniel Solas, Roland Mitoraj, Jean-Paul RostagniJean-Louis Leonetti, Claude ArribasJean-Claude Bras, Michel Prost, Bernard Guignedoux, Gérard Hallet. Entraîneur : Pierre Phélipon.
L’équipe de Nice : Baratelli – Camerini, Isnard, Quittet, Chorda – Huck, Jouve – Eriksson, H. Révelli, Kaltenbrunner (Fioroni, 46′), Loubet. Entraîneur : Rossi.


Maillot utilisé :

Domicile été 1971 1972

Maillot domicile 1971-72


Photos du match :

Jean Djorkaeff tente de contrer Eriksson, sous les yeux de Jean-Claude Bras (archives Eric Betti)

7172_PSG_Nice_Guignedoux

Guignedoux face à Baratelli


Compte-rendu :

– Le Courrier Républicain :

Le championnat de division 1 poursuit sa ronde infernale et pléthorique, quant à ses résultats. Les scores infâmant de 6-0, 4-0, 5-2 (ces deux derniers sur terrain adverse !) pleuvent comme à… Gravelotte. C’est ainsi que, pour cette sixième journée, l’O. Marseille, vainqueur du Red Star, Nantes et Saint-Étienne respectivement victorieux è Angoulême et à Metz ont marqué à eux trois 15 buts !

Quant au Paris-Saint-Germain qui, sur le papier, avait « fort à faire » devant Nice, disons que non seulement il s’en est tiré très honorablement sur le plan technique, mais encore qu’il a été frustré d’une victoire qu’il aurait amplement méritée, tant sa manière fut convaincante. Les Parisiens, sous la conduite d’une ligne d’attaque très percutante (Michel Prost ouvrit la marque à la 47e minute sur un tir foudroyant) en firent voir de toutes les couleurs à an Baratelli impérial qui évita à son équipe une défaite quasi-certaine. Les Niçois eurent cependant un quart d’heure « flamboyant » qui leur permit par Revelli, sur centre de Huck, d’égaliser à dix minutes de la fin ! L’O.G.C.N. s’en tirait à bon compte ! Mais, par ce match nul valant une victoire, le Paris-Saint-Germain a pris conscience de sa valeur. MM. Crescent et Patrelle peuvent désormais dormir tranquilles. Leur équipe, au jugement dernier, ne sera pas tellement loin des toutes premières places.

– La Liberté de la Vallée de la Presse :

Paris – Saint-Germain remarquable contre Nice 1-1

Il y a très longtemps que le nombreux public de Saint-Ouen (14.000 spectateurs) n’avait vu une équipe de Paris S. G. aussi inspirée en attaque et rugueuse en défense. Le score parait alors bien étroit, mais lorsque vous apprendrez que les deux gardiens de but avaient pour nom Delhumeau et Baratelli, vous conviendrez comme moi que les attaquants ont des excuses. Car si ce match c’est terminé sur un score nul c’est bien parce que les deux équipes en présence se valaient, ce qui est tout à l’honneur de la formation de Phélippon qui battait contre une équipe constellée d’internationaux (Huck, Révelli, Baratelli, Camérini, Eriksson, Kaltenbrunner).

Dès le début de la rencontre, l’opposition des deux styles fut flagrante. D’un côté une équipe azuréenne plus technique procédant par redoublements de passes courtes, de l’autre côté une formation vive, dynamique, ardente, procédant par longues ouvertures le plus souvent en direction de Prost, Hallet et Bras. La formation parisienne s’appuyant sur une impressionnante charnière Arribas, Leonetti, Guignedoux, prit le match en mains dès les premières minutes et domina l’équipe niçoise, où Jen-Noël Huck survolait partenaires et adversaires. C’est au cours de cette première période surtout qu’on put mesurer l’étendue des possibilités parisiennes ; l’attaque en particulier se montra sous son meilleur jour, et l’ailier gauche Hallet s’imposa nettement aux meilleurs défenseurs niçois. Avec ses deux compères Bras et Prost il sema la panique dans les rangs adverses, par ses longues courses en profondeur, ses appels de ballon et surtout son tir foudroyant du pied gauche (14e). Comme Bernard Guignedoux avait retrouvé sa forme de la saison précédente, tout allait pour le mieux dans la formation parisienne. Malheureusement à la pause le score était toujours nul, et l’on sentait bien que les hommes de Luciano n’avaient pas encore montré toute l’immensité de leur talent.

A la reprise, après deux minutes de jeu, le stade se transforma en arène romaine, lorsque M. Prost à 20 m. des buts adressa un véritable boulet de canon sous la barre, que Baratelli ne put qu’effleurer. L’équipe parisienne crut-elle trop tôt en son triomphe ? Toujours est-il qu’elle fut dominée à parti de cet instant par une formation niçoise bien emmenée par le Suédois Eriksson et J.-N. Huck. Révelli égalisa à la 80e minute en profitant d’une longue ouverture qui surprit totalement les défenseurs parisiens, Delhumeau y compris.

– L’Equipe :

Les trompettes parisiennes ont sonné trop tôt la mort du taureau niçois, samedi soir à Saint-Ouen.
Et malgré sa témérité, le jeune torero parisien a dû se contenter d’une seule oreille, faisant cependant oublier sa catastrophique corrida nantaise.

Nous avons tous passé une très bonne soirée, en tout cas le jeu pratiqué par les deux équipes étant varié, contrasté et surtout très vivant et animé.

D’un côté, un ensemble niçois techniquement supérieur, jouant un football volontairement plus court et lent afind’éteindre le feu courant dans les rangs adverses.

De l’autre côté, une formation parisienne s’appuyant sur une défense solidement verrouillée par le retour de Mitoraj au poste de couvreur, pratiquant sur l’adversaire une surveillance attentive et parfois sévère, comptant sur ses trois demis, Arribas (toujours), Leonetti (souvent), Guignedoux (parfois), pour aider les quatre arrières, laissant aux trois avants percutants, Bras, Prost et Hallet, le soin de lancer des flèches acérées. Une équipe pratiquant un football direct, rapide, terriblement pénétrant.

C’est en première mi-temps surtout qu’on put mesurer l’étendue des possibilités parisiennes, bien que le premier quart d’heure de jeu eût été souvent dominé par les départs en solo du virevoltant Charly Loubet. Il avait fallu alors quelques interventions litigieuses et dures de Solas ou d’Arribas pour empêcher l’attaquant tricolore de causer quelques dégâts.

Le tandem Hallet-Prost

Mais l’attaque parisienne – en particulier son ailier gauche Hallet – fit alors feu des quatre fers. L’ex-Montluçonnais déclencha par exemple, à la 14è minute, un tir du gauche meurtrier. Et il fallut un remarquable Baratelli pour écarter le danger.

Les infiltrations du petit Guignedoux s’avérèrent souvent dangereuses, l’entente avec Prost, son compère, creusant des trous dans la défense niçoise, comme ce fut le cas à la 30è minute sur une feinte magnifique de l’avant-centre et une percée suivie d’un tir trop croisé de Guignedoux.

L’équipe niçoise n’en menait alors pas tellement large. Elle faisait front vaille que vaille. Quittet, le couvreur azuréen, étant contraint peu à peu de sortir de sa réserve impériale.

Ce fut, en fin de compte, toute justice si les Parisiens prirent l’avantage tout de suite après la mi-temps (47è). Là encore le tandem Hallet-Prost fit des siennes : sur une longue passe aérienne de Solas, le premier profita de sa taille pour dévier le ballon de la tête au profit de son coéquipier. Et celui-ci, d’un tir subit sec comme un coup d’arquebuse, transperça littéralement défense et gardien niçois.

L’équipe parisienne crut-elle alors trop tôt en son triomphe ? Nous pensons plutôt qu’elle paya les efforts fournis jusque-là.

Et puis Nice, qui avait fait rentrer le rapide Fioroni à la place de Kaltenbrunner, se mit à tirer profit du jeu plus court, plus précis, plus « sud-américain » que ses joueurs avaient pratiqué jusque-là.

La défense parisienne commença à vaciller sur ses bases sous les assauts de Loubet (échappée et dribble du gardien sans résultat 54è), d’Eriksson (tir contré 56è), de Revelli (tir repoussé 73è), de Fioroni (mauvais dégagement parisien non exploité 74è).

Ce fut enfin l’égalisation à la 80è minute. Jean-Noël Huck, qui domina cette seconde mi-temps de la tête et des épaules, sut raccrocher un ballon perdu un peu stupidement par Prost ; il sollicita d’une transversale merveilleuse un Revelli toujours à l’affût. Et l’ex-Stéphanois, s’avançant seul, ne rata pas l’occasion de marquer son premier but de la saison, réussissant du même coup sa rentrée dans le championnat.

Deux gardiens

Il faudra revoir, bien sûr, tout ce joli monde pour se faire une idée plus précise des possibilités parisiennes et azuréennes.

L’OGC Nice, riche en individualités de classe, est encore loin de son meilleur rendement. Son efficacité offensive, assez faible pour l’instant (8 buts en 6 matches), est surprenante. Samedi, Loubet ne tint qu’une mi-temps (les efforts d’Oslo ?), Revelli (hors son but) lutta courageusement, mais sans accélération, Eriksson, intelligent et fin, parut chercher sa place et son rôle dans l’équipe. Le meilleur joueur azuréen fut, de loin, Jean-Noël Huck pour son élégance, sa clairvoyance et son abattage. Avec lui on citera Baratelli, qui démontra une souplesse, une sûreté et un sang-froid dignes d’un gardien international.

L’équipe parisienne fit donc bonne impression, mais il lui manque peut-être un leader offensif pour tempérer et ordonner ses assauts, Prost, avant centre obstiné, robuste, attiré par le but comme par un aimant, nous fit excellente impression, tout comme l’immense Hallet, moins à l’aise après le repos. Mais il serait injuste de négliger le travail inlassable et toujours utile de Guignedoux, l’expérience consommée de Djorkaeff et de Mitoraj, l’efficacité tranchante de Claude Arribas et, surtout, la présence impressionnante dans les buts de ce Delhumeau qui vaut, aujourd’hui, les tout meilleurs gardiens français.


Le stade :

Vue aérienne du stade de Paris à Saint-Ouen

Vue aérienne du stade de Paris à Saint-Ouen


Loic
Suivez-moi
Les derniers articles par Loic (tout voir)