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PSG – Reims 9-2, 21/05/76, match amical 75-76

Vendredi 21.05.76, match amical à Orléans, au stade de la Source :
PARIS ST-GERMAIN F.C. – STADE DE REIMS 9:2 (3:0)
– 8000 spectateurs environ. Buts : Gérard Cenzato, 13′, Lionel Justier, 36′, Lionel Justier, 41′ ; Louis Floch, 46′, Louis Floch, 52′, François M’Pelé, 62′, Bianchi, 64′, Mustapha Dahleb, 66′, Jacky Laposte, 69′, Jacky Laposte, 85′, Bianchi, 88′. Arbitre : M. Buils.
L’équipe du PSG : Ilja PantelićDominique Lokoli, Jacques Novi, Gérard Cenzato, André TravettoLionel Justier, Francis Piasecki (Jean-Pierre Dogliani, 46′) – Dominique Barberat (Louis Floch, 46′), François M’Pelé, Jacky Laposte, Mustapha Dahleb. Entraîneur : Just Fontaine.
L’équipe de Reims : Aubour (Laudu, 46′) – Masclaux, Brucato, Laraigné (Liotard, ?’), Martinot – Carrié, Robert – Gianetta (G. Lech, 46′, Gianetta, ?’), Bianchi, Montagnoli, Schaller (Ducuing, 46′). Entraîneur : Flamion.


Maillot utilisé :

Extérieur été 1975 1976

Maillot extérieur 1975-76


Photos du match :

Le capitaine Jacki Novi fait son entrée devant Ilja Pantelic et Dominique Lokoli… (archives Ch. Dupuy)

… suivis du reste de l’équipe (archives Ch. Dupuy)

Mustapha Dahleb, Lionel Justier, François M’Péle et Jacky Novi présentés au maire d’Orléans (archives Ch. Dupuy)

Bianchi sera le seul Rémois à trouver le chemin des filets parisiens, par deux fois (archives Ch. Dupuy)

Dominique Lokoli face à Martinot (archives Ch. Dupuy)


Compte-rendu (merci à Christophe) :

Le Paris S.G. a « jonglé » avec le Stade de Reims : 9-2

8000 specateurs pour la « première » au Stade de la Source.

En rentrant au vestiaire du stade omnisports de La Source, Carlos Bianchi eut cette réflexion révélatrice : « Les matches amicaux, c’est fini. » Il est vrai que si le redoutable buteur argentin avait sauvé son honneur en inscrivant deux buts, il n’avait pu sauver celui de son équipe humiliée : 9-2.

On sait bien que le prétexte des matches amicaux c’est surtout de voir des buts, mais si possible, pas dans le même sens. Et si il y a à Reims des professionnels qui ont le respect du métier — et il doit y en avoir — ils ont dû être particulièrement meurtris en entendant les sifflets unanimes des 8.000 spectateurs présents.

Il manquait beaucoup de monde — et du beau monde — chez les Rémois. C’est sans doute une excuse : Krawczyk, Vergnes, Santamaria, Dubouil, Simon, Ravier, étaient « out ». Au point qu’un dirigeant avouait après coup : « Si nous ne nous étions pas engagés, nous n’aurions pas joué ce match. » Nous espérons seulement que les Rémois auront manifesté le même désintéressement au moment de passer à la caisse.

Heureusement, il y avait Paris S.G. Lui aussi était privé des services de Humberto et Lokoli. Mais la victoire de Nantes en championnat avait remis tout le monde en confiance. Et les spectateurs s’en rendirent compte.

Nous l’avons dit plus haut. ils étaient 8.000 pour cette première au stade omnisports de La Source. Une première, et non une inauguration. Nuance. Jamais autant de personnes n’avaient été rassemblées autour d’une pelouse orléanaise. Et il n’est pas sûr que l’on revoit cela de sitôt.

Le match de gala était précédé d’un lever de rideau entre les cadets de l’Arago-U.S.O., dans leurs nouveaux maillots aux couleurs de la ville, et ceux du F.C. Tours. Les Tourangeaux devaient l’emporter 2-1.

Les équipes de Reims et du Paris S.G. pénétraient sur le terrain. Présentation aux autorités et remise de gerbes et il fallait passer aux choses sérieuses. Du moins présumées telles.

On n’était pas long à se rendre compte que les Parisiens en voulaient davantage que leurs rivaux. Dès la 5e minute Dahleb, rayonnant, perforait la défense champenoise et tirait au-dessus. Piasecki échouait de peu à la 11e minute. Qu’importe, les protégés de Just Fontaine faisaient le jeu. Et fort bien. Er milieu de terrain, Justier et Piasecki dictaient leur loi.

Aubour : un but pour lui !

Et à la 13e minute, Cenzatto , montait balle au pied. Il montait tellement qu’arrivé aux 30 mètres, ne voyant pas l’ombre d’un Rémois autour de lui (il faisait encore du soleil) il décochait un tir qui surprenait totalement Marcel Aubour : 1-0.

A Reims, on ne respirait pas la santé mais ce n’était pas encore l’effondrement. Robert allumait la mèche à la 16e. Un peu plus tard, Bianchi tentait de passer balle au pied et obtenait un coup franc. Avec beaucoup de rouerie, il se massait la jambe en grimaçant près du ballon et, subitement, il tirait le coup de pied réparateur. Sa frappe sèche, mais surtout sa ruse, étaient deux doigts de surprendre Pantelic.

Bianchi était de loin le plus dangereux des attaquants rémois. Il essayait de passer balle au pied, multipliant les crochets. Deux tirs de l’Argentin frôlaient le cadre.

On sentait pourtant plus de détermination chez les Parisiens. Sans être méchants, ils défendaient avec détermination et, en attaque, Dahleb. M’Pelé et Laposte plaçaient de bonnes accélérations. A la 36e minute, après un très bon une-deux Novi-Laposte, le premier nommé tirait sur le poteau. Justier qui avait suivi logeait le cuir dans les buts de Marcel Aubour.

Cinq minutes plus tard, sur un corner tiré par Barberat, la défense rémoise — Aubour en premier lieu — laissait la balle rebondir et Justier, de le tête, inscrivait le but… du bonus : 3-0.

Des buts en cascade

On se disait au repos que les Rémois n’allaient pas se laisser malmener de la sorte et, qu’en toute amitié, les Parisiens lèveraient un peu le pied en deuxième période. Or, sous les projecteurs allumés pendant la pause, les choses allaient se précipiter en deuxième mi-temps. Et surtout les buts. De part et d’autre, des changements étaient opérés. Dogliani et Floch rentraient au Paris S.G. à la place de Piasecki et Barberat. A Reims, Laudu, Georges Lech et Ducuing remplaçaient Aubour, Gianetta et Schaller.

Dès la remise en jeu, sur une passe de M’Pelé, Floch, courant comme un lapin, battait Laudu 4-0. II y avait comme un parfum de déroute dans les rangs champenois. Laraignée sortait du terrain sans demander son reste et surtout sans s’occuper de l’avis de Flamion qui voulait le faire rester. Car G. Lech, mal remis de sort claquage, faisait des signes de détresse. Du coup, Liotard et Gianetta qui était sorti aux « citrons » rentraient. Tout cela ne favorisait pas la cohésion d’une équipe rémoise en déconfiture.

A la 52e, Dahleb lançait Floch qui inscrivait dans la foulée un cinquième but : 5-0. A Paris S.G., tout baignait dans l’huile. A Reims, ça sentait le vinaigre. Les Parisiens combinaient d’autant plus agréablement qu’ils ne trouvaient guère d’opposition.

Pour ne rien arranger, M. Buils, l’arbitre, refusait un but à Reims pour hors jeu.

A la 62e minute, Lokoli, qui affichait depuis le départ une belle santé, s’enfonçait dans la défense-gruyère des Champenois et donnait à M’Pelé qui, d’un tir croisé, inscrivait le sixième but. Le public, ne sachant plus sur quel pied danser, se mettait huer copieusement les partenaires de Masclaux.

Bianchi enfin !

A la 64e minute, Bianchi, le plus accrocheur, réussissait à battre Pantelic. Peu après, le même Pantelic intervenait sur un bon tir de Gianetta.

Paris S.G. se souvenant peut-être des six buts que lui avait infligé Bianchi au Parc il y a un an n’était nullement enclin aux, concessions et poursuivait son récital. A la 66e, Floch, bien lancé était contré par Laudu mais Dahleb récupérait le ballon
et le logeait dans les filets : 7-1.

Trois minutes plus tard, Laposte, après une bonne action avec Dahleb, trompait l’infortuné une Laudu. Pendant un moment, les choses en restèrent là. Le 9ème but du Paris S.G. n’intervenait qu’à la 85è minute. Laposte s’offrait même le luxe de réussir un grand pont sur Laudu : 9-1. Bianchi inscrivait à deux minutes du coup de sifflet final un 2e but qui ne changeait pas la physionomie du match, comme bien l’on pense.

Reims préoccupé par le chanmpionnat (il veut obtenir une place pour les compétitions européennes) avait l’esprit ailleurs. Mais que dire de Paris S.G., encore menacé pour la descente ? Il est vrai que si les hommes de Just Fontaine manifestent autant de brio dans leurs prochaines sorties, ils n’auront pas de souci à se faire. Mais le football agréable des Parisiens est sans doute plus fait pour les démonstrations que pour les rudes batailles du championnat.


Le stade :

Le stade de la Source


Loic
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