PSG – Rennes 1-1, 19/12/71, Division 1 71-72
Dimanche 19.12.1971, Championnat de France, Division 1, 19е journée (15e place) à Colombes, au Stade Yves-du-Manoir :
PARIS ST-GERMAIN F.C. – STADE RENNAIS U.C. 1:1 (1:0)
– 15 590 spectateurs. Buts : Gérard Hallet, 25′ ; Lenoir, 60′. Arbitre : M. Vigliani.
L’équipe du PSG : Guy Delhumeau – Jean Djorkaeff, Daniel Solas, Roland Mitoraj, Jean-Paul Rostagni – Jean-Louis Leonetti, Claude Arribas – Jean-Claude Bras, Michel Prost, Bernard Guignedoux, Gérard Hallet (Jean-Louis Brost, 85′). Entraîneur : Pierre Phélipon.
L’équipe de Rennes : Aubour – Cosnard, Cédolin, Chlosta, Cardiet – Kéruzoré, Garcia – Terrier, Mosjov, Betta, Lenoir. Entraîneur : Cédolin.
Maillot utilisé :
Photos du match :
Compte-rendu (France Football) :
[Pour la 19ème journée, c’est un Paris-SG en grande difficulté qui accueille des Rennais qui figurent sur le podium de la Division 1.]
HALLET AVEC LE POTEAU, LENOIR AVEC LE VENT
On attendait, à Colombes, un temps de froidure : on eut le vent et la pluie. Un vrai temps breton… digne de la Pointe du Raz. Mais le football, quelle que soit la latitude où les matches se déroulent, a besoin de conditions atmosphériques à peu près normales pour que les acteurs puissent s’exprimer. Or, le vent est le pire ennemi des footballeurs ; même des footballeurs bretons.
Disons d’ailleurs que Rennes adepte du jeu court et précis a davantage été handicapé que son rival parisien qui ne sut pas suffisamment profitter, en première mi-temps, d’un vent qui soufflait en sa faveur. Et pourtant Paris-S.-G. s’assura de plus nettes occasions de but que les Bretons.
Cela se passa notamment vers la demi-heure quand Rennes, pressé, concéda deux corners coup sur coup, avant que Guignedoux meneur de jeu habile d’une formation entreprenante adresse un joli tir.
La suite ne se fit pas attendre. Il fallut une erreur d’appréciation de Ghlosta et une tentative de renvoi mal assurée pour que Bras, soudain en possession de la balle tirât sur le poteau. Ce ballon fut repris victorieusement par Hallet, alors qu’Aubour, par la force des choses, n’était plus là.
Depuis le début des hostilités, Rennes cherchait sa meilleure distance et ne pouvait contrôler le jeu au milieu du terrain, comme il le fait souvent, malgré la dextérité et l’intligence de Keruzoré. De plus, les défenseurs bretons qui jouent « technique », éprouvaient de grandes difficultés à trouver leur placement et à contribuer efficacement à la relance.
C’est donc une formation bretonne passablement empruntée que nous vimes tout au long de la première période, mal à l’aise devant les coups de boutoir, souvent dangereux, des Parisiens.
Bien entendu, tout changea après le repos et Rennes, à son tour, bénéficia du vent : un vent qui donnait l’impression d’être de plus en plus fort si l’on en juge par les dégagements du gardien Delhumeau… Paris-S.-G. chercha surtout à préserver son maigre avantage en s’organisant plus solidement en défense.
Ce fut extrémement difficile pour les hommes de Phelippon, car Leonettti baissa pied et Prost, sans doute fatigué par celle première moitié de saison, ne put garder des ballons qui profitèrent immédiatement aux Bretons.
Pourtant l’avant centre parisien faillit donner la balle de match à ses partenaires peu de temps après la reprise quand, sur une percée et un centre de Hallet, il se trouva à la réception, seul devant le but d’Aubour, à quelques mètres de la ligne fatidique ; malheureusement, il enleva trop son tir.
La dernière chance des Parisiens venait de s’envoler, car trois minutes plus lard, Serge Lenoir, grâce à l’un de ces tirs-canon dont il a le secret, expédia – avec la complicité du vent – un boulet de vingt-cinq mètres qui frappa les filets de Delhumeau sous la transversale.
Rennes eut encore d’autres occasions, mais ne put les exploiter car le tandem Solas-Mitoraj mena bonne garde et s’entendit parfaitement. A noter que les rôles de ces deux joueurs se trouvaient inversés, par rapport à leur position habituelle, car l’ancien Stéphanois marquait Mojsov tandis que l’ex-Angoumoisin se tenait en libero… quand il ne s’alignait pas sur ses coéquipiers.
Bref, dans des conditions épouvantables, Paris-S.G. est apparu en progrès à l’image de Claude Arribas, plus déterminé et plus convaincant qu’une semaine plus tôt, à Marseille.
Les Rennais, en revanche, qu’on voyait « gros comme une maison », ont un peu déçu. Il est vrai encore une fois qu’ils furent desservis par les circonstances ; mais ils auraient dû chercher davantage à s’adapter. Toujours est-il que la trève sera la bienvenue pour tous.
Réactions :
Pierre Phélipon (entraîneur du PSG) : « Nous l’aurions probablement emporté si Prost n’avait pas manqué la balle de 2-0. Nous n’avons pas assez tiré au but avant le repos alors que le vent était favorable, c’est durant cette période que nous pouvions prendre le large ».
Le stade :
Note:
Il ne vous aura pas échappé que les joueurs parisiens, bien qu’évoluant à domicile, utilisèrent ce jour là leur second maillot, bleu, en lieu et place de l’habituel maillot rouge uni. La raison en est simple, la règle en matière de conflit entre les couleurs des deux équipes était alors l’inverse de celle qui prévaut aujourd’hui: c’est l’équipe qui recevait qui cédait à son hôte le privilège d’utiliser son maillot principal. Les rennais évoluant également en rouge, les parisiens se sont donc rabattu sur leur maillot de rechange.
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