PSG – Troyes 3-1, 16/03/02, Division 1 01-02
Samedi 16.03.2002, Championnat de France, Division 1, 29e journée (4е place) à Paris, au Parc des Princes :
PARIS ST-GERMAIN F.C. – A.T.A.C. TROYES 3:1 (0:1)
– 38 914 spectateurs. Buts : M.Svensson, 15′ ; José Aloísio, 57′, Ronaldinho Gaùcho, 62′, Ronaldinho Gaùcho, 73′.
L’Équipe du PSG : Lionel Letizi – Talal El-Karkouri, Mauricio Pochettino, Gabriel Heinze, Lionel Potillon (José Aloísio, 46′) – Cristóbal Parralo, Augustine Okocha, Édouard Cissé – Fabrice Fiorèse (Bernard Mendy, 77′), Bartholomew Ogbeche (Francis Llacer, 85′) – Ronaldinho Gaùcho. Entraîneur : Luis Fernandez.
Avertissement à Édouard Cissé.
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Programme :
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Vidéo :
Compte-rendu (psgmag) :
Comment voulez-vous que ses supporters n’aient pas le PSG dans le sang ? Ce PSG blessé par ses désillusions en coupes nationales, touché par la suspension de Luis Fernandez, mené (1-0) dans son Parc par Troyes à la pause, et revenu du diable vauvert pour inscrire trois buts en douze minutes, fort notamment d’un Ronaldinho étincelant de classe ! La Ligue des champions ? Oui, Paris y croit…
« Un Tigre au Paradis »… Sur le site Internet des Tigris Mystic, le supporter dessinateur Tagaz avait ainsi rendu hommage à Stéphane Chaillé, membre de l’association décédé brutalement à l’âge de 30 ans, le mercredi 13 mars dernier. Ce soir, avant le coup d’envoi de PSG-Troyes, c’est tout le Parc des Princes avec banderoles en Auteuil et Boulogne, photo sur les écrans géants et minute de silence, qui a honoré la mémoire de Stéphane. Mais ce que Stéphane aurait voulu avant tout, c’est voir son équipe tirer un trait sur les mauvais épisodes des coupes nationales afin de se relancer en championnat dans la course à la qualification en Ligue des champions. Pour ce faire, il faut mettre l’Aube sous l’éteignoir en marquant vite, très vite, afin d’éviter la gamberge souvent si pesante cette saison au Parc. Ce à quoi Paris, privé de Jérôme Leroy, Arteta, Déhu (suspendus) et de Leal (blessé) mais enregistrant le retour de Pochettino, s’emploie à faire dès la première minute avec un duo d’attaquants inédit (Fiorèse-Ogbèche) : suite à un bon mouvement collectif, Batho bute sur Cassard qui repousse le ballon sur Fiorèse, dont le tir est dévié en corner par le portier troyen.
Attention, les Aubois, forts des retours de Svensson (suspension purgée) et de son buteur patenté, Goussé (rétabli de son inflammation à la hanche), sont tout de même aux abois à l’image d’un coup franc de Celestini, mais Letizi est là et bien là pour rassurer son monde. Dans cette opposition de schémas tactiques semblables (3-5-2), le PSG, Batho en tête, a le vent en poupe. Le Nigérian est encore à l’origine d’un débordement ponctué d’un centre qui ne trouve pas preneur devant le but (5e), et harcèle sans cesse la défense troyenne. Paris va marquer, c’est sûr. Peut-être sur ce coup-franc tiré par El Karkouri, mal jugé par Cassard et repris de la tête par un Heinze monté au ciel, mais la cible n’est pas cadrée (15e). Troyes joue tout de même bien le coup et Celestini s’apprête dans la foulée à tirer un nouveau coup-franc. Et, et… Stupeur au Parc : Svensson reprend le ballon victorieusement de la tête, signant là son premier but en D1 !
Bon ! L’heure n’est pas aux lamentations et il va falloir cravacher. Comme Heinze, auteur d’une « double tête » sur un coup-franc de Roni, la première étant repoussée par le gardien de l’ESTAC et la seconde captée par ce dernier (19e). Comme Batho, qui joue les fusées pour trouver des brèches ou Pochettino de la tête qui, suite à une vraie partie de billard sur un corner tiré par Ronaldinho, voit un défenseur troyen sauver sur sa ligne (21e). Mais Troyes, on l’a déjà dit, est affûté et sur un autre coup-franc du tireur-maison, Celestini, c’est Letizi qui sauve cette fois la baraque en détournant le ballon repris de la tête par Niang (27e). Paris doute, c’est sûr, et sa défense se met à flotter un tantinet. Il faut attendre un timide tir à ras terre d’Okocha (30e) pour se regonfler le moral, d’autant plus que Ronaldinho sur coup-franc, trois minutes plus tard, est à deux doigts de trouver la lucarne gauche de Cassard.
Ça commence à siffler au Parc, car il ne se passe plus rien, si ce n’est une frappe de Fiorèse bien captée par le portier aubois (42e). En fait, la plus belle ovation se fera entendre… après la pause, quand les supporters parisiens apprendront qu’Auxerre est mené sur son terrain face à Metz et que Lille mène contre Lyon. Cette fois, il faut y aller, penser très fort à cette qualification en Ligue des champions encore si accessible, le pourquoi de l’entrée pour la reprise d’un attaquant, Aloisio, à la place d’un défenseur, Potillon, pour un 4-3-3 d’attaque, bon sang ! Et d’entrée, Roni met le feu, Batho aussi… On y croit d’ailleurs quand Ronaldinho lance Aloisio seul dans l’axe, mais hors-jeu (52e). On craint le pire quand, selon un scénario désormais classique, Celestini tire un coup-franc repris de la tête par Meniri, manquant le cadre d’un rien (56e). On se lève quand Batho, suite à une chevauchée fantastique sur le flanc gauche, repique au centre, comme il aime tant le faire, pour expédier un missile détourné en corner par Cassard. Et on exulte enfin quand, sur le corner tiré par Roni, Aloisio, qui n’avait plus marqué en championnat depuis octobre dernier, inscrit de la tête le but de la délivrance (58e).
Le temps d’un nouveau missile d’Ogbèche ayant fait frissonner les joueurs de Perrin et voilà le festival « Brazil » qui se poursuit : Aloisio passe à Ronaldinho qui ondule dans la surface pour effacer Cassard et entre dans le but avec le ballon (63e). 2-1, Paris est aux anges. Vous en voulez encore ? Il n’y a qu’à demander à… Ronaldinho, bien sûr. Parti du milieu du terrain en deux contre un avec Aloisio, il fixe, fixe et fixe encore le défenseur troyen pour finalement tromper Cassard d’une pichenette extérieur pied droit (73e) ! Paris, c’est fou, Paris, c’est magique… En douze minutes et trois buts, comme dans un rêve, le PSG est passé de l’état critique à l’état euphorique ! Ça valait bien « la biguine à Bouba », un petit pas de danse esquissé discrètement par Boubacar, seul technicien sur le banc parisien, un petit pas repris bien sûr par les Brésiliens venus fêter avec lui le troisième but. Une danse destinée aussi, pour sûr, à Luis Fernandez et Jean-Louis Gasset, suspendus et installés en tribune officielle, au Président Perpère, à tous ceux qui n’ont pas baissé la tête durant la période délicate que le PSG a traversé ces derniers temps.
Il ne restait plus qu’à gérer l’affaire, ce qui fut fait et bien fait, avec notamment l’entrée en jeu à la 86e (et pour son 201e match en D1) de Francis Llacer à la place d’Ogbèche, et une dernière énorme occasion pour Bernard Mendy (ayant remplacé Fiorèse), lancé idéalement par Ronaldinho mais qui ne put conclure seul face à Cassard. Lyon défait à Lille (2-0) mais Auxerre finalement tombeur de Metz (3-2) et comptant toujours deux matches en moins (à jouer à Marseille et à Sedan), voilà Parisiens, Auxerrois et Lillois tous revenus à deux points du second, l’OL. La lutte finale pour la Ligue des champions va être brûlante. A Paris de mettre le feu le samedi 23 mars prochain à Guingamp. On a hâte d’y être !
Réactions :
Ronaldinho : « Je suis très heureux d’avoir aidé l’équipe à décrocher les trois points de la victoire. Ainsi, le PSG reste en lice pour se qualifier en Coupe d’Europe. L’important n’est pas l’exploit personnel mais la façon dont on peut aider l’équipe à gagner un match. Je connais mes qualités, je sais que je peux aider l’équipe à tout moment par un dribble, une passe ou un coup de pied arrêté. Mon deuxième but ? Jay-Jay Okocha me lance et je trouve tout de suite beaucoup d’espaces devant moi. J’ai eu de la chance sur l’un de mes dribbles. Ensuite, José (Aloisio) m’aide en appelant le ballon à droite. Cela m’ouvre un espace et j’en profite. […] Luis nous manque parce qu’il parle beaucoup et nous encourage tout au long du match. Mais Jean-Louis Gasset et Boubacar font un gros travail. Quant à Luis, il nous parle toujours avant les matches et pendant la mi-temps. Nous essayons de respecter ce qu’il nous dit de faire. […] Je me sens bien ici, j’ai de bonnes relations avec mes partenaires, le staff technique, les supporters et les journalistes. Je dois encore montrer sur le terrain combien je suis heureux ici. »
Jean-Louis Gasset : « Lorsque nous avons vu les premières minutes, nous avons eu peur de vivre un remake de nos dernières sorties au Parc, de continuer notre série noire. Mais en seconde mi-temps, avec notamment la rentrée d’Aloisio, notre potentiel s’est bien remis en marche. A la mi-temps, nous avons dit aux garçons de ne pas avoir de regret et de tout donner. Ils ont prouvé qu’ils savaient se surpasser. Dans des matches serrés comme ceux-là avec un marquage individuel, ce sont souvent les individualités qui font la différence. Et ce sont donc trois exploits qui ont amené nos trois buts. Nous voilà à deux points de Lyon, à égalité avec Lille et Auxerre. Il nous reste maintenant cinq matches, que nous disputerons au sprint, le couteau entre les dents. »
Alain Perrin (entraîneur de Troyes) : « Ce soir, il nous a manqué de la rigueur un peu partout. Nous n’avons pas été suffisamment présents pour mettre Paris en difficulté. Nous nous sommes rendus compte de la différence qu’il y a entre une équipe comme Troyes et l’une des meilleures de ce championnat. »
Ronaldinho : « Je suis ce soir très heureux car j’ai le sentiment d’avoir bien aidé l’équipe. Nous restons toujours en course pour la ligue des Champions et c’est très important. Sur l’action de mon second but, je reçois une passe d’Okocha, puis je vois que j’ai de l’espace devant moi. J’arrive à dribbler le dernier défenseur et je marque. Mais je tiens à dire que José m’a beaucoup aidé en attirant vers lui les défenseurs troyens. Luis nous manque un peu car depuis le terrain, il passe son temps à nous encourager. Mais Jean-Louis (Gasset) et Bouba (Sarr Boubacar) font un excellent travail. Tous les joueurs sont conscients que ces derniers matches sont très importants et cela s’est vu puisque nous avons tout donné pour revenir au score. Je tiens à préciser enfin que certains de mes propos ont été mal interprétés cette semaine. Je suis très heureux à Paris et je n’ai jamais pensé quitter ce club. Ma famille s’est bien adaptée, et tous le monde ici me respecte, notamment les supporters. Je ne compte pas du tout partir. »
Stéphane Cassard : « Nous avons fait une très bonne première mi-temps, puis le premier but parisien nous a vraiment fait très mal. Ensuite, Ronaldinho a su faire la différence sur deux actions. Nous espérions vraiment mieux après notre première mi-temps, et c’est donc très dommage car je trouve cette défaite un peu sévère. Mais quand ce PSG accélère, cela va très vite. »
José Aloisio : « Mon but est très important car il permet surtout à l’équipe de prendre les trois points de la victoire. Maintenant, nous pensons déjà à notre prochain match à Guingamp. C’est vrai que cela faisait longtemps que je n’avais pas marqué, mais j’ai toujours bénéficié de la confiance du groupe et des supporters. Ronnie a encore une fois fait un grand match, et c’est grâce à son superbe corner que je parviens à marquer. Il peut à tout moment être décisif, et j’espère qu’il inscrira beaucoup de buts lors de la prochaine coupe du Monde. »
Jean-Louis Gasset : « Vraiment, après nos occasions manquées dans le premier quart d’heure, les arrêts de Cassard, j’ai pensé que ce match allait être un remake de celui de Bordeaux. Mais heureusement, nous avons rectifié le tir en seconde période. Nous avons tenté un coup de poker en repassant à quatre en défense et en faisant rentrer José Aloisio. Le coup de poker a payé. L’équipe s’est mise en marche et a pu exprimer tout son potentiel offensif. Et là, on a vu le vrai PSG. Le sprint continue. Il nous reste encore cinq virages à bien négocier. Les faux-pas sont interdits. Maintenant, je crois que nous allons assister à une surprise par journée. On revient à deux points de Lyon, Lille et Auxerre s’affrontent lors de la prochaine journée, tandis que nous nous déplaçons à Guingamp, qui se bat pour le maintien. Il s’agira d’une lutte de haute volée. Mais on est là ! »
Les notes du Parisien :
Letizi (4). Il débute le match par une incroyable bourde qui fait tache à trois mois de la Coupe du monde et offre un but aux Troyens. Il n’aura ensuite que très peu d’occasions de se racheter.
El Karkouri (5). Encore une prestation moyenne pour le défenseur central marocain. Il a parfois oublié les attaquants troyens sur les coups de pied arrêtés. Plus à l’aise en fin de match, quand il n’y avait plus de danger.
Pochettino (5,5). En couverture de Potillon et d’El Karkouri, le capitaine parisien a effectué une rentrée sérieuse, mais a parfois eu du mal à diriger sa défense.
Potillon (5). Il ne semble pas à l’aise dans ce rôle axial. Timide, il a trop souvent opté pour des passes en retrait. Remplacé par Aloisio (46e, 7,5) qui a inscrit un but de la tête avant d’adresser une passe victorieuse à Ronaldinho.
Cristobal (5,5). Sur le flanc droit, l’Espagnol a effectué un match sérieux et s’est même permis quelques montées.
Cissé (6,5). Dans un rôle de récupérateur, il a rapidement imposé son physique. Plus précis que lors de ses dernières prestations, il est l’un des rares à avoir mis l’équipe dans le sens de la marche en première période. Averti (27e).
Okocha (4,5). L’artiste ne sort plus rien de son chapeau. De mauvais choix en passes ratées, il a dirigé le jeu de sa moitié de terrain, où son entraîneur l’a repositionné, et n’a pas pesé sur la rencontre. Il est resté dans l’ombre de Ronaldinho.
Heinze (6). Il court deux fois plus que les autres et ne s’est pas contenté de couvrir son couloir gauche. Il n’hésite jamais à venir placer sa tête dans la surface adverse.
Ronaldinho (9). Plutôt discret en début de match dans un rôle de faux meneur de jeu, le Brésilien a fait basculer la partie. D’abord en tirant le corner qui amène le but d’Aloisio, puis sur deux buts qui alimenteront sa galerie de chefs-d’œuvre personnels et qui relancent le PSG dans la course à la Ligue des champions. D’où une note exceptionnelle, à la mesure d’un joueur d’une classe folle.
Ogbèche (6,5). Il s’est battu comme un lion mais n’a pas été récompensé. Une action solitaire splendide amène le corner de l’égalisation, puis une autre, deux minutes plus tard, réveille le Parc. Remplacé sous une ovation par Llacer (86e).
Fiorèse (5,5). Très actif, il s’est éreinté en venant chercher des ballons dans le rond central et, finalement, il s’est rarement retrouvé en position favorable. Remplacé par Mendy (78e), qui gâche un face-à-face avec Cassard.
Le stade :
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