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Sochaux – PSG 0-3, 11/04/75, Coupe de France 74-75

Vendredi 11.04.1975, Coupe de France, 1/8 de finale, match aller à Montbéliard, au Stade Auguste-Bonal :
F.C. SOCHAUX-MONTBÉLIARD – PARIS ST-GERMAIN F.C.  0:3 (0:1)
– 5 056 spectateurs. Buts : Mustapha Dahleb, 31′ ; François M’Pelé, 50′ sur penalty, Louis Floch, 52′. Arbitre : M. Vigliani.
L’équipe du PSG : Ilja PantelićLouis Cardiet, Jacques Novi, Jacky Bade, Denis BaudaJacky Laposte, Albert Poli (Éric Renaut, 50′), Jean-Pierre DoglianiLouis Floch, François M’Pelé, Mustapha Dahleb. Entraîneurs : Just Fontaine et Robert Vicot.
L’équipe de Sochaux : Battmann – Dufour, Seles, Courbis, Posca – Piasecki, Djadaoui, Klijnjan (Guttierez, 74’) – Soler, Pintenat, Maier. Entraîneur : Barret.


Maillot utilisé :

Maillot domicile 1974-75


Photos du match :

François M’Pelé à la lutte avec Wassmer sous les yeux du portier doubiste Battmann (R. Messenet, archives J.-Y. Dupré)

Tentative de Soler qui sera bien captée par Ilja Pantelic, sous les yeux de Jacky Novi (R. Messenet, archives J.-Y. Dupré)


Compte-rendu :

[De retour en 1ère division, le Paris-SG semble vouloir rééditer le bon parcours en Coupe de France réalisé la saison précédente. Après avoir eu besoin d’un match à rejouer pour éliminer Saint-Dié (D3) puis avoir sorti plus facilement le FC Sète (D2), les parisiens se voient maintenant proposer un pensionnaire de 1ère division, le FC Sochaux.

Le match aller a lieu au Stade Bonal, où les parisiens s’étaient rendus coupables d’un véritable hold-up en championnat quelques mois plutôt (victoire 1-0 contre le cours du jeu). Cette fois, les joueurs du PSG vont se montrer nettement plus à leur avantage, même si le concours de tirs sur les poteaux en début de match fût remporté 2-1 par les locaux. En effet, quand il s’est agit de ne plus faire trembler les montants mais les filets, ce sont les parisiens qui se montrèrent à leur aise, d’abord grâce à Mustapha Dahleb à la demi-heure de jeu puis au retour des vestiaires par François M’Pelé sur penalty puis par Louis Floc’h, servi par Jean-Pierre Dogliani.

Avec un tel résultat obtenu à l’extérieur, il faudrait une catastrophe pour que le PSG ne passent pas en quart de finale.]

France Football :

En toute tranquillité

La cause semble entendue. L’exploit de remonter trois buts sur terrain adverse, c’est de l’histoire ancienne. En un temps d’âpreté l’exploit est déjà considérable de s’imposer loin de ses bases. La Coupe est donc déjà finie pour Sochaux lorsqu’elle ouvre de joyeuses perpectives au Paris S.-G. toujours à la recherche de son équilibre, financier, compris. Cet aspect de la question doit ici primer tous les autres. II y a quelque mini-recettes du Parc (ou de Colombes) qui n’ont pas engendré la joie chez le trésorier parisien. Celle de ce mercredi soir, pour le match retour sera de la même eau.

De toute façon indécision du résultat final ou pas, Sochaux n’est pas l’O.M., encore moins Saint-Etienne que pour les quarts de finale et, sous cet angle, certains dirigeants parisiens aimeraient se trouver sur leur route.

Au cours du match aller de samedi Sochaux afficha toutes les incertitudes du moment moralement, techniquement, physiquement. Le ressort est cassé dans une équipe qui a surtout beaucoup lutté pour sauver sa peau en Championnat. Au moment où elle mesure la difficulté de cette tâche essentielle il n’est guère bon de lui proposer une épreuve sévère en Coupe.

Sochaux n’est pas de taille cette saison, surtout en ce moment, à se concentrer sur deux objectifs. Car les Sochaliens furent surtout victimes samedi soir, d’eux-mêmes, de leur incapacité à conclure (de la malchance aussi avec ces tirs de Piasecki et Soler sur le poteau gauche de Pantelic) puis à freiner l’élan adverse. Carence d’un ensemble qui se disloque au lieu de rassembler ses dernières énergies.

Le Paris S.-G. n’a pas fait un mauvais match. Il ne faudrait pas croire non plus à une production en technicolor. Les Parisiens ont surtout rassuré sous l’angle de la maîtrise et de l’habileté à bien profiter des fautes adverses. C’est aussi une vertu par rapport à leur naïveté passée. Cela pourrait devenir un système puisque avec une ligne d’attaque composée de Floch, M’Pelé, Dahleb, ils possèdent un dénominateur commun: la vitesse.

A l’occasion de ce match retour privé de son sel, l’objectif poursuivi par Paris S.-G. sera sans doute de vérifier son nouvel équilibre. On peut imaginer que les Sochaliens, accomplissant le déplacement du Parc penseront davantage au match de Championnat de mercredi qui les attend à Angers. Il sera à peine question de la Coupe. C’est encore une des critiques fondamentales que l’on peut apporter au système actuel (aller retour) de l’épreuve reine. Mais aujourd’hui la Coupe de France, cette montagne, n’est-elle pas devenue qu’un prétexte ?

Les galons de Dahleb

Il est à l’origine des plus grands dangers provoqués devant le but de Battmann. Il est l’auteur du premier but du Paris S.-G.

Il a obligé Battmann à concéder un penalty victorieux de M’Pelé.

L’influence est certaine de Mustapha Dahleb dans la conquête d’un beau succès parisien. Dahleb profite d’un printemps pourri pour clore définitivement. Il se débarrasse au fil du temps de ses excès d’individua-lisme. II les tenait, sans doute, de Sedan où il représentait à lui seul une grosse part de la puissance de feu de l’équipe. Il les tient aussi d’un tempérament où voisinent le goût du risque, du spectacle. et des efforts rectilignes.

La première saison du néo-Parisien est en dents de scie. Trois mois d’absence pour une blessure au genou.

« Je suis rentré à l’occasion du dernier tour de la Coupe. Il y a tout juste un mois et demi. Je commence à peine à trouver la bonne carbu-ration. »

Dahleb verse sur sa saison et celle de son équipe quelques regrets :

« Nous méritions beaucoup mieux une place dans la première moitié du tableau. »

– Et la Coupe ?

« L’expérience est exaltante mais incertaine. Le championnat, c’est la vie de tous les jours, la vraie sanction de nos efforts et, parfois, de notre valeur. J’y attache plus d’importance mais si la Coupe veut bien nous tendre les bras…»

Dans le calme des vestiaires, le pétulant ailier adopte le comportement de la sagesse. Sur le terrain, son tempérament s’est discipliné. A lui seul, il représente beaucoup des promesses d’un Paris S.-G. à la recherche de sa vraie dimension.

En tous les cas, Battmann ne l’oubliera pas qu’il dribble sur le premier but avant de marquer dans la cage vide et qu’il affole ensuite pour amener le penalty de M’Pelé.

Dahleb, pour l’adversaire, est celui par lequel le danger arrive. Sa réputation déjà le précède. Il a pris du galon.


Le stade :

Le stade Auguste-Bonal

Le stade Auguste-Bonal


Loic
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