Sélectionner une page

Souvenirs de Supporters : Mathieu Zagrodzki

Dans ce nouvel épisode de souvenir de supporters, nous avons le plaisir de recevoir Mathieu Zagrodzki, un autre grand amoureux du Paris Saint-Germain, nous allons revenir avec lui sur ses meilleurs souvenirs avec le club de capitale.

 

Bonjour Mathieu, déjà merci à toi de participer à la chronique,  pour commencer peux-tu te présenter?

 

 

Bonjour, je m’appelle  Mathieu Zagrodzki, je suis chercheur en science politique et enseignant à l’Université de Versailles St-Quentin. Mon premier match au Parc des Princes remonte au mois de Décembre 1987, c’était un match du Matra Racing contre Metz avec l’équipe de foot pour laquelle je jouais étant enfant, le Paris Université Club. C’est le 30 Avril 1988 que j’ai assisté pour la première fois à un match du Paris Saint-Germain, une triste déculottée contre Nice (0-4 si mes souvenirs sont bons). Le club luttait pour sauver sa place en D1 cette saison-là, alors qu’il avait été champion deux années auparavant. Le Président Francis Borelli avait d’ailleurs décrété que l’entrée serait gratuite pour les derniers matchs de la saison, afin de remplir le Parc.

Pendant les trois ou quatre années qui ont suivi, j’allais au stade occasionnellement en latérale avec mon père. Le stade sonnait souvent creux, avec des affluences qui pouvaient descendre en-dessous des 10 000 spectateurs lors d’affiches peu attractives. On achetait son billet directement à l’entrée du stade et les guichetiers laissaient souvent entrer gratuitement l’enfant que j’étais. Une autre époque…

Au printemps 1994, des copains de mon lycée m’ont emmené à Boulogne, c’était le 02  Avril 1994 pour  une victoire 2-1 contre Cannes  qui nous mettait en position plus que confortable pour le titre, acquis quelques semaines plus tard le 30 Avril 1994, contre Toulouse. A l’instar de quelques milliers d’autres personnes, j’ai foulé la pelouse ce soir-là, puisque le terrain avait été envahi après le coup de sifflet final. Là encore, les temps ont bien changé sur ce point… Je suis resté à Boulogne jusqu’au plan Leproux et y ai été abonné pratiquement sans discontinuer de 2000 à 2010, c’est-à-dire… pendant la quasi-totalité des « années de plomb » ! Depuis, je retourne au Parc trois ou quatre fois par an, en latérale.

 

 

PSG – Toulouse le 30 Avril 1994.

 

La joie du buteur qui marque le but qui donne le but de la victoire et le titre de Champion de France 1994.

 

Venons en à tes souvenirs comme tu as décidé d’en sélectionner plusieurs.

C’est vraiment difficile d’en citer un en particulier, tellement j’ai vécu d’émotions, positives ou négatives, avec ce club. Il y a forcément le déplacement à Bruxelles le 08 Mai 1996 pour la Finale de la  Coupe des Coupes contre le Rapid de Vienne, qui était au fond la récompense de quatre saisons consécutives au plus haut niveau européen. Ce qui m’a marqué, ça n’est pas tant le match en lui-même que la file de dizaines de cars de supporters parisiens escortés par la gendarmerie belge après le passage de la frontière. Une vision vraiment impressionnante, prolongée dans le stade par un virage où Boulogne et Auteuil chantaient à l’unisson.

 

 

Au fond, ce sont deux matchs lors des pires années qui m’auront laissé les souvenirs les plus forts. Tout d’abord, PSG-Bayern en Ligue des Champions 2000-01, le 26 Septembre 2000, nous sommes dominés pendant une bonne partie du match, avec Lionel Letizi qui sort plusieurs parades décisives. On se dit que le 0-0 est une bonne affaire. Et puis il y a ce but de Laurent Leroy dans les dernières secondes du match, d’un pointu un peu chanceux qui trombe Oliver Kahn. Je me souviens avoir perdu le contrôle, j’ai dévalé les marches de Boulogne R2 en hurlant, on était des dizaines à s’empiler les uns sur les autres en bas de la tribune, c’était n’importe quoi.

 

 

L’autre remonte à la pire saison de l’histoire du club d’un point de vue sportif, à savoir 2007-08. Dernier match à domicile, contre Saint-Étienne le 10 Mai 2008, si on perd, on est vraiment très très mal. A la mi-temps, nous sommes menés 0-1, sachant que nous n’avions pas gagné un match à domicile lors de la phase aller. Et puis il y a cet éclair de génie de Jérémy Clément, qui met une volée sous la barre du pied droit, alors qu’il est gaucher. L’explosion de joie dans le stade était telle que j’ai senti la tribune vibrer sous mes pieds, j’ai vraiment cru que le stade allait s’effondrer. Moi-même, j’ai crié et serré les poings tellement fort que je me suis fait mal aux tympans et ai eu plusieurs crampes. Le foot, c’est quand même absurde, tu te mets dans des états indescriptibles pour un truc qui ne change fondamentalement rien à ta vie. Et c’est ça qui est beau !

 

La joie de Jérémy Clément, le buteur, qui délivre le Parc des Princes.

 

 

Merci à toi Mathieu pour ta participation et pour tes nombreux souvenirs partagés avec nous.

Xavier Coulant