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Steaua Bucarest – PSG 3-2, 13/08/97, Ligue des Champions 97-98

Laurent Fournier balle au pied

Mercredi 13.08.1997, Ligue des Champions, tour préliminaire, match aller à Bucarest, au Stade Ghencea :
F.C. STEAUA (Rou.) – PARIS ST-GERMAIN F.C.  3:2 (0:1), 3-0 sur tapis vert pour alignement d’un joueur suspendu.
– 24 000 spectateurs environ. Buts : Vincent Guérin, 19′ ; Rotariu, 54′ sur penalty, Florian Maurice, 65′, Şerban, 71′, Lăcătuş, 78′.
L’Équipe du PSG : Christophe Revault – Laurent Fournier, Alain Roche, Paul Le Guen, Jimmy Algérino – Raï Oliveira, Bruno Ngotty, Vincent Guérin, Franck Gava – Florian Maurice, Marco Simone (Patrice Loko, 81′). Entraîneurs : Ricardo Gomes et Joёl Bats.
Avertissements à Bruno Ngotty et Alain Roche.


Maillot utilisé  :

Maillot domicile été Europe extérieur

Maillot extérieur 1997-98


Billet :


Fanion :


Photos du match :

Florian Maurice

Raï accroché

Raï accroché

Laurent Fournier et Marco Simone

Laurent Fournier et Marco Simone

Alain Roche

Florian Maurice à la lutte

Florian Maurice à la lutte

Alain Roche, Franck Gave et Bruno Ngotty

Alain Roche, Franck Gave et Bruno Ngotty

Laurent Fournier balle au pied

Laurent Fournier balle au pied


Vidéo :


Compte-rendu :

PSGMag.net :

Le quintuple champion de Roumanie en titre reçoit le PSG sans le moindre international dans ses rangs. Le match est disputé, et se joue dans une ambiance difficile, comme souvent en Roumanie. Devant 20 000 spectateurs, par deux fois le PSG mène au score, avant de se faire reprendre et de concéder une défaite 3-2. Avec la règle des buts à l’extérieur, Paris garde néanmoins 60 % de chance de se qualifier pour la phase finale de la Ligue des champions.

Mais c’était sans compter sur la grosse boulette de cette fin d’ère Denisot : un fax confirmant la suspension de Laurent Fournier, envoyé par l’UEFA, est classé trop rapidement. Le match est donné perdu 3-0 sur tapis vert. Les chances de qualification du Paris Saint-Germain viennent de tomber à 6 %…

France Football (avant la décision sur tapis vert) :

Paris tombe dans le piège

Handicap. Face à des Roumains déchaînés, les Parisiens ont trop reculé, alors qu’ils ont mené au score par deux fois. Ils sont repartis de Bucarest avec une défaite (3-2) qui n’hypothèque pas leurs chances de queation. Mais attention aux désillusions.

Une chose est certaine : on ne s’ennuie pas à regarder jouer le PSG. Dès le début de la saison, Ricardo annonçait la couleur en brossant un portrait très offensif de son équipe. Il a vu juste. Le PSG avait certainement besoin de revernir une image un peu ternie, les amvées de Maurice, Simone et Gava ont rehaussé la couleur. Mais Paris se retrouve dans une situation paradoxale. A trop vouloir soigner l’animation offensive, il en oublie les valeurs défensives d’hier. La remarque de Vincent Guérin au soir de la défaite à Bucarest souligne cet effet pervers : « L’équipe de l’an dernier aurait peut-être su préserver l’acquis, même s’il est difficile de tirer des conclusions sur un match. On pêche un peu par enthousiasme. On va très vite vers l’avant, on sait qu’on a un potentiel offensif énorme, mais on connaît des problèmes de replacement. » Car, mercredi soir, le PSG s’est piégé tout seul. « Mon regret, c’est qu’à 2-1, avec notre expérience et notre bagage technique, le match aurait dû être fini », reconnaît Ricardo.

Un avis partagé par tous les joueurs. La déception ne vient pas tant d’une défaite qui n’hypothèque pas les chances d’accéder à la Ligue des champions (une victoire 1-0 suffit), mais plutôt du sentiment vexant d’avoir laissé filer le match, de ne plus avoir maîtrisé, alors que le PSG avait tous les atouts en main pour se mettre à l’abri dès ce premier rendez-vous. « On aura de la pression dans deux semaines au Parc des Princes. Mais il en faut. On en a besoin », avance Franck Gava. Paris semblait pourtant avoir accompli le plus difficile en ouvrant la marque par Guérin (18e). A la 52e, Alain Fournier et Marco Simone. qui n’était pas dans un bon jour, ont un ballon de 2-0 qu’ils gaspillent. Un tournant, car sur l’action qui suit le Steaua égalise. « C’est souvent comme ça, rappelle Florian Maurice. On est dans l’euphorie du but manqué et ça repart tout de suite de l’autre côté. » Paris réagit très vite (Maurice à la 66c, buteur mais aussi infatigable harceleur au pressing), mais ne parvient pas à gérer son avantage. « Je me demande pourquoi on s’est retrouvé souvent si près de nos buts, s’interrogeait Ricardo. On a les qualités pour conserver le ballon, mais on n’a pas su le faire. Je ne m’attendais pas à ça. Ce n’est pas le Steaua qui m’a surpris, mais le fait d’avoir autant reculé. Pourtant je n’ai pas cessé de le répéter avant, pendant, après. » Plutôt que d’attendre, de voir venir des Roumains menés au sage, le PSG a continué de se découvrir et s’est fait prendre en contre. Un comble quand on joue à l’extérieur. « On est mal entré dans le match, reconnaît Gava. Ça a été chaud tout de suite parce qu’on ne jouait pas assez haut. On laissait des espaces aux joueurs roumains, et ils sont très rapides. On a été parfois pris de vitesse. » Bruno Ngotty parle de « concentration perdue » après l’égalisation. « Paris n’est pas habitué à prendre des buts bêtes. Quand les Roumains ont joué à quatre devant, il fallait resserrer les liens. » Niais avec ses atouts offensifs, Paris se dit qu’il peut marquer n’importe quand. Un sentiment assez juste au vu de leurs deux derniers matches (Auxerre et Bucarest). Difficile de critiquer une équipe coupable d’un trop plein d’enthousiasme et désireuse de prendre le jeu à son compte. Mais, en cas d’élimination, les Parisiens pourront s’en vouloir de s’être punis tout seuls.

Tous avaient beau ne pas paraître trop marqués par la défaite, rester raisonnablement confiants avant le dernier round, ils vont devoir apprendre la patience. Comme le remarquait Ricardo avant la rencontre, le Steaua n’est pas Galatasaray, qui avait explosé 4-0 après avoir gagné 4-2 le match aller la saison dernière « Je ne suis pas plus inquiet maintenant qu’avant le match », précise le manager général. Mais désormais c’est à quitte ou double sur quatre-vingt-dix minutes que le PSG s’apprête à donner l’assaut de la « Ligue aux oeufs d’or ». Et le Steaua sait voyager.

Il l’avait démontré en s’imposant 2-0 à Sofia après être passé tout près du non-retour à l’aller (3-3 après avoir été mené 3-1). Bien sûr les caisses du club sont vides, bien sûr une prime de 35 000 dollars aurait été promise à chaque joueur en cas de qualification pour une quatrième Ligue des champions d’affilée. Mais il y a aussi la fierté, ce moteur qui a poussé les joueurs roumains pendant quatre-vingt-dix minutes, repoussant l’échelle des valeurs annoncée. Marius Lacatus, le patron de l’équipe, auteur d’un but et d’une passe décisive mercredi, mais qui sera suspendu au retour, connaît les mots qui mobilisent. Aussitôt le match terminé, il a fait vibrer la corde la plus sensible : « Malgré l’arbitrage, nous avons gagné. Certaines personnes de l’UEFA pensent que les pays de l’Est n’ont pas leur place en Ligue des champions. Nous prouverons le contraire dans quinze jours. » Mihai Stoichita ne suggérait rien d’autre en déplorant d’être obligé de jouer quatre matches pour accéder à une compétition qui leur revient de droit, en tant que champion national et participant régulier.

« Insutles et crachats »

Ce sentiment d’être la cinquième roue du carrosse européen dépasse d’ailleurs le seul domaine sportif. Malgré sa volonté d’intégration à l’Union européenne ou à l’OTAN, la Roumanie reste, avec sa situation économique catastrophique, en bordure. Dans ce contexte, le salut est ailleurs pour les footballeurs roumains. Chaque action dangereuse, chaque but marqué sont considérés comme une délivrance de passeport pour l’étranger. « On a été un peu surpris par l’engagement des joueurs du Steaua. L’ambiance était beaucoup plus chaude qu’à Faro (Portugal), Rome ou Nottingham. En traversant la ville en bus pour nous rendre au stade, on a ressenti une grande hostilité. C’était des insultes et des crachats », confiait Maurice. Vincent Guérin mettait, lui, l’accent sur l’agressivité et les coups donnés. Les Roumains ne lâcheront rien dans deux semaines, surtout qu’ils ont d’ores et déjà la satisfaction d’avoir rempli leur mission devant leur public : un match plein et la victoire en dépit de tous les pronostics. La qualité technique de Serban. Munteanu, Reghecampf a souvent surpris les Parisiens. Au retour, tout péché d’orgueil, toute déconcentration peut être fatale. La rigueur défensive parisienne s’est étiolée au fil de la rencontre. Les Parisiens ont perdu trop de ballons trop vite, alors qu’ils avaient tout loisir de contrôler. Dès lors, ils se sont retrouvés en décalage, parfois mal positionnés et pris de vitesse. « Il va falloir faire le point d’ici le retour concernant nos erreurs défensives », reconnaissait Jimmy Algerino. Etre capable de marquer n’importe quand est essentiel, ne pas prendre plus de buts est indispensable. Avec cinq buts encaissés en deux matches (trois en moins d’une demi-heure à Bucarest). le bilan fait un peu désordre. Le traquenard n’est pas encore derrière.


Le stade :

Le Stade Ghencea, ou Stade Steaua

Le Stade Ghencea, ou Stade Steaua


Loic
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