Bastia – PSG 1-0, 05/02/03, Ligue 1 02-03
Mercredi 05.02.2003, Championnat de France, Ligue 1, 26e journée (8e place) à Bastia, au Stade Armand-Césari (Furiani) :
S.C. BASTIA – PARIS ST-GERMAIN F.C. 1:0 (1:0)
– 8 065 spectateurs. But : Fl.Maurice, 37′.
L’Équipe du PSG : Lionel Letizi – Cristóbal Parralo, Mauricio Pochettino, Gabriel Heinze, Lionel Potillon – Paulo César (Alioune Touré, 73′), Frédéric Déhu – Bartholomew Ogbeche, Stéphane Pédron (Ronaldinho Gaùcho, 57′), Jérôme Leroy – José Aloísio. Entraîneur : Luis Fernandez.
Avertissements à José Aloísio, Frédéric Déhu, Gabriel Heinze et Bartholomew Ogbeche.
Expulsions : Ronaldinho Gaùcho, 86′, Cristóbal Parralo, 87′.
Maillot utilisé :
Billet :
Programme :
Photos du match :
Vidéo :
Compte-rendu (psg.fr) :
Quand les esprits se corsent
Les dix dernières minutes tendues de cette rencontre en ont littéralement changé sa philosophie. Si jusque là, chacun avait su se tenir, il n’a fallu qu’une étincelle pour que les costumes et les décors n’offrent un tout autre spectacle. Ronaldinho et Cristobal ont quitté prématurément la scène, et Paris a mis un terme à Bastia, à une bonne tournée de huit matches sans défaite.
Rouge de colère et rouge de honte. Qui aurait pu imaginer pareil scénario à seulement dix minutes de la fin de cette rencontre ? Personne. Si Bastia a bien maîtrisé son sujet, exactement comme il a pris l’habitude de le faire depuis le début de la saison, les Parisiens ont eux, manqué de cette rigueur qu’ils affichaient depuis plus d’un mois. Un joli début d’année qui ne demandait qu’à porter ses fruits sur cet eldorado avare en points pour ses visiteurs. Paris n’a donc pas décroché la Lune, et s’est en plus privé pour quelques matches (deux ?) de Ronaldinho et de Cristobal.
Pour le reste, Bastia attaque donc ce nouvel exercice tambour battant. En l’espace de cinq minutes (3e et 5e), Uras a déjà tiré deux coups-francs sans qu’il y ait pour autant matière à s’extasier. Les Corses ont opté pour l’option qui consiste à faire le siège de Paris, laissant aux confrontations consensuelles l’option du round d’observation.
Si bien que Paris doit attendre que Bastia reprenne un peu de son souffle pour s’offrir un peu d’oxygène. Et si la première tentative de Paulo Cesar échoue complètement derrière les buts de Penneteau (8e), deux minutes auparavant un long raid en solitaire de Vignal n’offre à Laslandes qu’un bon coup de chaud devant un Letizi attentif (6e).
Maurice, bourreau de Paris
Pendant ce temps, Aloisio et Mendy ont fait plus ample connaissance. Les deux hommes se frictionnent, et Monsieur Sars est contraint de sortir deux avertissements à ces deux-là, en moins de trois minutes (16e et 19e). Reste que Paris donne l’impression de sortir un peu la tête de l’eau même s’il n’y a rien de bien concret. Le milieu bastiais fait son match à l’image d’Essien qui hérite d’une relance manquée de Heinze pour s’avancer et armer une frappe qui file vers les montagnes corses (20e).
C’est ainsi que le premier corner parisien n’arrive que peu de temps avant la demi-heure de jeu. Paulo Cesar s’en charge, mais Penneteau n’a aucun problème pour s’en saisir tranquillement des deux mains. Une tentative qui découvre le milieu parisien, et qui permet au gardien bastiais de relancer directement dans les pieds de Battles. L’ancien Bordelais file tout droit vers les buts de Letizi, mais à bout de souffle, il ne trouve lui aussi, que les gants du gardien adverse (25e).
L’action parisienne la plus dangereuse de cette première période arrive après cette chaude alerte de Battles. C’est un Leroy plutôt inspiré dans ses choix qui ouvre sur Aloisio, mais Mendy se charge de couper court à l’escapade. Une bousculade qui soulève de vives interrogations et quelques protestations, mais Monsieur Sars se montre inflexible (29e).
Voilà de quoi secouer Bastia, qui n’en attendait pas moins pour se rappeler qu’il reste un sacré coupeur de tête à domicile. Et peu avant le mi-temps, Paris va l’apprendre à ses dépens. Ferreira chipe le ballon à Paulo Cesar et glisse le long de son couloir droit à Battles. Le centre du milieu bastiais trouve un Maurice bien inspiré, qui n’a plus qu’à fixer à bout portant Letizi (38e). Pour son premier ballon véritablement dangereux, Maurice n’a pas gâché son plaisir. Une ultime ouverture de Paulo Cesar pour Ogbeche offre au Nigérian l’occasion de regagner un peu de confiance. Et Ogbeche s’en sort plutôt bien, en crochetant Uras avant d’armer un bon tir, mais Penneteau n’est pas plus inquiété que cela (45e).
Ronaldinho et Cristobal voient rouge
Et c’est armé des mêmes intentions que les hommes de Gili font leur retour sur la pelouse. Après un bon travail côté droit, Battles, le meilleur bastiais de la soirée, centre pour Laslandes mais Letizi va chercher sur la tête du capitaine bastiais, ce bon ballon aérien (53e). Et ce n’est pas fini avec ce diable de Battles qui hérite d’une longue touche remisée par Vignal puis par Maurice. Son tir bute sur un Letizi bien inspiré et qui était sorti de ses six mètres (57e). Après ces deux chaudes alertes, Fernandez se décide à faire entrer Ronaldinho à la place d’un Pédron déjà convaincant (58e).
Une entrée en jeu qui donne un coup de fouet aux hommes de Fernandez puisque Paulo Cesar trouve Aloisio à la limite du hors-jeu (Vignal couvre sur cette action). L’attaquant parisien fait un crochet trop long devant Penneteau pour rattraper son ballon (61e). Paris vient de vendanger une occasion en or, comme il en a eu peu ce soir. Dans la continuité du chronomètre, Maurice (62e, tir repoussé par Letizi) et Laslandes (63e, tir en pivot à côté du cadre) font feu de tout bois. Il est vrai que le tarif maison habituellement infligé aux gros bras du championnat est double. Alors si les Bastiais veulent maintenir ce rendement, ils ne leur reste plus que peu de temps. Un une-deux entre Laslandes et Vignal permet à ce dernier de s’offrir une confrontation avec Letizi, mais c’est encore le gardien parisien qui a la dernier mot (69e).
Ronaldinho essaye bien de distiller quelques précieux trésors dont il a le secret, mais Penneteau sort dans les pieds d’Ogbeche (72e). Les deux coups-francs de Ronadlinho (81e et 82e) ne font qu’ajouter du piquant à une fin de rencontre explosive. Sur la première tentative, Penneteau met juste ce qu’il faut de doigts pour sauver son camp, en revanche, la suivante ne souffre pas la moindre stimulation cardiaque. Voilà les deux dernières actions de football d’une fin de rencontre qui n’en aura que le nom. En l’espace de deux minutes, Ronaldinho (87e) puis Cristobal sont exclus par Monsieur Sars. Pour le Brésilien, il s’agit d’un pied venu s’écraser sur la cuisse de Mendy, dans l’autre cas c’est un geste dangereux de l’Espagnol sur Uras. Deux mauvais gestes qui ne font qu’ajouter à une fin de rencontre tendue à l’extrême. Paris n’a pas vu venir ce piège corse, et met ainsi un terme à son invincibilité en 2003, renouant aussi avec le rouge de la colère…
Déclarations d’après-match :
Gérard Gili (entraîneur de Bastia) : « Nous avons tenu tête à une équipe du PSG bien organisée et qui restait sur une bonne série. Nous avions envie de cette victoire, qui nous permet de nous rapprocher de plus en plus du maintien. L’équipe est invaincue depuis le début des matchs retour et cette performance est due au recrutement que nous avons fait. Je suis très fier de l’état d’esprit de mes joueurs, qui n’ont pas réagi aux provocations des Parisiens. Il n’y a pas eu de nervosité excessive, et c’est ce qui fait notre force actuellement. »
Alain Sars : « J’ai revu les images et il n’y a pas de doute. La confusion est venue du fait qu’un joueur m’a masqué l’action. C’est donc mon assesseur, Jean-Paul Chaudre, qui m’a appelé pour me dire que la faute de Ronaldinho méritait l’expulsion. C’est un bel exemple de collaboration et je lui tire mon chapeau. Si j’avais pu prendre tout de suite la décision, il n’y aurait certainement pas eu autant de critiques. Quant à l’expulsion de Cristobal, qui tente un geste à la « desperado », elle est également méritée. C’est dommage. »
Laurent Perpère : « Je viens parler ce soir car les joueurs et Luis sont assez énervés par la fin du match, et ne souhaitent pas s’exprimer. Mon sentiment est que le match s’est durcit progressivement du fait d’un certain nombre d’actions relevées ou non par l’arbitre. Si Cristobal se fait exclure, ce n’est pas sur un geste méchant mais parce qu’il a eu le sentiment d’avoir été agressé impunément en première période. Pour le reste, nous savons que Bastia réussi de très bonnes choses en ce début d’année 2003. Cette équipe joue bien à domicile, notamment contre les grandes équipes. Pourtant, le score ne nous parait pas refléter une partie assez équilibrée. Il y avait peut-être un penalty sur Aloisio mais nous avons souffert d’un manque d’efficacité. Les objectifs ne changent pas, nous continuons à viser la Ligue des champions. Quant à l’exclusion de Ronaldinho, je ne la commenterai pas. »
Les appréciations du Parisien :
Letizi (6,5). Il ne peut rien faire sur le but de Maurice et n’a finalement eu que peu d’occasions de briller, si ce n’est sur des ballons aériens.
Cristobal (4,5). Il laisse un boulevard à Maurice côté droit sur le but. Une faute d’inattention qui ternit considérablement une prestation sérieuse qui s’est tristement conclue par une expulsion (89e).
Pochettino (5). Parfois statique sur les combinaisons bastiaises, le capitaine parisien a tant bien que mal essayé de remettre de l’ordre.
Heinze (5,5). Il a livré contre Laslandes un beau duel physique dont il est sorti vainqueur. Averti à la 70e pour avoir empêché Essien de filer vers le but de Letizi.
Potillon (5,5). Le latéral gauche, toujours très appliqué, s’est montré efficace en un contre un. Du déchet dans ses passes longues.
Déhu (6). Sans doute le joueur le plus brillant depuis le début de l’année. Une grande activité et de nombreux ballons récupérés. Mais il ne peut pas tout faire tout seul.
Paulo Cesar (4). Titularisé pour la première fois depuis le 19 octobre, le Brésilien manque cruellement de rythme et a perdu des ballons importants. Ses mésententes avec Pédron, côté gauche se sont multipliées durant tout le match. Remplacé par Alioune Touré (74e).
J. Leroy (6). Milieu de terrain axial, comme à Strasbourg, il est indéniablement plus à l’aise et apporte beaucoup plus à l’équipe. Son souci constant d’accélérer le jeu a été vain, vu le manque de solutions offensives.
Pédron (4). Pour son premier match avec le PSG, l’ancien Lensois était chargé du couloir gauche. Avec seulement trois jours d’entraînement, il manque logiquement de repères et n’a pas pesé sur les débats. Remplacé par Ronaldinho (58e), très tendu, qui s’est fait expulser une demi-heure plus tard. Le champion du monde avait réussi une bonne entrée, délivrant quelques passes précises. Auteur de deux beaux coups francs stoppés par Penneteau (81e et 82e).
Ogbeche (5,5). Grâce à sa vitesse, il a été la meilleure solution offensive de l’équipe et s’est procuré la seule occasion parisienne en première période. Son rôle de milieu de terrain couloir droit l’a obligé à beaucoup défendre. Averti à la 54e.
Aloisio (4,5). Il vendange la plus belle occasion du PSG (62e) et aurait du, sur cette même action, obtenir un penalty. Seul en pointe, il n’a bénéficié d’aucun soutien avant l’entrée de Ronaldinho.
Le stade :
- Les matchs du 10 décembre - décembre 10, 2024
- Les matchs du 9 décembre - décembre 9, 2024
- Les matchs du 8 décembre - décembre 8, 2024