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Carlo Ancelotti, le Mister of ceremonie

Carlo Ancelotti, le mister of ceremonie

 

Le retour de Carlo Ancelotti au parc des princes à l’occasion de la venue du Bayern Munich ce mercredi nous offre l’occasion de revenir sur le passage du « Mister » sur le banc du PSG de janvier 2012 à mai 2013.

La venue d’Ancelotti au PSG prend la forme d’un coup de tonnerre. Le 22 décembre 2011, alors que le PSG a remporté la veille une victoire sur le terrain Saint-Etienne (1/0) qui lui assurait le titre de champion d’automne, Antoine Kombouaré est débarqué de son poste d’entraîneur au profit de Carlo Ancelotti, libre depuis son départ de Chelsea en mai 2011. Une décision qui a de quoi surprendre à ce stade de la saison du fait du parcours satisfaisant de l’équipe en championnat mais les éliminations prématurées en coupe de la ligue et surtout en Ligue Europa dans un groupe pourtant à la portée du PSG ont sans doute convaincu Leonardo de la nécessité de faire appel à un technicien plus renommé pour permettre à l’équipe d’atteindre les objectifs fixés par l’ambitieux actionnaire Qatari QSI qui avait pris le contrôle du club Parisien six mois plus tôt.
Il s’en est fallu pourtant de peu pour que le baptême du feu du Mister sur le banc parisien ne se solde par la plus grande humiliation de l’histoire du club. Face à la modeste formation de Locminé, évoluant quatre divisions en dessous du PSG, les Parisiens s’en sortent par la toute petite porte en inscrivant le but de la victoire dans les ultimes secondes de la prolongation (2-1).

Les débuts d’Ancelotti en championnat s’effectueront plus sereinement avec trois victoires remportées en trois matchs. Le PSG reste leader au moment de recevoir la surprenante équipe de Montpellier qui le talonne au classement et le match nul heureux arraché dans les dernières minutes de la rencontre (2-2) rappelle que le titre est encore loin d’être acquis pour les joueurs de la capitale. Une impression qui va se confirmer quelques semaines plus tard, les parisiens concèdent deux résultats nuls et leur première défaite de la saison sur la pelouse de Nancy (2-1), une mauvaise passe en championnat qui les contraint à céder leur fauteuil de leader et qui est accentuée par une sèche élimination en coupe de France au parc des princes face à Lyon (1-3). Ancelotti donne l’impression de tâtonner tactiquement et ne parvient pas à imposer aux joueurs sa fameuse tactique dite du « sapin de Noël » en 4-3-2-1. Lors du classico remporté difficilement face à l’OM (2-1), Ancelotti opère un changement tactique en disposant son équipe en 4/3/3 sans avant-centre avec Nêne, Menez et Pastore alignés aux avant postes. Une stratégie globalement payante puisque le PSG remporte six de ses huit derniers matchs de championnat mais les deux accrocs rencontrés sur les pelouses d’Auxerre (match nul 1/1 concédé stupidement en fin de rencontre après avoir manqué plusieurs balles de break) et de Lille (défaite 2/1 contre le cours du jeu avec un arbitrage défavorable) lui sont fatals et permettent à Montpellier de remporter le premier titre de champion de France de son histoire avec 82 points. Dauphin avec 79 points, le PSG n’a pas démérité mais assure l’essentiel avec une qualification directe en ligue des champions.

A l’intersaison suivante, les dirigeants investissent à nouveau massivement pour renforcer l’équipe avec les arrivées d’Ezequiel Lavezzi et surtout de Thiago Silva et Zlatan Ibrahimovic. Avec un tel effectif, Ancelotti sait qu’il n’aura pas le droit à l’erreur en championnat. Les Parisiens doivent attendre la 4ème journée pour remporter leur 1ère victoire de la saison sur le terrain de Lille (2-1) mais enchainent ensuite les bons résultats aussi bien en championnat qu’en ligue des champions. Alors que la machine Parisienne paraît lancée, la mécanique va, comme souvent, se gripper au mois de novembre et engendrer une crise de résultats. En cinq journées de championnat, les parisiens concèdent trois défaites et un nul et et sont relégués à cinq points du leader, le tout conjugué avec une élimination en coupe de la ligue.

La pression est maximale sur les épaules de Carlo Ancelotti à la veille de recevoir le FC Porto pour le dernier match de la phase de groupes de la ligue des champions. Le PSG remporte une victoire 2/1 qui lui permet de s’assurer la première place du groupe, une nouvelle contre performance aurait assurément coïncidé avec la fin de l’aventure pour le Coach Italien à la tête de l’équipe. Le « Mister » respire à nouveau en cette fin d’année avec quatre victoires convaincantes remportées en championnat qui permettent à l’équipe d’arracher le titre honorifique de champion d’automne.

Le PSG va démarrer l’année 2013 sur les mêmes bases. Désormais sure de sa force, l’équipe abandonne peu de points en championnat même si les défaites concédées sur les pelouses de Sochaux (3/2) et Reims (1/0) font un peu désordre. Le PSG remporte logiquement le championnat à deux journées de la fin sur la pelouse du stade Gerland de Lyon (victoire 1/0). En ligue des champions, les Parisiens font forte impression en éliminant le FC Valence avant de tomber avec les honneurs face au Barcelone en 1/4 de finale sans perdre le moindre match. Seule ombre au tableau de cette seconde partie de saison, l’élimination subie en coupe de France sur le terrain d’Evian (1/1, défaite aux tirs aux buts). Alors que le PSG célèbre son titre de champion de France devant son public en battant Brest (3/1), Ancelotti est élu le lendemain meilleur entraineur des trophées UNFP (ex aequo avec le Stéphanois Christophe Galtier) et annonce dans la foulée qu’il a demandé à ses dirigeants de quitter le club. Il s’engage avec le Réal Madrid quelques semaines plus tard. Une décision qu’il justifiera ensuite par la trop grande impatience dont faisaient preuve les Qataris à son encontre mais il semble surtout que le désir d’aller entraîner le Réal était le plus fort…

Sur le banc du Réal, il remporte la fameuse « décima », le dixième trophée en ligue des champions que les Madrilènes attendaient depuis douze ans avant d’être démis de ses fonctions un an plus tard. Après une année sabbatique, il s’engage avec le Bayern Munich et remporte le titre de champion d’Allemagne 2017. A quelques jours de son retour au parc des princes avec le Bayern, il déclare regretter les circonstances de son départ du PSG, estimant qu’il n’a pas eu « la bonne attitude »… une manière comme une autre de préparer un retour ultérieur…

Emmanuel Quéant