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Javier Pastore, la caresse argentine

Javier PASTORE, la caresse argentine

 

 

Quand Javier Pastore débarque au PSG contre 42 millions d’euros, à part une poignée d’irréductibles du football sud-américain, certains suiveurs assidus de Palerme en Serie A et les fans de Football Manager, les Parisiens connaissent peu Javier Pastore. Cela dit, les 42 millions d’euros dépensés par QSI – un record à l’époque – mettent l’Argentin tout en haut du nouveau projet parisien. Pastore, c’est la première recrue phare de QSI.

Sa première star. Son premier stratège. Son premier frisson. Grand, racé, élancé, l’Argentin est présenté un soir de PSG-Lorient. Il pleut. Le PSG se prend les pieds dans le tapis des Merlus. Pas grave « Flaco » va vite rendre le sourire au stade de la Porte de Saint-Cloud. Pour son premier match, contre les Luxembourgeois de Differdange, il offre un récital avec sa spécial : le petit pont, vite rebaptisé « tunnel ». Sa première saison démarre sur des chapeaux de roue, il s’envoie des buts venus d’ailleurs (Brest, Lyon, Annecy, Montpellier) et contribue à justifier, en partie, l’immense investissement opéré.

Ch.Gavelle PSG.fr

Mais voilà, à 21 ans, et sans une réelle expérience des premières places, le numéro 27 s’essouffle. Se blesse. Se fatigue. Forcément, ses performances s’en ressentent. Sa première saison – la seule sans titre en 7 ans dans la capitale – sera l’avatar de ce qu’il est : un génie inconstant. C’est sans doute pour cela que l’Argentin, joueur le plus ancien au club avec Blaise Matuidi, n’est toujours pas un titulaire indiscutable et ne l’a jamais vraiment été. Il y a bien des raisons évidentes et objectives à  cela : sa fragilité, son positionnement aléatoire (meneur de jeu, faux ailier, faux numéro 9, relayeur), la concurrence, son repli défensif mais il y a quelque chose que l’Argentin n’a jamais perdu en revanche, c’est l’amour des autres.

Car, et tout le monde le sait, sur un pas, une inspiration, un geste, Pastore est capable de changer un match, de le sublimer. Barcelone en 2013, Chelsea en 2014, Nice en 2015, le Vélodrome en février, Lyon dans la foulée. C’est souvent quand on l’attend le moins que Flaco est le meilleur. Alors oui, on aurait aimé qu’il s’installe durablement dans le onze de départ, que son maintien ne soit pas, chaque été, une source de débat mais on aime Pastore aussi pour ça, pour le doute qu’il adore mettre dans nos esprits pour mieux nous retourner ensuite. C’est vrai, il y a comme une forme de mansuétude dans la manière dont Pastore est apprécié au PSG. D’autres, pour moins que ça, ont récolté le courroux. Pas lui. On lui pardonne tout, ou presque. Ses absences, ses blessures, ses méformes, ses spleens, ses rechutes, son hygiène de vie, sa paternité. Parce qu’un extérieur du pied de Flaco se mérite, se déguste, se savoure, se fait attendre.

Techniquement, ce garçon est une merveille qui se fait désirer. Il a 28 ans et presque l’impression qu’il ne sera jamais au niveau où son talent – immense – aurait dû l’emmener. Pas grave. A Paris on se contente de l’avoir avec nous. Au chaud. Dans cet entre soi à la fois hypocrite, impitoyable mais aussi sans limite. Dans l’histoire des meneurs de jeu élégant du PSG, de Dahleb à Susic en passant par Valdo et Ronaldinho, Javier Pastore gardera toujours une place à part. Celle du chouchou, quelque part. Peut-être parce qu’il a été le premier amour de QSI. Et on n’oublie jamais son premier amour. Jamais.

 

Mathieu FAURE @MatFaure

Remi