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Lens – PSG 2-3, 20/09/85, Division 1 85-86

Montée de Michel Bibard

Vendredi 20.09.1985, Championnat de France, Division 1, 12e journée (1re place) à Lens, au Stade Félix-Bollaert :
R.C. LENS – PARIS SAINT-GERMAIN F.C.  2:3 (1:0)
– 38 000 spectateurs environ. Buts : P.Zaremba, 33′ sur penalty ; Vercruysse, 52′ sur penalty, Dominique Rocheteau, 62′ sur penalty, Philippe Jeannol, 71′, Safet Sušić, 81′.
L’Équipe du PSG : Joёl Bats – Michel Bibard, Jean-Marc Pilorget, Philippe Jeannol, Thierry Bacconnier – Fabrice Poullain, Luis Fernandez, Safet Sušić, Pierre Vermeulen – Robert Jacques (Jean-Claude Lemoult, 90′), Dominique Rocheteau. Entraîneur : Gérard Houllier.


Maillot utilisé :

Maillot domicile 1985-86


Programme :


Photos du match :

Luis Fernandez

Luis Fernandez

Le Néerlandais Pierre Vermeulen

Le Néerlandais Pierre Vermeulen

Charge de Dominique Rocheteau

Charge de Dominique Rocheteau

Tir de Pierre Vermeulen

Tir de Pierre Vermeulen

Luis Fernandez très remonté après l'agression de Robert Jacques par le lensois Makengo

Luis Fernandez très remonté après l’agression de Robert Jacques par le lensois Makengo

Jacques sort, KO, réconforté par Pilorget

Jacques sort, KO, réconforté par Pilorget

Michel Bibard devant Zaremba

Michel Bibard devant Zaremba

Safet Susic évite un adversaire dans une curieuse position...

Safet Susic évite un adversaire dans une curieuse position…

Montée de Michel Bibard

Montée de Michel Bibard

Safet Susic cerné par les lensois

Safet Susic cerné par les lensois

La joie du Susic après son but qui permet au PSG de passer devant

La joie du Susic après son but qui permet au PSG de passer devant

La joie dans les rangs parisiens après le 3ème but

La joie dans les rangs parisiens après le 3ème but


Vidéo :


Compte-rendu (F. Balédent/A. Leiblang) :

Retour à la case départ pour Gérard Houllier. Ce n’est pas sans un pincement au coeur que l’ex-entraîneur lensois se retrempe dans l’ambiance colorée du stade Bollaert. Les supporters des « Sang et Or » ne l’ont pas oublié et lui réservent une belle ovation lorsqu’il s’installe sur le banc de touche… côté parisien. Sur le terrain c’est également une chaude réception qui attend le P.S.G. Les Nordistes entament la partie tambour battant, recherchant d’entrée le K.O., tandis que les Parisiens s’efforcent de casser ce rythme endiablé. Tout se passe bien pour eux jusqu’à la 33e minute où l’attaquant urugayen Carreno bousculé dans les seize mètres bénéficie d’un penalty généreux. Zaremba ouvre le score en prenant Bats à contre-pied. C’est encore sur un penalty justifié celui-là et confié cette fois à Vercruysse que Lens double la marque huit minutes après la reprise. Jeannol a abattu Xuereb et ça fait 2 à 0. Dans le chaudron de Bollaert, le leader, c’est sûr, ne va pas s’en remettre. Mais décidemment impossible n’est pas parisien. 66e minute : Rocheteau réduit le score sur un nouveau penalty consécutif à une faute de main de Krawczyk. 71e minute : coup franc à vingt mètres des buts de Huard. Une combinaison à trois Susic-Jacques-Jeannol comme à l’entraînement et le violent tir croisé du libero parisien fait mouche. 81e minute : nouveau coup franc, direct cette fois. Jeannol fait semblant de le tirer et c’est Susic d’un maître shoot du pied droit qui marque. Après avoir frisé le drame, un sentiment d’orgueil et de révolte a sauvé l’équipe parisienne, toujours invaincue. Et cette dixième victoire, c’est avec un coeur gros comme ça que Fernandez et les autres sont allés la chercher. Pour Gérard Houiller.

Réactions :

Gérard Houiller : « Oh, j’ai de bons souvenirs, d’abord parce que le public Lensois m’avait acclamé, m’avait fait une véritable ovation avant le match et puis parceque le match a été fertile en intensité, en émotions. Et puis bon, pourquoi ne pas le dire, c’était un PSG très fort moralement, parceque être mené 2-0 et donner plus sur le plan de l’énergie, ne pas se désunir, rester avec les mêmes arguments de jeu, ne pas renoncer et s’imposer, c’était quand même quelque chose d’assez révélateur. Ce soir-là je me suis dit : On va être champion. »

Luis Fernandez : « Le match donne lieu à un retournement de situation inespéré. Cette rencontre est à l’image du P.S.G. 85-86, toujours y croire, ne jamais baisser les bras».

Luis Fernandez : « Je crois que durant ce match-là, nous avons été malmenés pendant un bon moment, nous étions menés 2 à 0 et nous nous sommes finalement repris pour remporter ce match. Ce soir-là, il y a eu un mauvais geste sur notre coéquipier Boby (Robert Jacques). Quand il y a eu cet incident j’étais en colère, on a eu peur pour Robert. A quelque chose près cela aurait pu être beaucoup plus grave, on est très solidaire dans notre équipe, cela explique ma colère sur cette photo [voir plus haut]».

Robert Jacques : « Sur cette photo [voir plus haut] j’étais un petit peu K.O. : c’est juste après l’agression de Makengo, je sors avec le docteur, Pierre Jean et Jean-Marc Pilorget qui me donne une tape amicale, un tel geste fait toujours plaisir quand on est blessé. Mais cette photo me rappelle aussi un mauvais souvenir, car je pense que suite à cette blessure j’ai été perturbé et n’ai jamais réintégré l’équipe comme avant. Après cet accident, je pensais que cela allait repartir très bien, mais finalement je m’en rends compte maintenant, cette blessure m’a fait perdre pas mal de choses et a peut-être freiné ma progression, je ne pardonnerai jamais ce geste violent qui a nui à ma saison ».

Jean-Marc Pilorget : « Moi personnellement j’étais outré de voir une agression pareille sur Bobby. C’est vraiment une agression caractérisée et on s’aperçoit que maintenant dans le football on tolère des choses comme cela. Ce n’est pas normal, il n’y a même pas eu de carton, je sais que cela n’aurait rien changé, mais par contre pour un excès de parole on va expulser un joueur et lui mettre un carton. Je crois que sur le coup Bobby (Robert Jacques) s’en tire bien parce qu’il aurait pu avoir des ennuis beaucoup plus graves. Pour moi, c’est un football que j’ai en horreur et qu’il faut sanctionner sévèrement. En voyant sortir Robert, c’est vrai, je lui fais une petite tape. Je sais et je me souviens que j’ai beaucoup souffert sans avoir été trop aidé, quand il y a des gars qui ont des problèmes, j’essaie de me rapprocher un peu d’eux ».

Michel Bibard : « Je pense que durant ce match on a prouvé qu’on était une équipe avec beaucoup de solidarité, beaucoup d’enthousiasme et de volonté. C’est grâce à cela qu’on a pu revenir au score et finalement gagner. Pour moi, je crois que c’est un des plus beaux matchs que j’ai joués surtout à l’extérieur. C’est sans doute mon meilleur souvenir, c’était incroyable la confiance qu’on avait en nous. Sur le terrain, on a tous senti : « on va gagner, on va gagner », c’est marrant on était menés 2-0 mais on sentait qu’on allait gagner ce match. Disons qu’après le premier but on sentait qu’ils avaient peur, puis dans leur doute, on l’a emporté ».

Safet Susic : « Quand je vois cette photo [voir plus haut], je me demande comment ce joueur a fait, pour se retrouver dans cette position il a sans doute glissé ? C’est peut-être une photo symbole de Paris qui marche sur Lens après avoir été mené 2 à 0. Lens menait 2-0 à vingt minutes de la fin, je crois que beaucoup de gens voyaient venir notre première défaite de la saison, On est revenu au score, d’abord par Rocheteau, puis par Philippe qui a égalisé, et moi j’ai marqué le troisième but à dix minutes de la fin. J’étais très, très heureux parce que c’était fou de revenir au score. J’ai marqué sur coup franc : c’était Philippe qui devait tirer car le coup franc était de son côté, mais j’ai vu que le mur de Lens n’était pas bien placé, et que le gardien était de l’autre côté. Je n’ai même pas demandé à Philippe si je pouvais tirer alors qu’il s’apprêtait à le faire. Et j’ai marqué. Dans la presse, on a dit que j’avais changé parce que j’extériorisais ma joie, je ne crois pas que cela soit vraiment cela, je joue au football depuis 13 ans comme professionnel et j’ai marqué beaucoup de buts. Au début de ma carrière à chaque fois, j’allais saluer le public, mais après c’était devenu une habitude de marquer, alors j’étais moins démonstratif, maintenant lors d’un match important, ou contre un adversaire renommé (ou comme sur cette photo après un retournement de situation presque inimaginable) je laisse encore exploser ma joie ».


Le stade :

Le stade Bollaert

Le stade Bollaert


Loic
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