Buts à la loupe : le coup du scorpion de Charles-Edouard Coridon contre Porto
« On m’en parle toujours, des jeunes et des moins jeunes. Ça ne m’embête pas, ça me fait même plutôt chaud au cœur qu’on ait quelque chose à retenir de mon passage à Paris. C’est bien, c’est une fierté ». Dans une interview accordée So Foot, Charles-Edouard Coridon ne pouvait pas faire l’impasse sur son fameux « coup de scorpion » réalisé contre Porto pour un succès 2-0 des Rouge et Bleu en Ligue des champions. Coridon n’a pas les habitudes de Zlatan Ibrahimovic. Son but n’est donc pas totalement comparable au bijou du Suédois contre Bastia, mais il restera toujours dans sa boîte à souvenirs. Comme ce match inoubliable pour les supporters parisiens.
Phase 1 – La projection
Il faut resituer le contexte pour mesurer l’aspect improbable de ce but. Charles-Edouard Coridon est un milieu de terrain, et son statut à Paris n’a rien de reluisant à l’époque. Dans sa conception, l’action du Martiniquais est assez irrationnelle, c’est peut-être ce qui fait son charme. Au départ, sur un débordement côté droit de Stéphane Pichot, Coridon déclenche une course verticale pour son projeter dans la surface. L’ancien Lensois est un milieu de terrain joueur. Son mouvement entre dans son rôle. La course est amorcée, mais la suite est encore floue.
Phase 2 – Le placement
Comme un deuxième attaquant venu se greffer à la hauteur de son coéquipier, le milieu de terrain parisien se place au premier poteau, juste à l’entrée de la surface, entre deux défenseurs portugais. En l’occurrence, l’attaquant en question se nomme Pedro Miguel Pauleta. À ce moment, tout porte à croire que le Portugais va finir l’action, comme toujours. D’autant que son décalage par des petits pas en arrière lui permet de se sortir du trafic. Coridon, lui, est cerné. Comment l’imaginer couper la trajectoire avec un buteur de la trempe de Pauleta derrière lui ? Il est aussi trop avancé. Cette position va déclencher son geste.
Phase 3 – La réalisation
À l’instinct, Charles-Edouard Coridon fait basculer son corps en avant pour reprendre le ballon avec la semelle, si ce n’est le talon ou le bas du tibia – il est encore difficile de le déterminer aujourd’hui. Qu’importe, la coordination du geste et la surface choisie lui permet de catapulter le cuir au premier poteau avec un petit rebond juste devant la ligne de but. Vitor Baia est surpris. « On est à l’entrée de la surface de réparation, à 17 mètres peut-être, et puis ben, je tente le truc sur un centre de la droite et je prends à contre-pied un des meilleurs gardiens de l’époque quand même« , raconte encore l’intéressé dans So Foot. « C’est extraordinaire, ça restera MON but ». Le Parc, encore ébahi, explose une nouvelle fois dans la minute qui suit par l’inévitable Pauleta. Il ne fallait décidément pas quitter son siège à la demi-heure de jeu de ce PSG-Porto.
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