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Un joueur passé par Strasbourg et Paris : Francis LLACER, le Cisco de Paname

Le déplacement du PSG au stade de la Meinau ce week-end nous offre l’occasion de revenir sur le parcours de Francis Lllacer, joueur formé au club, ayant toujours clamé haut et fort son amour pour celui-ci et dont le long parcours au sein du club Parisien a été interrompu par un prêt d’une saison en Alsace.

Entré au centre de formation du PSG à l’age de 13 ans, Francis Llacer, surnommé Cisco, fréquente régulièrement les tribunes du parc des princes et effectue ses débuts en équipe première à seulement 17 ans sous les ordres de Tomislav Ivic en 1989. Capable d’évoluer aussi bien arrière latéral que milieu défensif, Il confirme les espoirs placés en lui la saison suivante dans l’équipe dirigée par Henri Michel et s’impose progressivement dans le onze de départ malgré les résultats chaotiques de l’équipe Parisienne.

L’arrivée de Canal plus et de ses hautes ambitions à la tête du club à l’été 1991 entraine un vaste bouleversement de l’effectif mais Francis Llacer va néanmoins prendre part à cette belle aventure. Au sein d’un effectif qualitativement relevé et dirigé par Artur Jorge qui ne modifie que rarement son onze de départ, Llacer doit, dans un premier temps, se contenter d’un temps de jeu réduit. L’expérimenté coach Portugais apprécie toutefois ce joueur de devoir et lui donne de plus en plus régulièrement sa chance. Il prend ainsi pleinement part au titre de champion de France remporté en 1994 ainsi qu’au bon parcours de l’équipe en coupe d’Europe des vainqueurs de coupe.

L’arrivée de Luis Fernandez à la tête de l’équipe va encore contribuer à renforcer son statut. Même si Llacer n’est pas considéré comme un titulaire indiscutable, le turn-over instauré par le nouvel entraineur lui offre un tant de jeu conséquent aussi bien en championnat que dans la prestigieuse ligue des champions. Fernandez faisant notamment régulièrement appel à lui lors des fins de matchs où il s’agissait de « tenir le score », son engagement sans faille et sa propension à commettre des fautes « utiles » compensaient ainsi une technique quelque peu rustre. Llacer peut néanmoins se targuer d’avoir inscrit l’un des plus beaux buts de l’histoire du club lors de la victoire du PSG au stade Michel d’Ornano de Caen (1-2), une superbe reprise de volée en ciseau à 25 mètres qui restera en tête du « top buts » tout au long de la saison. Le couronnement de sa carrière intervient la saison suivante où il prend part à tous les matchs de la campagne Européenne du club, y compris la finale victorieuse face au rapid Vienne (1/0) à l’issue de laquelle le PSG remporte le trophée le plus prestigieux de son histoire à ce jour.


Ricardo succède à Fernandez et Llacer comprend rapidement qu’il ne bénéficiera pas du même crédit qu’avec son prédécesseur. Désireux de s’affirmer en première division dans la peau d’un titulaire indiscutable, il accepte de rejoindre Strasbourg en prêt mais l’expérience va tourner court. A la mi-saison, il se blesse gravement et retourne prématurément au PSG pour se faire soigner. Réintégré dans l’effectif en début de saison suivante, Ricardo ne lui témoigne pas davantage de confiance et seule une cascade successive de blessures et de suspensions au sein de l’effectif lui permet de retrouver un peu de temps de jeu en milieu de saison.

L’arrivée de Charles Biétry à la tête du club et sa volonté de faire table rase du passé entraine une vague de départs au sein de l’effectif. Llacer reste au club mais son horizon sportif ne s’éclaire pas, le nouvel entraineur Alain Giresse ne lui témoignant pas davantage de confiance. Un évènement va toutefois précipiter son retour sur le devant de la scène, à savoir le retour d’Artur Jorge à la tête de l’équipe. Désireux de s’appuyer sur le seul élément de l’effectif encore présent depuis son départ, le coach Portugais fait de Cisco un titulaire indiscutable et se voit même intronisé vice-capitaine. Malheureusement pour lui, les résultats catastrophiques de l’équipe entrainent un second changement d’entraineur en cours de saison. Philippe Bergeroo parvient à redresser la barre mais sans s’appuyer sur Llacer. Il participe toutefois à quelques matchs, notamment le dernier de la saison perdu face à Bordeaux au parc des princes (3/2) et au sujet duquel il déclarera quelques années plus tard avoir sciemment « levé le pied » durant la rencontre afin de faciliter la victoire Girondine et empêcher l’OM de remporter le titre de champion.

La saison 1999/2000 démarre sur les mêmes bases pour Llacer qui ne prend part à aucune rencontre. Voyant son horizon définitivement bouché, il se résout à quitter le club de son coeur pour Saint-Etienne au mois d’octobre en tant que joker. Lors de la venue du PSG à Geoffroy Guichard, il se rappelle au bon souvenir des « siens » en allant saluer le parcage des supporters Parisiens vêtu d’un maillot du PSG qu’il avait dissimulé sous sa tunique verte. Alors qu’il semble avoir trouvé un club à sa mesure, Llacer quitte toutefois le forez pour Montpellier alors en ligue 2 à l’intersaison suivante. Il s’affirme comme l’un des hommes de base du onze Héraultais et participe à la remontée du club parmi l’élite.

Il démarre la saison en première division avec Montpellier mais Luis Fernandez, de retour au PSG depuis six mois, fait alors appel à son ancien soldat pour renforcer son effectif. Malgré la perspective d’un temps de jeu moins important, Llacer ne résiste pas à l’envie de retourner dans son club de toujours. Il y effectue deux saisons sans relief et dispute son dernier match au PSG à l’occasion de la finale de la coupe de France 2003 perdue face à Auxerre (1/2) au cours de laquelle il manque de peu l’égalisation en toute fin de rencontre.

Son passage au PSG s’achève dans la confusion avec son licenciement pour faute grave au cours de l’été suivant suite à une tentative d’escroquerie. Criblé de dettes, Llacer avait produit un faux document pour obtenir des avances sur salaire de la part du club.

Condamné au pénal dans cette affaire, Llacer se voit néanmoins octroyer en 2010 des dommages-intérêts d’un montant de 400.000 euros pour licenciement abusif suite à non respect de la procédure.

Emmanuel Quéant